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"Assia Djebar : ou l’œuvre d’une vie", 2e jour du colloque à l’université de Tizi-Ouzou
Pourquoi ses œuvres ne sont-elles pas traduites en langue arabe !?
12 Novembre 2013

Les participants aux travaux de la deuxième journée du Colloque international sur Assia Djebar, ont mis en exergue, dimanche dernier le "parodoxe" consistant en la non traduction en arabe des œuvres romanesques de cette grande dame de la littérature algérienne d’expression française, alors qu’elles ont été traduites dans plus de 30 langues usitées de par le monde.

A cette occasion une sonnette d’alarme est tirée, pour attirer l’attention de tout un chacun. Puisque la responsabilité est partagée. "Aucun roman d’Assia Djebar, dont la notoriété universelle n’est plus à démontrer, n’a été, à ce jour, traduit en langue arabe, hormis une tentative de traduction du livre "Loin de Medine", qui a été rejetée par l’auteur pour son écartement de l’esprit de son œuvre", a relevé la chercheuse, Amina Chaouati, également présidente du Cercle des amis d’Assia Djebar, lors de sa communication intitulée "L’œuvre d’Assia Djebar : quel héritage pour les intellectuels algériens ?".

Dans son plaidoyer pour une meilleure diffusion de l’œuvre djebarienne dans sa pluralité, qu’elle a qualifiée de "regard singulier d’une femme sur la société, la culture et l’histoire de l’Algérie", Mme Chaouati a recommandé la réédition, en Algérie, des romans de l’auteur de Nulle part dans la maison de mon père ou la recherche des points d’ancrage, tout en déplorant également que le film cinématographique La Nouba des femmes du Chenoua, réalisé par Assia Djebar dans les années 70 "demeure inconnue du public pour sa non projection".

"Malgré l’absence de l’œuvre littéraire d’Assia Djebar dans les librairies algériennes pendant de longues années et l’indisponibilité de ses deux films dans les salles de cinéma, l’influence de son travail et sa trace se trouvent incontestablement présents", a tenu à préciser la présidente du "Cercle des amis d’Assia Djebar".

A l’antipode de cette situation, les participants à cette rencontre issus des universités nationales et de l’étranger, n’ont pas caché leur admiration pour l’expérience nippone dans la traduction des œuvres de cette icône de la littérature algérienne qui s’est forgé un nom dans le gotha littéraire mondial. Cette expérience a été présentée à l’assistance par Mme Kiyoko Ishikawa de l’université de Shizuoka du pays du Soleil Levant, à travers une communication intitulée "Lire et traduire Assia Djebar au Japon", rappelant la traduction en japonais, par ses propres soins, du roman L’Amour, la fantasia, parue en mars 2011, avant d’être suivie, dans la même voie et par un autre chercheur japonais, du roman La femme sans sépulture.

"La parution successive de ces deux traductions contribuera, certainement, à affirmer la présence de l’auteur chez les lecteurs japonais, et à stimuler les études de la littérature maghrébine, surtout algérienne, domaine de recherche à peine entamé dans notre pays, où les œuvres littéraires étrangères sont appréciées par le biais de la traduction en notre langue", a affirmé Mme Ishikawa, qui a estimé que la traduction "joue un rôle essentiel dans la présentation et la réception de la littérature étrangère" dans son pays.

pour la traduction du roman L’Amour, la fantasia, l’universitaire nipponne a indiqué qu’elle a mis trois ans pour l’achèvement de la traduction de cette œuvre romanesque, qu’elle a qualifiée de "complexe au niveau de la langue, de la composition, du vocabulaire et de la connaissance historique", l’ayant souvent obligée à consulter des dictionnaires non seulement de français, mais aussi d’arabe et de turc. Organisée par la faculté des lettres et des langues, avec le concours du Cercle des amis d’Assia Djebar (basé en France), cette manifestation, la huitième du genre,

"a pour centre d’intérêt l’œuvre d’Assia Djebar dans sa pluralité (romans, nouvelles, théâtre et poésie), en vue de débattre et d’échanger des idées sur les différents thèmes pris en charge à travers les écrits de la romancière", a indiqué, le président du comité d’organisation et enseignant à la faculté des lettres et des langues de Tizi-Ouzou (UMMTO), Namane Abdelaziz.

Durant 3 jours, les chercheurs, venus de France, des USA, d’Espagne, du Japon, de Nouvelle Calédonie, de Djibouti et de Tunisie, notamment, auront à "traiter de l’œuvre djebarienne axée sur des thèmes liés à l’identité, l’exil, la mémoire, l’histoire, la traduction des œuvres de ’auteure, la langue française et autres thèmes susceptibles d’intéresser les communicants et les intervenants durant cette rencontre qui sera sanctionnée, à sa clôture par des recommandations", a précisé M. Namane.

Par : Idir Ammour

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