Dans un discours poignant prononcé lors d’une session du Conseil de sécurité des Nations-Unies consacrée à « la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne », l’ambassadeur permanent de l’Algérie auprès de l’ONU, Amar Bendjama, a réaffirmé l’engagement inébranlable de son pays pour la cause palestinienne.
À l’occasion de cette réunion marquée par des échanges tendus sur l’escalade à Gaza et en Cisjordanie, le diplomate algérien a insisté sur le rôle pivotal des résolutions onusiennes comme un signal clair en faveur du respect du droit et de la responsabilité collective.
« La décision de l’ONU envoie un message limpide sur le droit et la responsabilité », a déclaré Bendjama, soulignant que les actions « israéliennes » dans les territoires palestiniens occupés constituent une violation flagrante du droit international humanitaire. Il a appelé à une application immédiate de ces normes, dans un contexte où les rapports sur les colonies illégales et les violences quotidiennes contre les Palestiniens s’accumulent sans suite concrète.
Mais c’est surtout sur une note introspective et critique que le représentant algérien a conclu son intervention. « Cette session est la dernière concernant la Palestine à laquelle participe la délégation algérienne en tant que membre élu de ce Conseil », a-t-il rappelé, marquant ainsi la fin de la présidence non permanente de l’Algérie, entamée en janvier 2024. Et de poser une question lancinante qui résonne comme un appel à la conscience internationale : « Par conséquent, se pose la question suivante : cela en valait-il la peine, ce que nous avons documenté auparavant et qui a été ignoré auparavant ? »
Ce questionnement, chargé d’une amertume légitime, fait écho aux efforts diplomatiques incessants de l’Algérie au sein du Conseil de sécurité. Durant son mandat, Alger a multiplié les initiatives pour imposer des sanctions contre Israël, qualifiant l’occupation de « menace à la paix et à la sécurité internationales ». Des propositions de résolutions pour un cessez-le-feu immédiat à Gaza aux appels pour la reconnaissance d’un État palestinien aux frontières de 1967, la voix algérienne a été un pilier du soutien arabe et africain.
Ce discours intervient alors que les tensions régionales s’intensifient, avec des rapports alarmants sur la situation humanitaire à Gaza et les provocations en Cisjordanie. L’ONU elle-même, par la voix de son secrétaire général Antonio Guterres, a récemment averti d’un « risque de génocide » et d’une « catastrophe irréversible ». Face à l’inertie des grandes puissances, notamment les États-Unis qui bloquent souvent les initiatives anti-israéliennes, l’interrogation de Bendjama soulève un enjeu plus large : les mots des Nations unies suffiront-ils, ou faut-il des actions décisives pour briser le cycle de l’impunité ?
Avec la fin de son mandat, l’Algérie passe le relais à d’autres, mais son legs diplomatique reste gravé : une défense farouche de la justice pour les Palestiniens. Reste à savoir si ce « dernier mot » sera un cri dans le désert, ou le catalyseur d’un sursaut mondial.