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2e Festival international d’art contemporain d’Alger
Une expo à la mémoire d’Issiakhem
5 Décembre 2010

Le 2e Festival international d’art contemporain d’Alger, qui se tient du 1er décembre 2010 à la fin janvier 2011, a consacré l’exposition de cette édition au plasticien de renom M’Hamed Issiakhem, dont on commémore le 25e anniversaire du décès. Cette exposition, organisée au Musée national d’art moderne et contemporain, comprend 114 tableaux de Issiakhem, dont 90 % appartiennent à des collectionneurs privés et d’autres aux différents musées du pays (Musée des Beaux-Arts d’Alger, musée Ahmed-Zabana d’Oran, musée Cirta de Constantine et musée Nasreddine-Dinet de Boussaâda). "Nous avons essayé de présenter, à travers cette collection d’œuvres, dont certaines sont montrées pour la première fois, le très riche itinéraire de M’Hamed Issiakhem, notamment des tableaux réalisés dans les années 50, 60, 70 et 80", a indiqué M. Mohamed Djehiche, directeur du MAMA et commissaire du festival, qui a précisé qu’un ouvrage consacré à l’artiste sous le titre "A la mémoire de... M’Hamed Issiakhem" vient d’être publié par l’institution muséale. Cette exposition donne un large éventail des thèmes abordés par Issiakhem dans sa peinture, à savoir: la mère, la femme, la vieillesse, l’enfance, le patrimoine et, surtout, les souffrances endurées par le peuple algérien durant l’occupation coloniale.
La plus grande partie des œuvres de Issiakhem, qui a aussi réalisé un très grand nombre de dessins de presse, pour gagner sa vie, est constituée de portraits. "Il est dans son élément dans le domaine du portrait. Sa principale motivation en était l’amour des gens, pour eux-mêmes, mais il laissait aussi, avec une pointe d’humour, que cela le faisait vivre. Ses portraits sont des talismans et des points de repère", écrit Malika Dorbani Bouabdallah, historienne d’art et critique d’art dans un livre dédié à l’artiste qui "dans sa quête de la perception fidèle du monde, des états de l’âme (...) recherche sa propre vérité". "Inlassablement, les images fantasmagoriques d’être irréels affublés de sa propre humeur, de son angoisse, de sa tension intérieure et de son obsession, récidivent et défilent dans sa vie d’artiste", ajoutera la spécialiste en évoquant Issiakhem, qui gardera au fond de son âme les innombrables blessures physiques et psychologiques causées par l’explosion d’une grenade alors qu’il avait 15 ans. Né en 1928 à Ath-Djennad, près d’Azzefoun (W. Tizi-Ouzou), M’Hamed Issiakhem s’inscrit à la Société des Beaux-Arts d’Alger en 1947 avant d’intégrer l’Ecole nationale des Beaux-arts, tout en prenant des cours auprès du miniaturiste Omar Racim. Il suivra ensuite des cours de gravure au collège technique Estienne de Paris, puis réalise en 1957 ses premières illustrations dans la revue "Entretiens sur les lettres et les arts" où il traitera de la torture qui était pratiquée à grande échelle par les forces coloniales en Algérie. Après un séjour à Leipzig (Allemagne, ex-RDA) en 1959, il retourne en France avant de rentrer en Algérie dès l’indépendance. Il exposera plusieurs fois, avec en 1969 une première rétrospective de ses œuvres et une participation en 1984 à l’exposition organisée sous le thème "L’art et la Révolution algérienne". Dans une interview accordée à la presse, Issiakhem précise ses positions sur l’art en disant: "Ça m’ennuie qu’on me classe parmi les figuratifs, comme ça m’ennuierait de me voir classé parmi les abstraits. Je dis, pour simplifier les choses, que je suis expressionniste".


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