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Traditions du ramadhan
La «cherbat» détrône la «gazouz» le temps d’un mois
8 Septembre 2009

La cherbat d’antan, celle des meïdas algéroises, est une spécialité typiquement boufarikoise préparée de manière traditionnelle à base des beaux citrons dorés et jueteux de la Mitidja, la boisson était parfumée au «mazhar» lui aussi de fabrication maison. Aujourd’hui elle est préparée dans des énormes centrifugeuses en quantités industrielles dans lesquelles le citron est pratiquement absent remplacé par l’acidité des produits chimiques.

Les Algérois ne peuvent concevoir un ramadhan sans la zlabia, beaucoup vous diront que la meilleure zlabia est celle de Boufarik. Cette petite localité située à 35 km au sud-ouest d’Alger a eu ainsi ses lettres de noblesse grâce à ce gâteau mielleux mais aussi et surtout grâce à sa «cherbat». Cette boisson préparée à base de citrons, est très demandée en ce mois de ramadhan pour ses qualités rafraîchissantes. Canicule du mois d’août oblige, la consommation de cette boisson s’est intensifiée durant le ramadhan de cette année. La cherbat traditionnelle est une spécialité boufarikoise à base, essentiellement de citrons de la Mitidja, mais actuellement nombre de commerçants à Alger se sont lancées dans sa préparation. Il faut préciser que le citron, au vue de l’envol de son prix, a une part infime dans la préparation de cette cherbat, nouvelle version, dans laquelle dominent les produits chimiques. Les adresses de spécialistes de la cherbat s’échangent sur les lieux de travail, dans les transports et c’est à qui connaîtra la meilleure adresse du meilleur fabriquant de la meilleure cherbat. La commercialisation de cette boisson, durant le mois de ramadhan, connait un pic record à l’instar de la galette traditionnelle, de la zlabia ou du kalb ellouz. La cherbat se retrouve partout et est proposée sur des étals de fortune, dans les marchés, sur les trottoirs, chez des épiciers, des boulangers et autre revendeurs... Ce qu’il faut signaler toutefois, c’est le manque inquiétant d’hygiène, l’insalubrité étant omniprésente auprès de ces étals de la débrouille du mois de ramadhan. Quelques rares magasins proposent encore la «vraie» cherbat de Boufarik conditionnée dans des sachets aux normes, mais «ventre qui a faim n’a point d’oreille» et on aura beau dénoncer l’absence d’hygiène, la cherbat ou ce qui est censé l’être continuera à s’écouler au milieu d’essaims de mouches et autres détritus.

Par : Sofiane Bayou

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