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Figures du 4ème festival international du malouf
El Azifet ou le répertoire tunisien sublimé
27 Octobre 2010

El Azifet, un vocable mélodieux pour définir cette troupe exclusivement féminine, drivée par la première femme, chef d’orchestre dans le monde arabe, la tunisienne Amina Srarfi.

Elle son quatorze musiciennes- interprètes à s’être présentées devant une public de mélomanes que le théâtre régional avec ses 400 places ne pouvait plus contenir. El Azifet, un vocable mélodieux définit cette troupe exclusivement féminine, drivée par la première femme, chef d’orchestre dans le monde arabe, la Tunisienne Amina Srarfi.
Cette violoniste, diplômée du conservatoire, a été bercée par la musique andalouse, son père étant compositeur -interprète de la musique arabe classique. En 1992, après son passage avec l’orchestre symphonique, au festival de la casbah de Tunis,elle décidera de « monter » sa propre troupe, encouragée et aidée par le directeur de ce même festival, a-t-elle déclaré lors de la conférence de presse organisée quelques heures avant son concert. Sur les raisons de former un groupe musical exclusivement féminin, Amina Srarfi évoquera la nouveauté, l’originalité «…La musique n’a pas de sexe, ce que j’apporte c’est juste une touche d’originalité dans l’interprétation».
Il est vrai que quand des tubes du répertoire masculin tunisien signés par de grands noms de la chanson sont repris, en chœur, par quatorze voix féminines, la mélodie prend un autre son, voire sens. La vocation d’El Azifet est de saisir des morceaux musicaux « oubliés », les dépoussiérer et les remettre au goût du jour grâce à une distribution musicale actualisée.
Depuis la création de la troupe, le public était présent et le succès à suivi. AminaSrarfi nous a déclaré que l’ensemble a animé des concerts dans les plusieurs pays dans le monde et sur au moins quatre continents. Sa participation au 4 ème festival du malouf est la deuxième en Algérie après une première au festival de Timgad « je suis à moitié algérienne, ma mère est native d’Alger, de la casbah précisément » n’omettra t-elle pas de souligner comme pour affirmer sa connaissance du pays et de ses arts musicaux.
D’ailleurs, avec sa troupe, elle effectuera le déplacement à Constantine par route pour être à temps au festival. Moins de 24 heures après son arrivée, elle dirigeait, sur la scène du TRC, d’une main de maitre ses disciples drapées dans des tenues, traditionnelles colorées. «… Même la tenue des musiciennes doit traduire l’esprit et l’âme de la musique andalouse » fera t-elle remarquer en précisant avoir bannie les couleurs «le noir et le blanc», généralement endossés par les orchestres.
La première soirée de la 4ème édition du festival international du malouf a été co-animée par Selim Fergani et El Azifet. Si le premier n’a pas dévié de la pure tradition de l’école constantinoise du malouf avec ses variations de rasd el maya et ezzedjel, entre-autre, la seconde, par contre, a dévoilé un patrimoine tunisien que certainement les ainés connaissent et apprécient. El Azifet ont ressuscité la nouba tunisienne, entonnée par des interprètes de talent. Les chansons de la grande Saliha, El Hadi Jouini, et Salim Lahlali ont été sublimées, le temps d’un soir.

Par : Naima Djekhar

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