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Entre tabou et prévention
4 Avril 2012

Dans un rapport de recherche qui nous a été remis par le Professeur Farid Kacha, cet expert et homme de terrain rapporte, entre autres, les mobiles des conduites suicidaires, des tentatives de suicide ainsi que de la prévention, car ce psychiatre estime que ce phénomène risque de devenir un véritable problème social si sa prévention continue d’être méconnue.

«Les suicides doivent faire l’objet d’une enquête détaillée»
«Nous n’avons jamais divulgué les statistiques de nos suicides : pourtant, ces décès doivent faire l’objet d’une enquête détaillée des autorités judiciaires et d’une expertise médico-legals. Cette enquête est indispensable pour s’assurer de l’origine du décès chez des personnes qui auraient pu mourir d’accident ou d’homicide. Les tentatives de suicides qui transitent pour la plupart par les services d’urgences ou de réanimation des hôpitaux ne font également l’objet, à leur sortie, d’aucune déclaration.
Même si tous les auteurs s’accordent à dire que les statistiques officielles des suicides et tentatives de suicides sont évaluées, car l’opprobre sociale que constituent ces conduites dans la plupart des sociétés pousse des familles et les autorités judiciaires à éviter de se prononcer sur la réalité du désir de la mort volontaire. Ces statistiques constitueraient une source appréciable de données et s’avèrent incontournables pour toute prévention.»

Comment établir une prévention de la conduite suicidaire ?
L’un des principaux obstacles est sans aucun doute le tabou qui entoure toute approche de ce drame. Ni les pouvoirs publics ni les familles n’acceptent d’aborder la question ou d’en discuter la prévention.
La deuxième difficulté est l’insuffisance des servies psycho-sociaux et médicaux et l’inflation des urgences en matière de planification sanitaire. En effet, comment procéder à la prévention des récidives lorsqu’on connaît l’encombrement des services de réanimation et des services de psychiatrie ?
La prévention médicale du suicide doit être centrée sur le rôle du médecin généraliste, car devant la pénurie de spécialistes, ils sont souvent appelé à traiter les déprimés, les anxieux et les insomniaques……

Comment les reconnaître ?
- Importante symptomatologie dépressive impossible à justifier.
- Trouble du cours de la pensée et idéation chaotique.
- Désorientation temporo-spatial.
- Absence de réaction affective.
- L’isolement socio-familial qui est un facteur aggravant.

Prévention socio-familiale :
Tous les avis concordent : les anomalies de la structure familiale constituent un facteur principal. La prévention du suicide se situe au niveau des conditions favorisant les relations humaines. Certes, il faut que la famille soit solide par ses valeurs et présente par ses soutiens, mais elle doit également être ouverte et compréhensive.

Organisation des services de santé :
- Aller dans les quartiers, prendre en charge les patients dépressifs mais également tous ceux qui en font la demande puis permettre un suivi régulier lorsqu’il s’agit d’une affection chronique nécessitant une prise en charge au long cours.
- Créer des services sociaux et d’écoute auprès des services scolaires et professionnels et des services de réanimation.
- Créer un centre de prévention du suicide serait utile pour mieux prendre en charge les suicidaires des grands centres urbains…..
Professeur F. Kacha


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