Les chants de Moneim Adwan sont des créations s’inspirant du patrimoine musical traditionnel de la région d’Al-Châm (Syrie, Jordanie, Liban, Palestine) et du répertoire classique arabe. Ses textes, écrits pour la majorité par des poètes de la bande de Ghaza, parlent de l’histoire de son pays, de la vie quotidienne palestinienne, de l’amour. Ses compositions tentent de mettre en mouvement la tradition pour qu’elles restent vivantes et suivent le chemin d’une évolution parfois difficile dans un pays qui oscille entre modernisme et restrictions ancestrales. La voix chaleureuse, parfois puissante et parfois tendre, de ce chanteur est un bel instrument pour véhiculer un message humain au-delà des frontières de la «prison gazaouie». Moneim Adwan est né à Rafah dans le sud de la bande de Ghaza, à la frontière égyptienne. Il a commencé à chanter dès son enfance des chants populaires. A 17 ans, il s’intéresse au "Ûd" et quelques années plus tard, il entre à l’université de Tripoli (Libye) où il obtient une maîtrise de musicologie sous la tutelle des professeurs Fateh el-Ramiz (chant) et Abdallah Sebaï (Ûd). Après une tournée en Egypte, Tunisie, Jordanie et Irak, il travaille, à partir de 1994, pour différents événements organisés par le nouveau gouvernement palestinien, le ministère de l’Education, le théâtre et le cinéma, jusqu’en janvier 2000 où il crée une musique d’ouverture à Bethléem.
Depuis 1999, il a enregistré quatre disques en France : Chicha (Cie Montanaro, 1999), Nawah (Chants séfarades et de Palestine avec Françoise Atlan, Budamusique, 2003), Motayem (Chants d’Irak et de Palestine avec Pêcheurs de Perles, Budamusique, 2004), Il était une fois en Palestine (Accord Croisés/Harmonia Mundi, 2005) et a participé au dernier disque de Pêcheurs de Perles, Wahed en 2006. Il prépare actuellement en partenariat avec la fondation Al-Qattan et l’Agence suisse pour le développement et la coopération deux disques : l’un Rouh Waheda/Une seule âme consacré aux chants soufis, l’autre Tayara Waraq/Le Cerf-Volant avec des chœurs d’enfants de Ghaza.
Il compose régulièrement des musiques originales de films- documentaires Sous les pierres de Gaza (Jean-Gabriel Leynaud, Gedeons Programme, Diffusion France 2, 2006), Les enfants du retour (Emmanuelle Destremeau, 2001). Ses musiques inspirent des réalisateurs : Quelques miettes pour les oiseaux (Nassim Amaouch, Jordanie/France, 2005). En exil en France depuis l’été 2007, Moneim a effectué une résidence de quatre mois au Festival international d’art lyrique d’Aix-en-Provence où il a produit deux concerts et a participé à des résidences créatives avec les musiciens de l’Académie européenne de musique.
En octobre 2009, en hommage à Mahmoud Darwich à la salle Ibn-Zeydoun, le public algérien a été subjugué par ce talentueux chanteur et musicien.