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Krim Belkacem, une fiction historique signée Ahmed Rachedi projetée en avant-première
Sur les traces du lion du Djurdjura…
18 Janvier 2015

"Krim Belkacem", une fiction historique éponyme d’Ahmed Rachedi, dédiée au parcours révolutionnaire et politique de l’un des symboles de la guerre de Libération et l’un des principaux négociateurs aux accords d’Evian, a été projeté en avant-première spécialement pour la presse, à laquelle ont pris part le réalisateur et les principaux comédiens du film.

D’une durée de 150 minutes, ce film a été produit par le ministère de Moudjahidine sur un scénario coécrit par Ahmed Rachedi, Boukhalfa Amazit et le commandant Azzeddine, avec le concours du Centre national d’études et de recherche sur le mouvement national et la révolution du 1er Novembre 1954. Titulaire d’un certificat d’études à Alger, Krim Belkacem, incarné à l’écran par Sami Allam, a obtienu un emploi auprès de la municipalité de Draâ-el-Mizan. Son père, inquiet de l’intérêt de son fils pour les idées nationalistes, hâte son passage sous les drapeaux.

Le jeune homme se retrouve mobilisé en 1943 dans le 1er régiment des tirailleurs algériens où il est promu caporal- chef. Démobilisé, Krim Belkacem adhère au PPA (Parti populaire algérien). Les autorités françaises se rendant compte de son influence sur la population le convoque le 23 mars 1947 pour atteinte à la souveraineté de l’État. Après avoir pris l’avis du PPA, il prend le maquis. En 1947 et 1950 il est jugé pour différents meurtres et condamné à mort par contumace.

Il devient responsable du PPA-MTLD pour toute la Kabylie et à la tête des 22 maquisards qui composent son état-major et multiplie les contacts directs avec les militants et la population. Le 9 juin 1954, Krim rencontre à Alger Ben-Boulaïd, puis Boudiaf et Didouche, qui parviennent à le convaincre de la nécessité d’une troisième force. Il passe un accord avec les cinq responsables du groupe des 22 rompt avec Messali en août 1954, sans tenir au courant les militants de son initiative.

Devenu le sixième membre de la direction intérieure du FLN des six chefs historiques, Krim est le responsable de la zone de Kabylie au moment du déclenchement de l’insurrection, le 1er novembre 1954. Il entre au CEE au lendemain du congrès de la Soummam en 1956 et domine le FLN-ALN. Nommé vice-président du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) en 1958 et ministre des Forces armées. en 1961, il entame les négociations avec la France Accords d’Évian en 1962. Krim Belkacem est un révolutionnaire algérien et un des dirigeants du Front de libération nationale. Né le 14 septembre 1922 à Draâ-el-Mizan en Kabylie, il a été assassiné à Francfort le 18 octobre 1970.

Le film relate également le déroulement de l’opération "Oiseau bleu", une tentative de créer un contre-maquis clandestin composé d’Algériens de la région, armés et financés par l’armée coloniale déjouée par Krim Belkacem et Amar Ouamrane. Autour de Abane Ramdane, joué par Mustapha Laribi, la fiction relate l’organisation et la tenue du Congrès de la Soummam, événement majeur ayant permis la structuration de la révolution par la création du CNRA (Conseil national de la révolution) et du Cce (Comité de coordination et d’exécution).

Le film revient plus brièvement sur le rôle de Krim Belkacem dans la zone autonome d’Alger avant de s’intéresser au "conflit" ayant opposé Krim Belkacem, Lakhdar Bentobal et Abdelhafidh Boussouf (les trois B) à Abane Ramdane avant sa mort en 1957.

La fiction montre aussi le rôle de Krim Belkacem dans le Gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA), où il occupait la fonction de ministre de la Défense, et aux négociations d’Evian. Techniquement, le film souffre visiblement de lenteurs et d’approximations en matière de reconstitution des décors d’époque et d’effets spéciaux dans les scènes de bataille en plus d’une utilisation injustifiée d’images d’archives.

Du point de vue du scénario, les spectateurs présents ont regretté, lors du débat qui a suivi la projection, que le film s’arrête au 17 mars 1962, date de la proclamation du cessez-le-feu, alors que le héros du film a été assassiné huit ans plus tard en Allemagne.

A ce propos, le réalisateur a rétorqué que cette période de la vie de Krim Belkacem "doit faire l’objet d’une oeuvre à part". Des scènes du film suggèrent également un conflit entre Krim Belkacem et Houari Boumediene ainsi que la responsabilité des "trois B" dans la disparition de Abane Ramdane. Interrogé sur ces points par les journalistes présents, le commandant Azzeddine (un des adjoints de Boumediène, chef de l’état-major à partir de 1960) a indiqué que les faits qu’il qualifie d’"erreur" n’incombaient pas seulement à ces trois personnalités, mais aussi à "d’autres figures de la guerre de Libération porteuses d’ambitions et de projets de société différents".

Par : IDIR AMMOUR

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