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Edition du 11 Décembre 2010



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Quid de la Kafala et des foyers d’accueil
Une jeune fille mise à la rue par sa mère adoptive
11 Décembre 2010

Il n’y a pas eu de youyous pour sa naissance, elle n’a pas connu la tendresse des bras de sa mère biologique, qui a abandonné, derrière elle, ce morceau de sa propre chair, mais qui pouvait la mettre au ban de la société. Cette appréhension dominant et affaçant tout, même le sacro-saint instinct maternel.

Dans l’après-midi de mercredi dernier le siège du journal a reçu la visite d’une jeune-fille dont la tragique histoire a réussi à remuer les plus endurcis. En effet, Hanane, s’est vu mettre à la porte manu militari par sa... mère adoptive, la seule qu’elle ait connu dans sa courte existence. Désemparée, ne sachant que faire après avoir épuisé les différents recours, elle s’est dit que les médias peuvent l’aider à ne pas se retrouver sur le trottoir à la veille de l’hiver.
Cette pupille de l’État, âgée aujourd’hui de 26 ans, est née tristement sous X à l’hôpital de Beni Messous. Il n’y a pas eu de youyous pour sa naissance, elle n’a pas connu la tendresse des bras de sa mère biologique, qui a abandonné, derrière elle, ce morceau de sa propre chair, mais qui pouvait la mettre au ban de la société : cette appréhension dominant et affaçant tout, même le sacro-saint instinct maternel. A l’âge de deux mois, Hanane sera adoptée, mais il était écrit qu’elle n’allait pas connaître cette tendresse, dont ironie du sort, on l’a affublé en guise de prénom. Brimades et humiliations seront son lot quotidien, mais elle souffrira en silence, consciente du "bonheur" inestimable d’avoir un toit sur la tête. Ayant épuisé toutes les formes de torture morales et physiques, sa "mère" face à l’attitude digne et courageuse de la jeune fille et surtout dans le but machiavélique de réussir à la briser enfin, l’a mise purement et simplement à la porte du seul toit qu’elle ait jamais connu depuis le tendre âge de deux mois. Ne sachant où se réfugier, Hanane s’est présenté, dans un premier temps, au poste de police où on lui signifiera que son cas ne relève pas des prérogatives de la police.
On lui conseillera de se rendre auprès du procureur de la République, mais là aussi son espoir sera déçu, puisqu’on lui expliquera qu’étant majeure, sa... mère avait parfaitement le droit de la renvoyer de chez elle.
La jeune fille se rendra donc auprès des services de l’assistance publique dans le rêve fou de retrouver sa mère biologique, là on lui dira que l’identité des filles-mères ne peut en aucun cas être divulgué. Hanane, après son passage au journal, est prise en charge, provisoirement, par SOS femme en détresse.
Cette organisation, qui fait face à des centaines de cas de détresse féminine s’est fixé pour règle de conduite de ne pas héberger ces malheureuses au delà de 48 heures, le temps de négocier avec les familles ou, pour celles qui travaillent, d’être casées dans des pensions de famille, mais ils restent les autres, les plus nombreuses ! Quel recours pour elles qui n’ont pas choisi de venir dans un monde qui les rejette aussi cruellement ? La femme, mineure à vie selon le code de la famille, se retrouve majeure par miracle quand il s’agit de subir les affres et maux de la rue... Quelle est donc cette société où l’hypocrisie sous-jacente pousse à détourner les yeux des souffrances de ces enfants - nos enfants-?. Et quelle est cette société qui enchaîne ses enfants aux pieds de leurs lits-prisons pour que leur "vue" ne choque pas les bien-pensants ?

Par : Ourida Ait Ali

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