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«Arab, destin d’encre» au Palais de la culture
L’œuvre foisonnante de Tayeb Arab
15 Avril 2008

Ses peintures sur toile, allant du figuratif candide à l’abstrait échevelé, sont réellement impressionnantes. Parfois nettement affiliées aux œuvres de Khedda et d’Issiakhem, elles sont toujours porteuses de l’empreinte profondément originale de Arab.

Le public a encore quelques jours devant lui pour visiter l’exposition exhaustive des œuvres de Tayeb Arab, ce talentueux artiste considéré comme le père de la caricature algérienne. Peinture sur toile, œuvres sur papier, affiches de cinéma et caricatures multiples déclinent les multiples facettes d’une œuvre foisonnante de plus de 34 ans de travail créatif.
Couvrant les œuvres du peintre, de 1970 à 2004, l’exposition qui a été inaugurée le 19 mars fermera ses portes le 17 avril. Montée à l’occasion de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007», «Arab, destin d’encre» est sans conteste l’une des plus riches et des plus réussies de la manifestation. Sa scénographie signée Métropolis Architectes associés réserve des surprises de toute beauté aux visiteurs. Toiles, caricatures, affiches et œuvres sur papier offrent le vaste panorama des 34 années de travail de l’artiste. Arlette Casas et Nadira Laggoune, commissaires à l’exposition, reçoivent les visiteurs en leur offrant gracieusement un CD-Rom des œuvres de l’exposant. Le visiteur y découvre une biographie illustrée de l’artiste et l’ensemble de son œuvre. Notamment ses dessins qui ont émaillé de 1981 à 1987, les unes d’Afrique Asie. On y redécouvre son trait vigoureux et plein d’esprit, bien connu du lectorat algérien, à travers plus de 7.000 dessins et caricatures publiées par «La République» quotidien national aujourd’hui disparu, de 1970 à 1978. Un ensemble d’affiches consacrées à des évènements culturels, notamment des festivals de cinéma, déclinent leurs couleurs chatoyantes.
«Métamorphoses des signes», «esquisses touarègues» et «autres» dévoilent trois faces de la technique du peintre qui utilise le papier comme support. Le monde du désert, esquissé en encre de Chine sur papier, fait parcourir une galerie de portraits de Targuis de tous les âges, saisis sur le vif dans la grâce naturelle de leurs postures. «Métamorphoses des signes» et «Autres» associent aux caractères graphiques des photos et des vagues de couleurs dans un ensemble abstrait d’une grande vivacité.
Ses peintures sur toile, allant du figuratif candide à l’abstrait échevelé, sont réellement impressionnantes. Parfois nettement affiliées aux œuvres de Khedda et d’Issiakhem, elles sont toujours porteuses de l’empreinte profondément originale de Arab. Au volet caricatures, le visiteur ne risque pas d’être déçu. Dans la page culturelle de la République, les portraits des artistes adulés par le public algérien sont croquées avec une grande fraîcheur : El-Anka, Momo de la Casbah, Kateb Yacine, l’inspecteur Tahar , crèvent le papier, icônes nostalgiques d’une époque sereine dont les tares sont joyeusement soulignées par l’artiste. Un dédale d’appariteurs fait revivre au visiteur la bureaucratie féroce de ce temps.
Les caricatures politiques de Arab s’en donnent à cœur joie avec ses portraits de chefs d’Etat réalisés pour les unes du magazine Afrique Asie.
Un soldat américain plongé jusqu’à la taille dans le bourbier irakien : «Plus d’Américains morts en temps de paix qu’en temps de guerre» souligne la légende. Autour d’une table, une personne tourne le dos à une autre pour mieux s’empiffrer , c’est le «Dialogue Nord-Sud». Autant de thèmes de l’actualité politique la plus brûlante que l’artiste visite dans ses travaux récents pour la chaîne de télévision Beur-FM.
Cet artiste émérite que l’exposition nous permet de redécouvrir a quitté l’Algérie en 1981 pour se consacrer pleinement à la peinture à partir de 1986. Tayeb Arab est né le 14 avril 1947 à Oran et c’est dans sa ville natale que le public pourra prochainement se perdre dans les dédales de cette œuvre richissime et attachante. En effet l’exposition ouvrira ses portes, au Musée Ahmed Zabana, du 30 avril au 22 mai prochain.

Par : Karimène Toubbiya

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