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Les algues, témoins de l’acidification des océans
9 Août 2011

Selon une étude internationale, les coccolithophores, une espèce de microalgues, diminuent leur sécrétion calcaire lorsqu’elles évoluent dans des eaux plus acides. Elles seraient ainsi un excellent témoin de l’acidification qui touche les océans. Algues unicellulaires, les coccolithophores peuplent le fond des océans et sont à l’origine d’une importante partie de la masse sédimentaire marine. En effet, leur microsquelette est composé de petites plaques calcaires, les coccolithes, qui s’accumulent peu à peu lorsque ces algues meurent et sombrent. Grâce à de nouvelles technologies de reconnaissance automatique d’espèces en microscopie et de morphométrie, le poids de chacune des 500.000 plaques calcaires mesurées dans cette étude (quelques picogrammes, soit un millième de milliardième de gramme à peine) a été mis en relation avec la chimie de l’eau, rapporte Sciences et Avenir. Les résultats montrent que les coccolithophores ont tendance à moins se calcifier lorsque les eaux sont pauvres en carbonates, c’est-à-dire lorsqu’elles sont plus acides.

Des algues capables
de s’adapter ?
Ainsi, l’étude prouve que le phytoplancton calcaire, comme les coraux, pourrait être fortement perturbé si l’acidification des océans se poursuivait, voire s’accélérait comme c’est actuellement le cas. Reste que les zones marines ne réagissent pas toutes de la même façon. En effet, au large du Chili, dans les eaux les plus acides qui soient et où le pH oscille entre 7,6 et 7,9, des coccolithes très calcifiés ont été retrouvés, contrairement à ce qui peut se voir partout ailleurs. Cela s’explique par la différence génétique qui existe entre les deux espèces de coccolithophores observées. Il est donc possible que des coccolithes soient parvenus à s’adapter à un environnement initialement peu favorable à leur calcification. Une seule espèce ayant réussi ce tour de force, rien ne prouve que les autres groupes de coccolithophores seront en mesure, eux aussi, de s’adapter à l’acidification des océans. D’autant qu’à l’heure actuelle, on ignore dans quelles mesures ce groupe situé dans le Pacifique est capable de s’adapter.


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