Aveux de femmes
Les frasques
extraconjugales… une réalité
La fidélité, preuve d’amour indiscutable, reste une condition
exigée aux femmes puisque pour l’homme, la société a toujours
toléré quelques écarts de conduite.
Amel, Leïla, Radia et Wahiba ont accepté de nous livrer leurs
points de vue sur l’infidélité dans leur vie conjugale.
Les femmes sont plus sensibles à ce sujet que les hommes. Vous
remarquerez que ces femmes n’ont pas peur de parler, à cœur
ouvert, de désir, de plaisir et d’infidélité.
La fidélité pour elles n'obéit ni aux convenances, ni à la
volonté consciente, ni à la morale, ni, à plus forte raison, aux
interdits. Il ne s’agit pas non plus d’un contrat, mais d’une
évidence : l’évidence des sentiments absolus. Cette fidélité
sans concessions, sans partage, sans mensonges, sans tabous est
bien plus une fidélité à soi-même qu’à l’être aimé.
Par D. Soltani
Hantée par le
passé
Amel, une jeune secrétaire âgée de
32 ans a bien voulu nous raconter son histoire de femme trompée,
une histoire qu’elle n’arrive pas à oublier car la blessure est
très profonde.
“J’ai toujours rêvé du prince
charmant qui me rendra heureuse. Mes rêves n’avaient rien
d’utopiques puisque je suis une fille très réaliste, capable de
faire la part des choses. J’ai connu mon mari, lors d’une
cérémonie de mariage. Dès le premier instant, je suis tombée
follement amoureuse de lui et heureusement , c’était réciproque.
Nous nous sommes fréquentés pendant deux mois, ensuite il est
venu demander ma main. Je me suis donc mariée à 22 ans. J’ai
arrêté mes études pour rester à la maison et m’occuper de mon
époux exigeant. J’étais heureuse dans mon ménage jusqu’au jour
où ma vie bascula . Mon mari avait pris l’habitude de m’emmener
chez mes parents pour passer le week-end, ensuite il me laissait
pendant plus d’une semaine.
Au départ, je ne me doutais de
rien, mais une voisine m’a mis la puce à l’oreille, en me disant
que mon époux jouait au célibataire en mon absence. Je ne savais
plus comment réagir.
J’ai décidé un jour de prendre mon
fils et de retourner seule chez moi et là, je découvre mon mari,
dans ma chambre à coucher, avec une autre femme.
J’ai senti le sol se dérober sous
mes pieds. J’avais l’impression de tomber des nues. J’ai quitté
la demeure conjugale en silence, j’étais tellement blessée que
je ne pouvais même pas réagir. J’ai fait une dépression et je
suis restée trois mois au lit. Je suis partie à la campagne
pour fuir mon vécu qui me poursuivait partout, car l’image de
mon mari avec cette femme me hantait jour et nuit. J’ai
consulté des psychologues qui m’ont apporté leur soutien. J’ai
dû vivre 5 ans de souffrance avant de tourner la page et croire
que quelque part un homme fidèle existe.
J’avoue être encore terrifiée à
l’idée de rencontrer un autre homme. Je suis hantée par le
passé. La fidélité pour moi était un principe de base. Etre
fidèle voulait dire aimer l’autre plus que soi, rester à ses
côtés et se dévouer à lui corps et âme. Finalement, je me
trompais.”
Une trahison à
double sens
“Quel est votre sentiment lorsque,
du jour au lendemain, vous découvrez que toute votre existence
était fondée sur un mensonge ? Et quel mensonge ! se questionne
Leila. J’ai mené durant 10 ans une paisible vie de famille et de
couple. J’étais très satisfaite de ma vie. Etre debout à 7h00,
préparer le petit-déjeuner, réveiller mon époux et mes deux
enfants, faire le ménage, partir au boulot, faire les courses et
retourner à mon foyer en fin de journée me faisaient énormément
plaisir. Je ne pensais pas que mon partenaire, celui qui a juré
de m’aimer pour le meilleur et pour le pire, puisse me
récompenser de la sorte. Me tromper lâchement avec ma meilleure
amie. Je me suis rappelée le jour ou je l’ai prié de l’embaucher
dans son entreprise, comme secrétaire. Sa situation de femme
divorcée me chagrinait. J’ai pensé bien faire, mais j’ai tendu
la main à une personne indigne et puis, pourquoi la
responsabiliser seule alors que mon époux en est autant
coupable ?
J’ai tout fait, durant des années,
pour le rendre heureux et voilà ma récompense.
J’ai longtemps pleuré, j’ai crié ma
douleur, j’ai insulté ma rivale, j’ai frappé mon mari et
finalement je me suis résignée. Mon mari a demandé pardon, il a
juré de ne plus me tromper et a pleuré comme un enfant. Je ne
pouvais pas me montrer indifférente à ses supplications. J’ai
donc cédé, mais entre nous quelque chose de très profond venait
de se briser à jamais, c’était la confiance et le respect
mutuel.
Alors au bout de deux ans, nous
avons décidé de divorcer à l’amiable pour notre bien et celui de
nos enfants”.
“Je lui ai rendu
la monnaie de sa pièce”
Radia n’a pas hésité à se confier
pour apaiser sa conscience par ses confidences, dit-elle.
“C’est dur de l’avouer tout haut,
mais je suis tombée très bas, en voulant me venger de mon époux
qui m’a lâchement trompée. Il m’a avoué son infidélité pendant
son séjour professionnel au Canada. Avoir appris cette nouvelle
m’a mis hors de moi. Je ne voulais pas divorcer vu les
commodités de la vie qu’il me garantissait, mais je me suis
promis une terrible vengeance.
Effectivement, j’ai rencontré,
trois mois après, un bel homme marié lui aussi. J’ai vite
succombé à son charme et j’ai cédé à la tentation.
Moi qui était à cheval sur les
principes et la morale, je me retrouve dans une pareille
situation. Je ne saurais me justifier car le mal est déjà fait,
mais je ne suis pas une femme aux mœurs légères. Le sentiment
de culpabilité me ronge de l’intérieur et je déprime. Je
n’arrive plus à regarder mon mari en face. Il m’arrive souvent
de me remettre en question et de penser que ni mon mari ni la
société ne me pardonneront ma conduite.
Mon mari n’est pas au courant de ma
mésaventure, notre couple est au bord de la dérive. Je regrette
énormément, mais trop tard certainement”.
Anéantie à jamais
Wahiba, une femme la trentaine,
réceptionniste, déclare avec tristesse :
“Enfant, j’ai eu une éducation très
sévère. Mes parents m’ont appris ce qu’est le respect de
l’autre, l’honneur et la pudeur. Une fille devait toujours être
bien éduquée et soumise. J’ai grandi avec la conviction que
l’homme est un être supérieur qui représente l’autorité et la
force suprême. Je me suis mariée jeune, à 16 ans et ma mère ne
cessait de me répéter: “Ma fille, obéis à ton mari”. Mon mari
était loin d’être l’homme idéal. J’ai découvert qu’il buvait,
qu’il passait des nuits dehors et qu’il fréquentait des
prostituées. J’ai vécu auprès de lui de pénibles moments. Il me
maltraitait et me violentait et je ne pouvais même pas protester
puisque mes parents refusaient de m’écouter. Mon père m’a
clairement interdit de quitter la demeure conjugale. Pour ne pas
me retrouver dans la rue, j’ai subi les souffrances qu’il
m’infligeait pendant des années, mais un beau jour, ne pouvant
admettre qu’il ramène des prostituées passer la nuit chez moi,
je suis partie. Actuellement, je me trouve dans un centre
d'accueil de femmes victimes de violences. Mes parents ne
veulent plus de moi. J’ai trouvé un travail pour subvenir à mes
besoins.
Seulement, je n’arrive pas à
m’affranchir du passé qui m’obsède. Heureusement que je n’ai pas
eu d’enfants avec mon bourreau sinon ma vie aurait été plus
difficile.”
D. S.