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Lotfi Attar de  Raïna raï

 

Seul contre tous !

 

De deux choses l’une : ou j’acceptai d’aller à Bel-Abbès pour le rencontrer ou je restai là, en embuscade,  jusqu’à ce que cette sorte d’«ours mal léché» quitte sa tanière et se décide à venir dans la capitale. Malgré son air bourru, il était animé de bonne volonté et, le hasard aidant, il me confia au téléphone une date probable de passage à Alger. A son  retour d’un concert qu’il devait donner du côté d’Akbou, en Kabylie, à la demande d’un particulier qui voulait marier son fils  (à moins que ce ne soit son frère, mais qu’importe) sur le son de la guitare de Lotfi Attar ex-Raïna raï. Le jour J, je lui suis tombé dessus au moment où il s’apprêtait à se rendre dans les alentours de Chéraga, dans le no man’s land d’un trio musical que j’espère vous présenter bientôt et qui, ce soir-là, lui offrait le gîte et le couvert. Nous débarquames tous dans un coin retiré d’un vaste hangar où j’aperçu,  sous les néons, des micros, les caisses d’une batterie de musique et deux ou trois guitares négligemment posées aux côtés de tout l’attirail qui compose un orchestre. Une table, des chaises et même une sorte de canapé, qui a dû connaître des heures plus glorieuses, nous incitèrent aussitôt à prendre place avant de commencer un entretien qui nous a menés tard dans la nuit.

 

Entretien avec Lotfi Attar

 

Rayou, rayna !

 

Midi People : Lotfi, tu es né à Bel-Abbès, certes, mais tu te dis Tlemcénien aussi…

Lotfi Attar : Je suis né en effet à Sidi Bel-Abbès. Mon père aussi, mais mon grand-père paternel était natif de Tlemcen qu’il a quitté à la fin du 19e siècle pour s’installer à Bel-Abbès. Une ville que les colons français avaient décidé de construire vers 1840/1850 et qui  sera assez représentative, au plan architectural,  de tous les régimes politiques qui se sont succédé en France. La monarchie comme la République, les deux Empires etc.

 

Tes parents sont encore en vie ?

Ma mère oui, mais mon père a été tué par les criminels de l’OAS en février 1962 alors qu’il rentrait à la maison.  Il était tailleur et venait de finir sa journée de travail lorsque ses assassins ont tiré sur lui. Juste à l’heure du F’tour, en plein Ramadhan.  Il a été abattu à 200 mètres de chez nous, un mois à peine avant la proclamation du cessez-le-feu, afin d’éliminer le moudjahid qu’il était dans la clandestinité auprès de ses frères de lutte.

 

Qui donc s’est retrouvé alors chef de famille ?

Mon frère aîné Kamal,  à peine âgé de 20 ans ! Il deviendra enseignant à l’école primaire et moi, dix ans à l’époque, je l’ai vite considéré comme le papa dont j’avais besoin. Hélas, la vie fut cruelle car il est décédé deux ans après dans un accident de voiture. Nous étions au départ cinq frères et deux sœurs, et ma mère se trouva contrainte de s’employer pour nous faire vivre.  Elle se mit  aux travaux de couture pour «faire bouillir la marmite». Après que la mort nous eut enlevé Kamal qui fut le premier guitariste à Bel-Abbès, elle nous prendra  ensuite Fayçal en 1988, lui aussi guitariste mais surtout chanteur, et finalement Rhéda   (bassiste dans Raïna raï et Amarna) qui mourut d’une leucémie. Aujourd’hui, il reste Fouad, médecin de profession et guitariste par passion, les deux sœurs mariées, mères de famille, et moi-même.

 

Tu as été à l’école ?

En 1960 et 61, j’avais déserté l’école à cause de la guerre qui faisait rage. Deux années d’école buissonnière. J’avais quand même pu suivre jusqu’en 5ème mais on m’avait refusé l’accès au lycée après l’Indépendance «parce que trop âgé». Je me suis donc orienté vers les «Pères blancs» pour continuer à étudier et finalement j’ai tout laissé tomber, à peu près à l’âge de 13 ans.

 

Pour faire quoi ?

Tout logiquement, je m’étais dirigé vers la musique car je «grattais» quelques accords depuis mes 12 ans sur la guitare de Kamal, mon aîné. Mes frères, eux aussi, ont appris de cette manière-là sur cet instrument fétiche dans notre famille. Tous autodidactes. Même après avoir suivi une formation en horlogerie durant une année entière, ma passion restait la musique et ma guitare.  En 1967/68, j’ai fondé “Les aigles noirs” avec quatre copains et la maman de l’un d’eux, Tayeb, qui était Gitane, avait toléré que l’on répète dans un grand garage qui lui appartenait car elle aimait la musique et le chant. Ce groupe qui a tenu treize ans, de 1967 à 1980/81, nous avait permis d’écumer les mariages et pas seulement à Bel-Abbès. On a chanté dans toute la région, c'est-à-dire les villes, les villages et les dechras… Partout où on a pu.

 

Et c’est comme ça que tu as rencontré le raï ?

C’est, en effet, lors de ces tournées dans les villages alentour que nous avions découvert la guesba et le refus des autochtones de la musique occidentale. Dans le souci de continuer à nous «faire embaucher», nous avions été obligés de  nous adapter et «faire terroir» de façon naïve, alors que le mot même de  raï n’était pas encore usité. Les chouyoukh et cheikhate qui chantaient à tue-tête en plein air au son de la traditionnelle guesba avaient fini par influencer notre musique. Je me souviens de l’impact et de l’engouement formidable que suscitaient des gens comme cheikha El Djennia ou Hattab auprès «gens du peuple» ou encore Abdelmoula et quelques autres qui se produisaient auprès d’un public plus aisé. Pour gagner notre vie, nous avions rapproché notre musique de la leur en incorporant le son guesba, le tambourin… Je me mis à rendre ce son par l’intermédiaire de ma  guitare et, au fil des années, je crois sincèrement avoir été parmi les premiers à harmoniser le raï. Je refusai que tous les instruments jouent ensemble, cacophoniquement.  Il fallait y mettre de l’ordre et je l’ai fait car je m’étais nourri  à la musique des Shadows, Beach Boys, Beatles, etc. Ne pouvant  pas rester les bras croisés,  je me suis attelé à la tâche.

 

Est-ce que ton groupe et toi-même aviez franchi les limites de votre wilaya ?

Nos « frontières » ont été Chleff d’un côté et Maghnia de l’autre. En 1980, l’usure a eu raison de notre formation et elle s’est disloquée sans heurt ni tapage. Presque par hasard. C’est dans ces circonstances que je fis, en compagnie de Hachemi le batteur, mon premier voyage en France. Rédha, mon frère bassiste, était  à ce moment-là, de passage à Marseille,  chez Aziz Aboura qui était étudiant et musicien dans la cité phocéenne. Nous nous sommes finalement retrouvés à Grenoble où le jazz était très en vogue. Dans un café-restaurant  du centre-ville, nous avions un peu accompagné un groupe anglais qui s’y produisait et le patron du lieu nous  proposa de jouer après eux. Un quart d’heure plus tard, il nous engageait pour un mois entier. On jouait de tout, en mêlant les styles et en incluant, de temps à autre, notre propre musique. Juste pour «tâter» le public. Mais comme c’était décembre et qu’on gelait carrément, on a préféré rentrer chez nous, à Bel-Abbès. Pour aussitôt commencer à travailler sur le registre « terroir ».

 

C’est une nouvelle page, une nouvelle aventure musicale qui commence ?

Tout à fait. Tarik Chikhi, l’arrangeur en titre, a débarqué de Paris pour nous rejoindre à Bel-Abbès. Il y avait aussi Kaddour Bouchentouf, le chargé des relations avec la presse, Hachemi le batteur et moi-même guitariste. A nous quatre, nous étions les membres fondateurs de Raïna raï. Mais c’est en réalité à la fin de 1980 que Hachemi et moi-même, nous partirons rencontrer Tarik et Kaddour, tous deux habitant Paris, pour décider et proclamer, une fois pour toutes, l’existence officielle de Raïna raï qui naîtra donc dans la capitale française. Plusieurs allers-retours furent pourtant  nécessaires avant que nous rentrâmes en studio. Un premier rendez-vous  sera ajourné parce que Hachemi et moi, nous ne pouvions laisser tomber des engagements pris à Bel-Abbès car, pendant  l’été, on ne chômait pas chez nous.  Les mariages étaient nombreux et il n’était pas question de laisser tomber «ma fi yedna oua n'teboû  ma fel ghar…».  Fin 1983, nous avions donc recruté un bassiste angolais, un guitariste rythmique camerounais et nous avions «accouché» de Ya zina, Hagdha, Zabana, Rani m’haïer, Hmama, Zahri ouine. Au total, huit titres sur une cassette que nous avions vendue par contrat à un éditeur marocain qui devait la diffuser sur le seul territoire français. En Algérie, nous avions par contre opté pour un autre éditeur, mais je peux vous dire que notre cassette a été la plus piratée dans le genre. C'est pourquoi nous  n’encaisserons que des «clopinettes» en dépit du succès phénoménal de nos compositions.

 

Vous aviez pourtant continué de chanter.

Bien évidemment. On a ensuite «pondu» Raïna hak, en 1984/85. A Paris toujours, mais cette fois-ci avec un producteur algérien établi là-bas. Il avait dépensé cinq "malheureux" millions de centimes, juste 50.000 francs français, et moi je n’ai touché que 8.000 francs. Attention, j'ai l'air de me plaindre, mais c’est quand même pas mal par rapport  à la première cassette sur laquelle je n’avais rien touché en France. En Algérie, il est vrai, on avait fini par m’envoyer 400 dinars ! Oui, 400 dinars pour huit chansons que tout le monde a écoutées et fredonnées. Il faut dire que moi, j’étais à Bel-Abbès, tandis que mes partenaires avaient conclu des accords auxquels j’étais étranger. Eux, avaient touché des sous pour la 1ère cassette, mais pas moi!  Mais l’arnaque fut complète quand, en 1987/88, après que j’eus quitté Raïna raï, mes anciens partenaires qui résidaient toujours en France ont déposé, à leurs noms,  nos compositions et chansons auprès de l'organisme des droits d’auteur.

 

Tu as été en justice ?

Ce n’était pas le plus important à faire même s’ils avaient tout essayé pour démolir Amarna dès que je l’ai conçu. Déjà en 1985, après la sortie de la 2ème cassette, lors d’une tournée à Lyon, St-Etienne ou Grenoble, j’avais peu apprécié que cette musique raï qui symbolisait une revendication soit utilisée par mes partenaires seulement comme un moyen de faire de l’argent. Raïna raï qui était promis à un bel avenir se trouva détourné de ses objectifs et ça ne me plaisait pas du tout. Les membres fondateurs tiraient chacun la couverture à soi et j’ai résolu, en juin 85, de m’en aller. Sans tambour ni trompette non sans avoir honoré les engagements pris au nom de la formation de nous produire au Festival de la Jeunesse en juillet à Riadh el Feth  (Alger)  puis au Festival du raï à Oran en août. J’ai quitté ces gens-là et j’ai tout de suite formé Amarna, avec notamment  Djillali qui avait remplacé au chant Kada,  viré après la 1ère cassette.      

 

Amarna est né… pour quelle audience ?

Nous avions d’entrée frappé un grand coup, en 1986,  avec Khalouni nebki aâla rayi , Sidi Bel Abbès… C’est à cette période-là que je cherchais un parolier. Découverte lumineuse, ce fut mon épouse, professeur de français a priori inapte au texte de chanson,  qui se dévoua.  Elle m’écrivit Ma dert oualou, Chouli, Maâouline aâla bali etc. Il ne me restait plus qu’à les mettre en musique et à en faire les arrangements. L’inspiration fut au rendez-vous, le public aussi d’ailleurs. Après le mégaconcert Le raï dans tous ses états en février 86 à La Villette (France), j’ai fait un deuxième produit avant de réaliser Ouaïlé. Mon ancienne équipe que j’avais quittée avait gardé le nom de Raïna raï dans le but de profiter de sa notoriété et de son élan, moi, par contre, j’avais opté pour un nouveau nom, celui de Amarna, afin de montrer la séparation. Eux avaient juste oublié que le « son » de Raïna, c’était moi et que mon départ allait leur enlever ce label. Ma nouvelle formation, Amarna, s’est installée en lieu et place de Raïna raï et nous avons fait l’Europe ainsi que le Festival de Québec, en 1987. Bien entendu, tous les musiciens que j’ai fait jouer dans Amarna étaient originaires de Bel-Abbès et je ne me suis jamais installé autre part que chez moi. Pas plus en France qu’ailleurs.

Au fait, tu es marié ?

Depuis plus de vingt ans et je suis même papa. Je crois avoir fait un mariage d’amour puisqu’il dure encore, Dieu merci ! Khamssa fi aïnine el hessad.

 

Quelles sont tes relations avec la télé ?            

Il fut un temps où j’étais sollicité par l’ancienne génération. Des gens de métier. Aujourd’hui, je refuserai tout net une invitation de certaines émissions de variétés qui sont diffusées en ce moment avec des « amuse-gueules » en guise de cheb ceci ou chabba cela. J’évite délibérément ce genre de voisinage. Par contre, je veux dire tout le bien que je pense de l’émission H’na fel Hna pour sa qualité musicale et culturelle. L’orchestre est d’un professionnalisme consommé et ça a été un régal de se faire accompagner par lui sous la direction de Salim, son chef talentueux.

 

Des projets à court ou moyen terme ?

Je compte bien me faire «manager» par le producteur tunisien de Akhir kalima qui fait déjà peur à tous ses concurrents parce qu’il est en train de «mettre sous contrat» la plupart des artistes chanteurs algériens. Je me fie à lui pour  préserver mes intérêts après plus de 40 ans de métier bohême, dans le flou… Je pense faire partie du noyau dur qui a « universalisé » le raï en lui donnant une harmonie musicale occultée jusque-là. Je prétends avoir participé à en expliquer les origines afin de définir son identité. Raïna raï a efficacement contribué à son essor. Somme toute, même si j’apprécie le blues et le rock, je suis finalement très El Anka et très guesba de l’Ouest. Je persiste à m’inspirer algérien, écrire algérien et jouer algérien. Pour ne rien dénaturer.

 

Quel avenir pour Amarna ?

Amarna est mort de sa belle mort en 1988 après la mise sur le marché de quatre produits: Chouli, Bessif en’oualefha, Ouaïlé et El ghaba. J’ai immédiatement repris le nom de Raïna raï  pour faire Zgheida, Lalla Fatima en 89 au Maroc et Raïna en 93 avec Rachid et Fethi. Dans Raïna raï 2, si je puis dire, j’avais réengagé Hachemi, le batteur, parce que lui et ses deux compères Tarik et Kaddour s’étaient mis à se bouffer le nez entre eux. On a travaillé ensemble jusqu’à un dernier «live» à Paris avant que je mette un terme à Raïna raï 2. J’ai clôturé l’année de l’Algérie en France, tout seul en concert,  sous l’appellation de «Lotfi Attar de Raïna raï». Désormais, j’impose mon nom patronymique et je me fais accompagner par de jeunes musiciens auxquels j’offre une opportunité. J’ai déjà enregistré 4 chansons du prochain CD et je compte rentrer bientôt en studio, à Tunis ou Paris, pour le finir.

 

Même avec cet objectif, tu me sembles désabusé…

Et un peu plus à vrai dire. Le raï était «notre» bébé. A tous. Certains ont jeté ce bébé et l’eau du bain avec. Il y a eu une sorte de lobby oranais, aujourd’hui heureusement en déclin, qui a fabriqué les chebs.  Genre Khaled ou Mami. Mais comme ceux-ci n’ont pas de «bagage musical», voyez ce qu’il en reste. Ils calent déjà et même leur collaboration avec les Goldman ou Sting n’a fait que montrer leurs limites en la matière.

 

Attends, attends…Tu parles de limites alors que la seule chanson Di-Di de Khaled lui «aurait rapporté», au lendemain de sa sortie, la bagatelle de 7 millions et demi de francs. Un pactole pareil ne vaut-il pas quelques concessions ?

Non, non et trois fois non! Je ne veux pas participer de la déculturation de la jeunesse algérienne. Celle d’ici comme celle des banlieues françaises. Il y a un nivellement par le bas qui se poursuit,  car plus personne après Raïna raï n’a fait un travail de recherche et d’enrichissement de cette musique. Est-ce que quelqu’un s’en soucie ?

Permettez-moi d’en douter…                                                                                  

S. S. K.

Hamida, épouse et mentor

 

Cette jeune femme,  frêle d’apparence mais tellement ancrée dans ses certitudes,  s’exprime posément, la voix toujours égale. Elle vous assène «sa» vérité qu’elle dit puiser dans  l’éducation que lui ont donnée ses parents tout comme dans sa vie de femme d’aujourd’hui.  Tout à la fois traditionnelle et résolument moderne. Sans antagonisme, mais avec une ferveur à ce point chaleureuse qu’elle en devient contagieuse.

 

«…Notre parcours commun a commencé sereinement. Sans rivalité. Je n’ai pas de problème lié à ma condition de femme et je ne cherche pas à ressembler à un homme. Cela ne m’intéresse pas car je n’ai pas un problème d’identité. Lotfi et moi, nous nous sommes tout simplement respectés sur cette base. J’ai rencontré et décidé d’accompagner un artiste sans exiger qu’il délaisse son art à mon profit. Pas question de le brimer. J’ai connu Lotfi comme un voisin de mon quartier, dans notre belle ville de Bel-Abbès. La lycéenne que j’étais l’a assailli par une prose passionnée que je voulais passionnante. Au point que j’ai failli obtenir un résultat contraire et le faire fuir. Un jour, longtemps plus tard, il m’avoua qu’il fut «au supplice», se demandant s’il ne devait pas, en préalable à ses réponses par courrier, rédiger un brouillon… pour bien faire. Il faut se souvenir, qu’à cette époque-là, on épousait rarement une voisine ou un voisin. Tout simplement parce que les relations étaient fraternelles. Dans l’esprit d’une famille unie «presque par les liens du sang». Là-dessus se sont greffées des considérations relatives à nos origines territoriales. Lui était Tlemcénien  et moi Bélabbésienne, ce qui retarda notre mariage une douzaine d’années, alors que nous étions épris l’un de l’autre. Aujourd’hui, notre union est récompensée dans l’existence de notre fille adolescente et épanouie. Même si nous avons perdu, en route, deux enfants après leur naissance. Ma formation et mon activité professionnelle de professeur de français nous ont quelque peu aidés, l’un et l’autre, dans notre vie de couple. Nous avons établi et instauré un climat de confiance et de partage qui nous a permis de surmonter bien des difficultés. Sur le plan financier, Lotfi, piètre négociateur et peu prévoyant, n’a rien «gagné», rien épargné. Malgré le succès formidable de sa formation, le tiroir-caisse a peu fonctionné. Il ne s’est rien «mis dans les poches». On a donc parfois tiré le diable par la queue, quitte à faire de l’antiquité-restauration  pour arrondir des fins de mois difficiles. J’ai finalement mis  «la main à la pâte» en  lui écrivant quelques textes de chansons dont je ne suis pas peu fière, je l’avoue. Il compose une musique sur laquelle «j’accroche» des paroles que me dicte ma sensibilité de femme.»    

S. S. K..



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