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Safy Boutella
Sans la musique, le film est nu
25 Décembre 2010

"Sans la musique, le film est nu", a estimé le compositeur algérien Safy Boutella, lors d’une conférence ayant pour thème "Musique et cinéma", organisée lundi à la cinémathèque d’Oran, en marge de la 4e édition du Festival international du film arabe (FIFAO).

"On n’est pas tout seul lorsqu’on travaille sur la musique d’un film. Nous ne sommes pas libres dans notre travail, car il faut répondre aux attentes du réalisateur et aux exigences du film. Finalement, c’est le film qui commande notre travail", a-t-il déclaré en soulignant la place qu’occupe la musique dans une œuvre filmique. Safy Boutella a longuement parlé de son travail, de la manière dont il conçoit une musique et les difficultés qu’il rencontre. Evoquant son expérience, il a dit que "les musiques de films m’ont permis d’enrichir mon répertoire musical", tout en insistant sur "la marge d’action limité du musicien" dans son travail. À noter que cet artiste a signé plus d’une soixantaine de musiques de films et interprété de nombreux rôles dans des productions cinématographiques. Le musicologue et spécialiste du melhoun, Abdelkader Bendaamache, a évoqué, pour sa part, la personnalité d’Ahmed Malek, disparu le 24 juillet 2008 à l’âge de 77 ans et le travail colossal qu’il a accompli en matière de compositions musicales pour de nombreux films et feuilletons algériens comme Omar Gatlatou, Leila et les autres, Les vacances de l’inspecteur Tahar, Le Charbonnier et bien d’autres úuvres qui ont marqué le 7e art national. M. Bendâamache a rappelé que c’est grâce à Ahmed Bedjaoui, le spécialiste du cinéma, qu’Ahmed Malek s’est orienté vers la musique de films. Très déçu par la musique du film Noua de Tolbi, Bedjaoui a demandé à Ahmed Malek de s’occuper des musiques. C’est ainsi qu’il a signé sa première œuvre en 1972 avec Les vacances de l’Inspecteur Tahar de Moussa Haddad, a-t-il souligné en substance. Rabie Zemouri (Tunisie) et Redouane Nacery (Syrie) ont parlé, à leur tour, de leur expérience personnelle et des œuvres qu’ils ont signées au profit de plusieurs films et feuilletons produits dans leur pays respectifs. Ils ont également rappelé que la musique a toujours accompagné le cinéma, même durant les premiers balbutiements du 7ème art, du temps des frères Lumière, qui faisaient appel à des musiciens pour jouer des morceaux lors des projections de films. Le débat lors de cette rencontre, marquée par la présence d’invités du festival, de journalistes et de mélomanes, a été axé notamment sur le recul des comédies musicales dans la production cinématographique arabe. Le Syrien Redouane Nacery a expliqué cette situation par les difficultés socio-économiques que vivent les populations arabes. "Le citoyen arabe n’a pas le cœur à la distraction et à la réjouissance au vu des difficultés et des problèmes qu’il vit au quotidien", a-t-il déclaré dans ce sens. Il a ajouté que la scène artistique arabe ne dispose plus aujourd’hui de talents à même de prendre la relève des Faten Hamama, Samia Gamal, Douried Leham, Ismaïl Yacine et autres qui ont fait l’âge d’or de ce cinéma arabe.


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