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"Assia Djebar : ou l’œuvre d’une vie", thème d’un colloque à l’université de Tizi-Ouzou
Une femme au profil très riche
11 Novembre 2013

L’écrivaine d’expression française, Assia Djebar, au profil bien rempli, a voué toute sa vie à un combat des plus nobles.

Des tragédies historiques qui ont marqué son écriture, telles que la guerre d’Algérie et son engagement en tant que femme, est au centre d’un colloque décliné sous le thème "Djebar : ou l’œuvre d’une vie", qui s’est ouvert depuis samedi dernier à l’université de Tizi-Ouzou, avec la participation de chercheurs venus d’universités du pays et de l’étranger.

Organisée par la Faculté des lettres et des langues, avec le concours du Cercle des amis d’Assia Djebar (basé en France), cette manifestation, la huitième du genre, "a pour centre d’intérêt l’œuvre de Assia Djebar dans sa pluralité (romans, nouvelles, théâtre et poésie), en vue de débattre et d’échanger des idées sur les différents thèmes pris en charge à travers les écrits de la romancière", a indiqué le président du comité d’organisation et enseignant à la Faculté des lettres et des langues de Tizi-Ouzou (UMMTO), Namane Abdelaziz.

Durant trois jours, les chercheurs, venus d’horizons divers (de France, des USA, d’Espagne, du Japon, de Nouvelle Calédonie, de Djibouti et de Tunisie, notamment), auront à "traiter de l’œuvre djebarienne axée sur des thèmes liés à l’identité, l’exil, la mémoire, l’histoire, la traduction des œuvres de l’auteure, la langue française et autres thèmes susceptibles d’intéresser les communicants et les intervenants durant cette rencontre qui sera sanctionnée, à sa clôture, lundi, par des recommandations", a précisé M. Namane.

"La Soif d’Assia Djebar : pour un nouveau roman maghrébin", "L’œuvre d’Assia Djebar : quel héritage pour les intellectuels algériens ?" , "Langue de sang, Langue d’amour", "Nulle part dans la maison de mon père ou la recherche des points d’ancrage" , "Lire et traduire Assia Djebar au Japon", "Problématique de la langue et de l’écriture chez Assia Djebar", sont, entre autres, les thèmes portés au programme de ce colloque, où les communicants s’expriment dans les langues arabe, française et anglaise, eu égard au caractère d’universalité de l’œuvre djebarienne.

Le Cercle des amis d’Assia Djebar compte organiser, selon sa présidente Amel Chaouati, une conférence sur l’auteur de Les Allouettes naïves, en février 2014 à l’université d’Alger. Femmes d’Alger dans leur appartement, Oran, langue morte, Nulle part dans la maison de mon père, Les Alouettes naïves, Vaste est la prison, ou encore Le lion de Médine, Les nuits de Strasbourg, La Soif et

Le blanc d’Algériesont parmi les œuvres de l’éminente romancière algérienne, élue à l’Académie française en 2005, exposées dans le hall de l’auditorium de l’université de Tizi-Ouzou. Née le 4 août 1936, dans la petite ville de Cherchell sur le bord de la mer en Algérie, ses parents l’ont nommée Fatime-Zohra Imalayen. Comme jeune fille, elle est allée à l’école primaire où son père enseignait le français.

Après, elle a commencé à l’école privée avec l’internat près de la capitale d’Algérie pour le lycée. En 1955, Djebar était l’une des premières femmes qui étaient acceptées à l’Ecole normale supérieure à Paris. Son père l’a encouragé à poursuivre ses études et à aller à Paris. Pendant son séjour en France, elle s’est engagée au mouvement de libération algérien et aux grèves des étudiants. La libération était près de son cœur pour plus d’une raison, surtout depuis que son frère était tenu dans une prison française pendant cette longue lutte. Djebar a écrit son premier roman, intitulé La Soif, en 1957.

Il s’agit d’une jeune femme, moitié Française, moitié Algérienne, qui mène une vie frivole et égoïste. Parce que le sujet est assez controversé, elle avait peur de la réaction de sa famille, surtout son père. Alors, elle a décidé d’utiliser un nom de plume. Elle a choisi le nom "Djebbar", qui veut dire " donnant gloire à Allah". Mais dans sa hâte, elle a mal écrit, et son nom a devenu "Djebar", qui veut dire "celui qui guérit". La prochaine année, en 1958, elle s’est mariée avec Ahmed Ould-Rouïs, un mariage qui a fini en divorce plusieurs années plus tard.

Elle continuait d’écrire des romans qui traitent de plusieurs thèmes récurrents. Djebar parle souvent du nationalisme, de la libération, des femmes algériennes, du voile et de la langue. Elle retourne plusieurs fois à cette idée des femmes algériennes et leur lutte contre l’oppression, leur vie cloîtrée, la découverte de leur voix et la recherche pour la libération.

On peut lire plus sur ce thème et le rôle du féminisme dans ses romans et dans sa vie ici. Elle continuait d’écrire en français, même après la guerre d’Independence, pour lequel elle a reçu beaucoup de criticisme. Elle dit qu’elle "aime et souffre en arabe et écrit en français". Elle a dirigé deux films dans les années soixante-dix. Le premier s’appelle La Nouba des femmes du Mont Chenoua, fait en 1977, et le deuxième est La Zerda ou les chants de l’oubli, fait en 1979. En 1980, Djebar s’est mariée avec son deuxième mari, Malek Alloula, un poète algérien.

Elle a pris du temps pour se concentrer sur sa famille, mais pendant cette décennie, elle a publié deux livres : Femmes d’Alger dans leur appartement, et L’amour, la fantasia. Ce deuxième œuvre a gagné le Franco-Arabe Prix d’Amitié. De 1997 à 2002, elle enseignait à l’Université d’Etat de Louisiane, et depuis 2002, elle enseigne le français et la littérature francophone à NYU. En 2005, elle était invitée de devenir un membre de l’Académie française.

Par : Idir Ammour

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