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Edition du 18 Novembre 2025



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L’Algérie se prépare à lancer son plus grand projet d’investissement en 2026
Le démarrage du gisement de Gara Djebilet
18 Novembre 2025

L’Algérie s’apprête à marquer un tournant historique au début de l’année prochaine. En 2026, le pays lancera et exploitera le plus ambitieux projet d’investissement de son ère moderne, un chantier stratégique qui promet une transformation profonde de l’économie nationale. Ce méga-projet, centré sur le gisement de fer de Gara Djebilet, devrait booster les investissements dans divers secteurs, y compris les industries lourdes, et renforcer la souveraineté industrielle du pays.


Lors d’une réunion du Conseil des ministres tenue dimanche à Alger, le président Abdelmadjid Tebboune a confirmé l’entrée en phase d’exploitation du gisement de Gara Djebilet dès le premier trimestre 2026. Il a simultanément ordonné que la première cargaison de minerai de fer, transportée par voie ferroviaire, parvienne au complexe Tosyalı d’Oran à partir de cette même année. Cette directive souligne l’urgence d’intégrer ce projet dans le tissu économique algérien, en misant sur une logistique efficace pour une mise en œuvre rapide.

Une unité de traitement pionnière : 4 millions de tonnes par an dès avril 2026
Au cœur de ce projet pharaonique se trouve la première unité de traitement primaire du minerai de fer extrait de Gara Djebilet. Dotée d’une capacité de production de 4 millions de tonnes annuelles, elle entrera en activité fin avril 2026, comme l’a annoncé Belkacem Sultani, directeur général du Groupe public Sonarem, dans une déclaration exclusive à Waj.
Cette installation high-tech sera chargée de broyer, de concasser, de tamiser le minerai brut, avant de procéder à une séparation sèche, son stockage et son acheminement vers les usines de transformation. Son rôle ne se limite pas à une simple opération technique : elle jouera un rôle pivotal dans la réduction des importations de minerai de fer et dans l’essor de l’activité industrielle locale.
En fournissant une matière première abondante et locale, elle permettra non seulement de soutenir les filières de l’acier et du fer, mais aussi d’augmenter les capacités d’exportation, favorisant ainsi une diversification économique bienvenue.

Fin des importations
de minerai de fer :
une économie de 1,4 milliard de dollars par an
L’Algérie figure parmi les grands importateurs mondiaux de minerai de fer, une ressource essentielle pour ses industries nationales, en particulier la production de barres de fer pour la construction. En 2024, les importations ont atteint près de 15 millions de tonnes, pour un coût total estimé à 1,4 milliard de dollars. Cette dépendance extérieure pèse lourd sur la balance commerciale et freine le développement industriel endogène.
Avec l’exploitation de Gara Djebilet, Alger vise à rompre ce cercle vicieux. Le projet permettra d’abandonner purement et simplement ces importations, libérant ainsi une manne financière colossale de plus de 1,4 milliard de dollars annuels. Ces fonds pourraient être réinjectés dans d’autres priorités stratégiques, comme les infrastructures, l’énergie renouvelable ou l’agriculture. Parallèlement, les exportations d’acier et de fer, qui ont déjà généré 701 millions de dollars en 2024, devraient connaître une croissance exponentielle, positionnant l’Algérie comme un acteur clé sur les marchés internationaux.

Un levier pour la relance économique post-pandémie
Ce lancement intervient dans un contexte où l’Algérie cherche à diversifier son économie, trop dépendante des hydrocarbures. Gara Djebilet, l’un des plus grands gisements de fer non exploités au monde avec des réserves estimées à plus de 3 milliards de tonnes, représente une aubaine. Non seulement il créera des milliers d’emplois directs et indirects, mais il stimulera aussi les chaînes de valeur associées : transport, énergie et technologie.
Les autorités tablent sur un effet d’entraînement qui propulsera le PIB et renforcera l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers. "C’est une rupture qualitative", a insisté le président Tebboune, soulignant que ce projet s’inscrit dans la vision d’une Algérie industrialisée et souveraine.
En somme, 2026 pourrait bien être l’année du grand bond en avant pour l’économie algérienne. Avec Gara Djebilet, le pays passe d’un modèle importateur à un hub exportateur de matières premières transformées, pavant la voie à une croissance durable et inclusive. Reste à suivre de près l’exécution de ce chantier titanesque, dont le succès dépendra de la coordination entre les acteurs publics et privés.

Par : Hamrouche Mounir

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