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Mila, us et coutumes
Des modes de vie différents
13 Mai 2010

La wilaya de Mila, dont la population dépasse les 700 mille habitants, vit le dilemme de deux régions diamétralement opposées par leurs modes de vie : d’un côté le sud avec ses us et coutumes tendant vers une émancipation occidentalisée, et de l’autre, le nord trop crispé et trop attaché à ses traditions.

Chômage, malvie, ennui, pauvreté, sous-développement et autres désagréments sont le lot quotidien des populations rurales de la wilaya. L’isolement, le manque d’infrastructures, les routes délabrées, la rareté de l’eau, l’absence de transports, l’éloignement des écoles primaires et des collèges d’enseignements moyen et secondaire rendent la vie difficile en ces lieux où les habitants souffrent le martyre pour survivre. Les vieux, emmitouflés dans leurs qachabias en hiver et leurs gandouras légères en été, passent le plus grand de leur temps à parler de leurs souvenirs d’enfance et des affres de la guerre de Libération avec toutes les souffrances qu’ils ont vécues et supportées, ou jouent aux dominos et aux cartes et ne ratent presque jamais les cinq prières de la journée, implorant Dieu Le Tout Puissant de ne pas faire subir à leur progéniture le même sort qu’eux.     
Le Nord montagneux de la wilaya, où sont concentrées les grandes agglomérations, à l’exemple de Beïnen, Tassala, Zareza, Tassadane, Hamala,  semble stagner dans la médiocrité et le désœuvrement et ce, malgré tous les efforts déployés par l’Etat pour le sortir de sa misère.  La planification et la réalisation, un peu partout, d’infrastructures administratives, sportives, culturelles et autres projets de loisirs et de bien-être dans ces contrées n’a, en rien, ébranlé les cœurs des citoyens qui pleurent toujours leur sort et rêvent d’une vie meilleure pour leurs enfants, les encourageant à partir très loin vers les grandes villes du pays et à y résider le restant de leur vie.
Aujourd’hui, les enfants de ces contrées, pour la plupart studieux et bien éduqués, ont fini, après de longues et pénibles années de souffrance, par s’imposer dans la société algérienne et occupent actuellement des postes très importants dans les institutions de l’Etat. Revenir habiter dans leurs patelins d’enfance n’effleure en rien leurs esprits. Ils ont choisi de vivre ailleurs et d’y rester. Aussi, ils ne retournent dans leurs douars, villages, hameaux ou mechtas que pour rendre visite à leurs familles ou, trop souvent, par nostalgie, pour humer l’air frais de leurs contrées et goûter aux produits agricoles bio.     
 Au Sud, les villages de Oued Seguène, Téléghma, Oued Khlouf et M’chira demeurent les oubliés de la classe et leurs populations se sentent lésées comparativement à celles d’autres localités voisines qui disposent de meilleurs arguments dans les domaines de la vie de tous les jours.
La wilaya de Mila, dont la population dépasse les 700 mille habitants, vit le dilemme de deux régions diamétralement opposées par leurs modes de vie : d’un côté le Sud avec ses us et coutumes tendant vers une émancipation occidentalisée, et de l’autre, le Nord trop crispé et trop attaché à ses traditions, d’où deux illustrations complètement différentes avec tout ce que cela suppose comme divergences et ressemblances. Cela ne veut nullement dire que le Sud a renié ses coutumes ancestrales, loin de nous l’idée de toucher aux mœurs et coutumes, cependant la vérité est là toute crue, et entre le Nord et le Sud, la différence est de taille.
Eau et gaz alimentent la plupart des localités du Sud, tandis qu’au Nord, particulièrement les localités citées précédemment, l’on continue à courir après les bonbonnes de gaz, et lorsque la neige enveloppe de son manteau blanc les flancs des montagnes, la vie devient un vrai "enfer" car tout disparaît et seules les provisions de semoule et d’huile d’olives permettent la survie.
Entre vivre au Sud et vivre au Nord, le choix est vite fait car entre disposer de tout et ne disposer de rien, l’option du "tout" l’emporte.

Par : Zaoui Abderaouf

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