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Une journée d’étude en hommage à El Hadj El-Anka
L’oiseau libre des Ath Djennad revient mercredi
17 Novembre 2008

Le miracle El-Anka n’en finit pas de capter l’intérêt des chercheurs et l’adoration des mélomanes.

A l’occasion du 30e anniversaire de la disparition du grand maître de la chanson chaâbi El Hadj M’hamed El-Anka (1907/1978), l’Etablissement Arts et Culture organise après-demain au théâtre de Verdure Laâdi-Flici une journée d’étude autour du thème «Le chaâbi et la ville».
Historiens, archéologues, musicologues, écrivains et journalistes vont explorer ce genre musical en tentant d’en re-situer le contexte d’apparition et d’en retracer l’évolution.
«La commémoration chaque année de la date-anniversaire de la disparition d’El Hadj M’hamed El-Anka est une grande occasion pour l’Etablissement Arts et Culture de rendre hommage à ce maître qui a marqué de son empreinte cette musique qui continue de combler des multitudes d’amateurs de tout âge» ont déclaré les organisateurs de la rencontre. En plus des débats et conférences, des soirées seront organisées dans l’enceinte de l’Etablissement durant les soirées de jeudi et vendredi. Le public pourra notamment apprécier les tours de chant de Abdelkader Chercham, Kamel Bourdib, Djamel Bensamet, Nourredine Allane, Mustapha Belahcène, Youcef Benyaghzer et Youcef Liamine. L’Aède des petites gens de la Casbah est peu à peu devenu celui de tous les quartiers populaires des villes portuaires d’Algérie et du Maghreb. La magie de son art est telle qu’elle opère bien après sa disparition et que son étoile brille sur toute l’Afrique du Nord. Riche de son héritage familial kabyle, le Cardinal a su insuffler à la musique savante des Andalous le souffle vigoureux du terroir. Sa technique vocale typiquement berbère a su s’offrir des modulations jazzy ( le maître était un féru des chants afro-américains), pour donner à la préciosité de l’art savant des prolongements inattendus. Les longs textes de ce style de musique baptisé chaâbi par la radio de l’époque sont souvent des qacidates originaires des cités marocaines. Puis, peu à peu, le chaâbi algérien vole de ses propres ailes. Qui ne se souvient de l’inoubliable « Sabhan Allah ya ltif » écrite par Mustapha Toumi? « Yahessbou koulchi khtif, ghir aji oua z’dam oua li ibka maâ etthouel iqoulou khef : Pour eux tout n’est que rapine à rafler. Et celui qui ne se mêle pas à la curée est traité de lâche » prophétisait le Cardinal dans sa chanson-héritage.
Aït Ouarab Mohamed-Idir Halo est né un 20 mai 1907 au 4, rue de Tombouctou, dans une famille modeste d’Azzeffoun. Comme la plupart des enfants pauvres de la Casbah celui qui va devenir le Phénix quitte l’école avant l’âge de 11 ans. Sa passion pour la musique des fêtes animées par l’orchestre de Mustapha Nador est remarquée par le maître incontesté de cette période au mois de ramadhan 1917. Sur recommandation de Kehioudji, un frère de Hadj Mrizek, il devient membre de la prestigieuse formation. Lorsque le grand maître est mort en 1926 à Cherchell, le jeune musicien reprend le flambeau. Ainsi est née une étoile qui n’est pas près de disparaître. Subissant une marginalisation du fait de son indépendance d’esprit et de ses amitiés politiques très à gauche, le cheikh est mort en 1978 dans un silence médiatique assourdissant qui n’empêche pas sa voix de traverser les décennies. Et, aujourd’hui, les nouvelles générations vénèrent sa mémoire.
K. T.

Par : Karimène Toubbiya

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