Adolescence
Les relations
amoureuses
entre hier et
aujourd’hui
Autrefois, rencontrer une femme dehors et encore moins pouvoir
la fréquenter était un rêve utopique. Le caractère réservé de
notre société, son intransigeance et son attachement aux
principes et à la morale, contraignaient les rapports hommes et
femmes. Rencontrer donc un couple dehors était vraiment chose
rare.
Par Dalila Soltani
Cependant, de nos jours, les faits
ont notablement changé. Vous pouvez rencontrer fréquemment des
couples, la main dans la main, marchant le long des rues. Ils ne
sont plus contraints de se cacher pour vivre leurs liaisons.
Entre ouverture d’esprit, modernisme et perte de repères chez la
jeune génération, nous avons jugé utile d’approcher des jeunes
personnes de sexes différents afin de nous apporter leurs points
de vue sur le sujet.
Nawel, étudiante, âgée de 21 ans,
nous a déclaré: “Je ne pense pas qu’avoir un copain est
contraire à la morale. On est jeune, on aime la vie, on tombe
facilement amoureux. L’amour justifie tous nos comportements.
Personnellement, je connais mon copains depuis le lycée. On
s’entend à merveille. Il nous arrive de sortir en amoureux, mais
le plus souvent on étudie sérieusement. Notre rêve est de
décrocher notre diplôme pour pouvoir assurer notre avenir”.
Un signe de
modernisme
Pour nombre de jeunes personnes,
avoir un copain est plus un signe de modernisme. C’est ce que
nous a bien expliqué, Redouane, 18 ans, lycéen.
“J’ai récemment proposé à une jeune
fille de sortir avec moi. Elle me plaisait énormément. Elle a
refusé catégoriquement en me disant qu’elle n’était pas de ce
genre de filles. Je n’en revenais pas, une fille au 21 siècle
qui réfléchit encore d’une manière rétrograde. Depuis ce jour,
je ne lui adresse plus la parole. Je pense qu’elle ferait mieux
de rester chez elle à attendre le prince charmant qui ne viendra
certainement pas”.
Ahlem n’a pas hésité à s’élever
contre les propos de Rédouane, jugeant que la société refuse
d’admettre que garçons et filles puissent entretenir des
relations affectives.
“Je fréquente quelqu’un depuis
presque deux mois. C’est ma première relation amoureuse et,
croyez-moi, je fais de mon mieux pour que ma liaison ne soit
pas découverte par ma famille.
Mes parents risquent de m’enfermer
à la maison et je ne désire pas gâcher mon avenir”.
Les relations entre garçons et
filles sont toujours considérées comme tabou, dans notre
contexte social. Les jeunes doivent, par conséquent, dissimuler
leurs liaisons.
La peur de rester
vieille fille
D’après les témoignages de nombreux
individus, les chances d’une femme de se marier deviennent trop
minimes lorsqu’elle s’entête à refuser de connaître un
partenaire qui sera peut-être un bon parti.
Radia, jeune infirmière âgée de 26
ans, se prépare déjà pour célébrer son mariage. Elle a désiré
donner son opinion sur le sujet: “Croyez-moi, je suis vraiment à
cheval sur les principes. J’ai longtemps refusé de sortir avec
les hommes. Je redoutais le contact avec le sexe opposé.
A 25 ans, je me suis remise en
question surtout que toutes mes amies qui fréquentaient des
garçons à l’époque se sont mariées. Ayant peur de rester vieille
fille, j’ai accepté l’invitation de sortie d’un mec.
Effectivement, me voilà aujourd’hui fiancée et le mariage est
pour bientôt parce que j’ai changé ma vision des choses et j’ai
cessé d’avoir peur des hommes”.
Lorsque la femme
est condamnée pour tous les torts
Si certains hommes prétendent être
modernes en fréquentant de belles nanas, vous avez forcément
remarqué que lorsqu’ils décident de se marier, ils laissent le
libre choix à leur maman, pourquoi?
Fateh, âgé de 38 ans, marié et père
d’une petite fille de 2 ans, nous déclare: “J’ai passé ma
jeunesse à papillonner. Mes conquêtes sont nombreuses. J’ai
fréquenté de tout, des brunes, des blondes, des rousses, rondes,
minces, belles et moins belles pour finir ma vie avec une
compagne que je n’ai pas choisie.
Croyant, d’après mon expérience
personnelle, que toutes les femmes sont légères, j’ai demandé à
ma mère de me choisir une fille bien éduquée et surtout qui
garde la maison. Aujourd’hui, je suis marié, mais je me permets
de temps à autre quelques aventures passagères.”
En lisant ce témoignage, ne vous
demandez-vous pas qui est réellement rétrograde ? Heureusement
pour vous les filles que ce genre de mentalités se fait de plus
en plus rare.
Le point de vue
des psychologues
Le fait d’avoir un copain et
d’entretenir une relation affective est plus profond, en
psychologie, qu’une simple appréciation sociale de l’amour.
Ainsi, en dehors de toute opinion que se fait la société sur ce
genre de relations, l’amour est indispensable à la construction
de la personnalité de tout un chacun.
Sur le plan psychique, la
psychanalyse a clairement démontré à quel point les premières
relations parents-enfants étaient déterminantes dans l'esprit
d'une personne et de sa perception de l'amour. En évoluant,
l'enfant apprendra à rééquilibrer ces relations. Cet
apprentissage peut échouer à tel ou tel moment, et l'adulte en
gardera un manque de maturité s'il n'en prend pas conscience
ainsi qu’une perception de l'amour plus ou moins erronée. Les
relations entre ses parents seraient aussi importantes dans la
construction de cette idée de l'amour. En conclusion, l’amour
dans son sens large est toujours bénéfique pour l’individu. La
multiplication des relations affectives, à l'adolescence, et
même les déceptions ont le mérite de développer la maturité
affective de la jeune fille ainsi que du garçon. Les parents
sont censé jouer leur rôle capital en soutenant leurs enfants et
en les initiant à la vie sans frustration. La communication
reste la meilleure façon de comprendre sa progéniture.
D. S
Caractères
Je suis très
colérique... comment me contrôler ?
Par Dalila Soltani
Je suis une jeune fille âgée de 18
ans, étudiante en première année interprétariat. J’ai un sérieux
problème, je suis hypercolérique et mon entourage ne me supporte
plus. Il suffit d’un rien pour que je me mette vraiment hors de
moi. Je crie, je pleure et il m’arrive même d’insulter mon
interlocuteur.
Je voudrais tellement être une
personne sage et calme, mais je n’arrive pas seule. Mes parents
me grondent souvent, mes frères et mes amies me fuient. Ma vie
est un calvaire. Que dois-je faire pour réduire l’intensité de
mes crises?
Votre colère se déclenche d’une
manière très rapide, pas conséquent, vous ne contrôlez pas vos
modes de réaction. Votre entourage vous évite de peur de
provoquer votre état de fureur et vous vous en plaignez.
Wafae (25 ans)
Réponse:
Sachez que vous n’êtes pas la seule personne à souffrir de ce
problème, mais le fait d’en parler est déjà un bon point de
départ.
Nous nous mettons, généralement, en colère lorsque nous
ressentons que nos attentes vis-à-vis d’autrui sont vaines. Cela
crée un sentiment de déception qui se traduit, dans votre cas,
par des crises de colère. Vous avez votre vision des choses et
vous vous dites que tout doit fonctionner comme vous le désirez.
Vous êtes en train de vous auto-endoctriner en quelque sorte et
vous oubliez que les autres ont aussi leur vision de la vie et
qu’ils vous sont dissemblables.
Pour vous débarrasser de votre colère, vous devez savoir qu’elle
ne sert vraiment à rien. Elle vous permet certes de décharger la
tension qui monte en vous sur le moment, mais elle n’est jamais
bénéfique à long terme.
N’allez surtout pas croire que les crises de colère témoignent
d’une forte personnalité, car la colère est une pathologie.
La colère peut même avoir des conséquences dramatiques
lorsqu’elle est disproportionnée. Faire exploser sa colère face
au premier venu nuit à vos relations sociales, vous l’avez bien
constaté.
La colère épuise votre énergie et amène les autres à se faire
une mauvaise idée sur vous. Alors, pour la gérer, vous devez
faire un travail sur vous-même; en acceptant d’abord de
reconnaître votre tempérament colérique et vous remettre en
cause. Devancez vos colères en travaillant à froid sur les
facteurs déclencheurs fréquents. Faites-vous aider par un
psychologue si le besoin se fait pressant.
Sur le plan pratique, essayez de fuir la scène dès que vous
sentez que votre colère monte pour éviter les dégâts. Mieux vaut
partir immédiatement et tenter de se calmer soi-même. Sortez de
la pièce, restez seule un petit moment et marchez jusqu’à ce que
votre colère s’estompe.