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Il s’ouvre aujourd’hui à Tizi-Ouzou
Colloque sur l’artiste Cheikh Arab Bouizgarene
26 Octobre 2011

La Direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, en collaboration avec le comité des activités culturelles et artistiques de la wilaya de Tizi-Ouzou et de MAS production, organise aujourd’hui, mercredi et demain, jeudi, un colloque sur la vie et le parcours artistique de l’un des maîtres de la chanson d’expression kabyle, Chekh Arab Bouizgarene.

Selon Farid Daf, responsable de Mas production, c’est la première fois qu’une activité du genre est organisée à la mémoire d’un grand artiste de la trempe de ce cheikh décédé en 1988 après avoir abreuvé des milliers de fans de ses belles mélodies et de ses textes profonds ayant inspiré plusieurs autres artistes dont Cheikh Arab Bouiezgarene a été l’aîné. Aujourd’hui, à partir de 14h, l’auteur et chercheur dans le domaine amazigh Abdennour Abdesselam animera une conférence débat sur le thème de Cheikh Arab Bouizgarene, la vie et l’œuvre. Parallèlement, une exposition d’objets personnels de l’artiste, de ses photographies et des articles de presse qui parlent de lui se tiendra dans le hall principal de la maison de la culture. Les activités se poursuivront et seront clôturées avec la tenue d’un spectacle au sein de la grande salle du même établissement culturel. Farid Daf annonce que cette rencontre aura lieu avec la participation de grandes figures de la chanson kabyle et donnera lieu à des témoignages sur la vie et l’œuvre du Cheikh. Des membres de la famille de ce dernier seront également présents à ce rendez-vous culturel.
Cheikh Arab Bouizgarene a été de tout temps très peu médiatisé malgré son génie créateur. Il est né le 27 mai 1917 à Djemâa Saharidj, dans la commune de Mekla, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Issu d’une famille de modestes paysans et militants de la cause nationale, il a beaucoup souffert dès son enfance de la misère qui s’était érigée dans ces régions montagneuses rudes. Son contact avec l’art de la chanson s’est effectué dès son jeune âge. A Alger où il s’est installé pour travailler, il a eu la chance d’approcher les maîtres de la chanson châabi dont l’icône El-Hadj Mhamed El-Anka. Cheikh Arab Bouizgarene se lia d’amitié avec l’interprète de «Lahmam». Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il immigre en France où il découvrit la douleur des siens, partis en masse chercher la subsistance aux leurs laissés dans la rive sud de la Méditerranée. Il y goutta, comme eux, l’amertume de l’exil avec son lot de déracinement, de dénis et de violences. Cette séparation forcée avec la terre natale et l’éloignement des êtres chers le marquent d’un sceau indélébile. La consécration artistique, il ne la connaîtra que vers les années cinquante avec la sortie de son premier enregistrement. Comme tout artiste, Cheikh Arab a puisé dans le savoir des autres, en l’adaptant à sa vision et suivant les conseils que lui prodiguèrent ses aînés comme Slimane Azem et Fatma- Zohra. Parmi ses chansons les plus connues, on peut citer «A mimezrane» (reprise par Matoub Lounès dans son album de 1994, intitulé «Kenza ou la famille qui avance»), Anfas Anfas, Aka Idus, Ijrah wul, ayemma fkiyi rrekva, etc… Pour Cheikh Arab Bouizgarene, chanter n’est que l’expression des tourments et des sensibilités de l’âme. Bien que son œuvre ne soit pas politique, les chansons qu’il a laissé ont contribué au rayonnement de la chanson de l’exil. Il a été un artiste juste, vrai et authentique. Cheikh Arab Bouizgarene est décédé le 2 avril 1988. Il est enterré au cimetière Massy de Paris.

Par : LOUNES BOUGACI

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