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«Nezar Qebani» sur Canal Algérie
Histoire d’une vie, histoire d’une époque
30 Août 2009

Le feuilleton syrien qui relate la vie d’une figure monumentale de la poésie arabe : Nizar Qabbani est projeté sur la chaine satellite Canal Algérie.

«Je me considère comme un homme civilisé parce que je peux exprimer mon amour sans entraves. Et je considère mes vers comme historiques parce qu’ils sont contemporains de mon vécu tumultueux ». Telle était la philosophie passionnée du poète syrien Nizar Qabbani qui sied à la majorité de ses poèmes et qui constitue l’un des thèmes principaux du feuilleton syrien qui porte son nom, diffusé sur Canal Algérie à partir de 14h15mn heur local (15h15mn GMT). Ce feuilleton relate la vie de ce fameux poète syrien, connu comme « chantre de l’amour et prédicateur du royaume des femmes ».
Tiré du scénario de Paula Bahnassi, le feuilleton réalisé par Bassel Al-Khatib suit le périple de Qabbani, depuis sa naissance et son enfance à Damas, et sa jeunesse en Egypte jusqu’à ses derniers jours à Damas, après un parcours poétique et littéraire assez important.
«Nizar Qabbani est l’un des grands du XXe siècle, il a réussi à nourrir et à enrichir la littérature arabe par ses poèmes, et à animer nos passions par ses vers rebelles. Le feuilleton essaye de montrer le grand amour et le respect dont jouissait Nizar Qabbani partout dans le monde arabe », avait affirmé le réalisateur Bassel Al-Khatib dans l’hebdomadaire égyptien Al-Ahram.
Les événements bien enchaînés reposent sur un grand nombre de documents, de photos et de correspondances recueillis auprès de fans et d’amis du poète. Ainsi, la fiction et les scènes documentaires s’emmêlent avec harmonie, présentant la vie du poète.
En plus de la présentation en diagonale de ses premières années à Damas, le feuilleton jette la lumière sur la période vécue par Nizar en Egypte et son travail diplomatique à l’ambassade de Syrie au Caire. Une des importantes périodes de sa vie, qui s’émaille de rencontres avec un grand nombre de dirigeants, d’hommes politiques, d’intellectuels et de grands artistes. Comme le montre le feuilleton, outre sa carrière bien riche, sa vie a coïncidé avec une période de l’histoire arabe et égyptienne traversée de grands événements. La fondation de la Ligue arabe, la question palestinienne, la Révolution de 1952 et l’Union égypto-syrienne en 1958. Lesquelles ont eu leur impact sur sa poésie et ont continué à le marquer même après son départ du Caire pour s’installer respectivement en Espagne, en France, en Angleterre et au Liban, à la suite de la défaite de 1967 et la mort de Nasser qui ont radicalement changé ses convictions politiques.
Le jeune acteur syrien Tayem Al-Hassan incarne le poète dans sa jeunesse, et Salloum Haddad dans sa vieillesse. Le feuilleton regroupe par ailleurs un grand nombre de comédiens syriens et égyptiens, citons entre autres Sabah Gazaëri, Gamal Soliman, Hanane Tork, Hicham Sélim et les deux chanteurs Kazem Al-Saher et Magda Al-Roumi. Le comédien Tayem Al-Hassan retrouve dans ce feuilleton sa célébrité et le grand succès qu’il a rencontrés l’année dernière avec le feuilleton syrien Al-Taghriba al-falastiniya (La Déportation palestinienne). Avec des lentilles bleues et un maquillage simple mais expressif, Tayem excelle à concrétiser Nizar : sa démarche, sa mimique, ses gestes et même parfois le timbre de sa voix. Quant à la comédienne syrienne Qamar Al-Khalef, elle joue le rôle de Zahra, la première épouse de Qabbani et la mère de ses deux enfants Hadbaa et Tewfiq, qui souffrait de ses nombreuses frasques amoureuses, au point de réclamer le divorce malgré sa passion pour lui.
Le dialogue écrit par Qamar Al-Zaman Elouache est l’un des points forts de cette œuvre traversée de douceur et de poésie. Qui a rencontré également certains problèmes. Pendant que le feuilleton était à son huitième épisode, un litige a opposé les enfants du poète à la société de production. Les trois enfants de Qabbani, Hadbaa, Zeinab et Omar ont dès le début reproché à la société de production de ne pas les avoir tenus comme seuls dépositaires du droit d’accepter ou de refuser l’œuvre sur leur père. Bref, on peut dire que le feuilleton a réussi à rendre saisissant le portrait de Nizar Qabbani, une mission assez difficile en raison de la renommée du poète dans le monde arabe.

Par : Kahina Hammoudi

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