Plusieurs gestionnaires se sont relayé et aucun n’a pu redresser la barre car l’état des lieux n’était pas reluisant. Actuellement, Cycma n’emploie que 200 travailleurs qui s’échinent à lutter pour sauver leur usine qui produit des motocycles destinés aux handicapés essentiellement.
Fleuron de l’industrie nationale au début des années 70, l’ex-complexe Sonacome englobait à cette époque plus de 1.600 salariés qui bénéficiaient également de divers avantages, en l’occurence le transport, la cantine, les œuvres sociales, les colonies de vacances aux enfants, les prêts sociaux, les stages de perfectionnement, etc. La production de cycles et motocycles ne souffrait d’aucune carence puisque l’écoulement de ces produits s’effectuait par le biais des distributeurs régionaux, des Souk el-fellah et Galeries algériennes. Hélas ! ces années de bonheur et de largesses prirent fin lors de l’intrusion de la crise économique qui avait frappé de plein fouet notre pays. D’autre part, la restucturation des entreprises économiques initiée par les pouvoirs publics avait déstabilisé les ex-Sonacome, Céramique, Sogedia, Sonitex... puisque leur trésorerie dégringola d’une manière vertigineuse. Acculés, les dirigeants du pays avaient dû appliquer rigoureusement les instructions fermes du FMI (Fonds monétaire international).Les effectifs de ces unités économiques ont fondu comme neige au soleil suite aux licenciements massifs des travailleurs, des mises à la retraite anticipée, des départs volontaires. Elles ne bénéficiaient plus des subventions de l’Etat et se heurtèrent à de nombreuses difficultés de trésorerie qui entravèrent leur bon fonctionnement. Plusieurs gestionnaires se sont relayés et aucun n’a pu redresser la barre car l’état des lieux n’était pas reluisant. Actuellement, Cycma n’emploie que 200 travailleurs qui s’échinent à lutter pour sauver leur usine qui produit des motocycles destinés aux handicapés essentiellement. Selon le directeur général de cette entreprise, un dynamique ingénieur d’Etat, ce complexe croule sous d’énormes dettes, estimées à plus de trois milliards de dinars, contractées auprès des banques sous forme de prêts, de la CNAS, de la Sonelgaz, de l’ADE et du fisc. L’économie de marché a engendré la mévente des cycles et motocycles, encouragée par l’importation de produits asiatiques et le commerce informel qui propose des prix concurrentiels. Les salaires des travailleurs ne sont versés qu’irrégulièrement, avec quelques mois de retard, et c’est grâce au savoir-faire que Rachid Benslim parvient à satisfaire tant bien que mal la masse salariale. Notre interlocuteur souhaite un épongement des dettes de la part du gouvernement pour remettre sur rails Cycma qui doit revivre de ses cendres et entamer une salutaire remise à niveau. L’espoir est permis pour sauver cet important complexe industriel pourvoyeur d’emplois.