La crise du logement est abordée sur le thème humoristique, mais cela n’enlève en rien à la profondeur du message véhiculé plaidant pour l’accès à un toit qui reste, malheureusement, inaccessible pour des millions de familles.

Dans le cadre de la sixième édition du Festival national du théâtre professionnel, le théâtre régional de Tizi-Ouzou a présenté, dans la soirée de samedi dernier, à la grande salle Mustapha-Kateb du théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi, la pièce théâtrale Business is business adaptée et mise en scène par Fouzia Aït el Hadj.
Le public était au rendez-vous, avec de très nombreuses familles accompagnées pour lea plupart de leurs enfants, beaucoup de personnes ont fait le déplacement de Tizi-Ouzou pour encourager les jeunes comédiens du théâtre régional de Tizi-Ouzou. La bonne humeur était de rigueur et l’on pouvait entendre les éclats de rire ponctuer un spectacle hilarant. Le sujet traité par Business is business reste pourtant un vrai problème de société, s’agissant en l’occurence du précieux logement. Cette crise du toit est abordée sur le thème humoristique, mais cela n’enlève en rien à la profondeur du message véhiculé plaidant pour l’accès à ce toit inaccessible pour des millions de familles.
Les deux couples protagonistes se partagent le sous-sol aménagé d’un immeuble (de plus en plus fréquent dans les cités algéroises). Il faut rappeler que le mariage est souvent conditionné par l’obtention d’un appartement. En effet souvent les futurs couples et au fil des déceptions et désillusions revoient leurs ambitions à la baisse recherchant désespérément autant un chalet qu’une cave ou à défaut une baraque dans un bidonville.
Ce qui devait être le début d’une nouvelle vie conjugale heureuse se transforme immanquablement en cauchemar dont la finalité est la séparation du couple, trop souvent, après avoir mis au monde des enfants qui restent les principales victimes de cette crise du logement qui ne connait pas de fin en dépit de tous les efforts et actions menées dans ce sens.
La pièce Business is business met en scène deux jeunes nouveaux diplômés, Aïssa interprète le rôle d’un ingénieur d’État et son ami Brahim, avec lequel il partage une chambre, est diplômé en droit. Après avoir trouvé du travail ils décident de se marier en cachette l’un de l’autre, mais ils ne peuvent pas taire la vérité trop longtemps.
Dès que la vérité est dévoilée les deux amis décident de partager le même espace, par mesure d’économie, ils occupent donc sous-sol aménagé n’ayant pas les moyens d’acheter ou de louer un appartement. À partir de là bonjour la galère... Business is business touche du doigt un phénomène qui pénalise de plus en plus jeunes et moins jeunes, car il faut bien admettre qu’il ne suffit pas de faire des études pour pouvoir accéder au logement, loin s’en faut.
La pièce, pour ne pas succomber au mélodrame, a été ponctuée de gags soulevant les éclats de rire du public. Cela réflète un peu l’état d’esprit de l’Algérien qui reste le premier à tourner en dérision les aléas et maux de la société. Pour rappel Business is business, du théâtre régional de Tizi-Ouzou entre dans le programme «IN», donc en compétition. C’est ainsi la cinquième pièce du programme «IN» présenté au public après les troupes de Sidi Bel-Abbès, Alger, Béjaïa et Oum el-Bouagui.