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Passage a l’acte suicidaire
Comment déceler les signes avant-coureurs ?
3 Fevrier 2008

Le suicide est un phénomène de société qui prend de jour en jour une ampleur élevée et ce dans le monde entier. Ce phénomène social en évolution continue témoigne de la fragilité de la structure psychologique et de l’individu et de la société dans laquelle il vit. Ce fait affolant ne concerne pas seulement les adultes du fait que nous avons échos quotidiennement, via la presse écrite, des tentatives de suicide dont sont victimes des jeunes personnes lassent de la vie pour une raison ou une autre. Pis qu’un phénomène de société, le suicide risque de devenir l’une des principales causes de mortalité dans notre pays. Au-delà des bilans statistiques constamment renouvelés par la cellule de la communication de la Gendarmerie nationale et qui témoignent de jour en jour de l’effrayante ampleur de ce fait, nous devons nous poser des questions sur ce qui pousse ces individus à se donner volontairement la mort. Une personne ne s’ôte pas la vie si elle n’est vraiment pas à bout de force, si elle n’est pas suffisamment déprimée et seule pour envisager de commettre un crime contre soi.
Mettre un terme à sa vie délibérément est un acte de destruction fatal qui nous pousse à nous questionner sur ce qui s’est passé réellement dans la tête de la personne suicidaire au moment où elle allait se fixer un rendez-vous décidé avec la mort. Peut-on réellement le savoir ? Certainement pas, car personne ne peut se mettre à la place d’une personne qui estime que la mort est l’unique échappatoire à sa souffrance. Où réside alors notre rôle, celui de l’entourage et des spécialistes ?
Nul n’est à l’abri d’une réalité comme le suicide, particulièrement une personne qui se sent extrêmement déprimée, qui se sent exténuée à force de lutter contre son mal et qui somme de tout ne trouve pas l’écoute et la compréhension de son entourage. Le suicide est une réalité qui meuble notre quotidien et qui nous fait pénétrer dans un monde cauchemardesque. Comment pouvons-nous ne pas être conscients de la gravité de la situation lorsqu’en feuilletant notre quotidien d’information de bon matin nous découvrons le suicide par pendaison d’un jeune, la mort d’une femme qui a pris des somnifères ou d’une autre qui s’est défenestrée. Même quand vous ne lisez pas cela à travers les journaux vous en êtes de près ou de loin témoin du suicide d’un proche, d’un ami ou d’un voisin. La question qui se pose est : qu’est-ce qui pousse ces individus à commettre cet acte extrême ?
Les causes qui poussent une personne à s’enlever la vie sont variées et uniques à chacune. Principalement, elles correspondent au vécu douloureux de la personne, au degré de son désespoir et à la sévérité de son état. Les causes les plus courantes du suicide peuvent être : les chagrins d’amour, les pertes engendrées suite à une maladie, un accident, un décès, le sentiment d’échec (professionnel, scolaire, social, relationnel, etc.), abus d’alcool ou de drogues, dépression. La liste des causes ne peut être exhaustive et les motifs d’un suicide peuvent être bien plus nombreux.
Comment intervenir dans le cas du suicide ? Peut-on dissuader une personne de son projet de mort et l’emmener vers une prise de conscience de la gravité de son acte ?
Eh bien, l’entourage de la personne déprimée peut efficacement intervenir dans cette tâche. Bien que la réponse puisse paraître absurde pour certains, l’entourage familial de la personne est la première cellule de laquelle peut commencer le processus de détection de la détresse et de prévention du suicide. Comment ?
Les signaux que lance la personne suicidaire sont souvent ignorés par son entourage alors qu’ils peuvent aisément être repérés. Ces signaux peuvent être directs et sont émis plus clairement, car la personne nous dira ou nous montrera directement ses intentions ou ses idées. Par exemple, elle dira : «Je veux mourir.» ou «je vais aller me tuer». Les messages indirects peuvent être plus ambigus et difficiles à capter. Exemples, la personne dira : «Bientôt vous aurez la paix !» ou «Des fois j’aimerais mieux être mort!» ou «Ne vous inquiétez pas, bientôt vous n’aurez plus à m’endurer !».
Une personne suicidaire se montre souvent isolée, triste et déçue. Elle ne parle pas trop et le peu de mots qu’elle prononce sous-tend parfois une envie latente de disparaître. Le langage verbal, la rigidité, le repli sur soi et la froideur affective peuvent être considérés comme des signes censés attirer l’attention de la famille sur un éventuel passage à l’acte.
Parmi les facteurs de protection qui tendent à nous protéger du suicide en tant qu’individus, nous pouvons citer :
Une capacité à communiquer et à exprimer nos sentiments et émotions, un bon réseau de support (entourage, amis, famille, médecin, intervenant, etc.), la présence d’un confident, de saines habitudes de vie (alimentation, activité physique, bon sommeil, etc.), la capacité de répondre convenablement aux besoins primaires (économiques, sociaux, affectifs) et le fait d’avoir une bonne image de soi, une bonne estime personnelle.
Ce qui est important à retenir, c’est d’être constamment à l’écoute de son prochain afin de parvenir à détecter les messages indirects et les comportements à risque. Quand la personne se sent comprise par son entourage, quand on lui transmet notre sympathie et qu’on lui affirme notre soutien lors des pénibles instants qu’elle endure, elle réfléchira longuement avant de céder à la tentation et de passer à l’acte. Le rôle de l’entourage dans la prévention des cas de suicides doit être complété par celui des spécialistes en matière de santé mentale notamment pour faire sortir la personne de sa déprime.

Par : D. soltani

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