La lutte contre la contrefaçon continue d’être un sujet d’une grande importance ces dernières années. Aucune économie n’est épargnée, tous les pays, même les grandes puissances, font face à ce fléau qui présente un réel danger pour l’économie, la santé et la sécurité des consommateurs ainsi que pour l’environnement.
En Algérie, la guerre qui lui est déclarée se poursuit de plus en plus à la faveur des nombreuses mesures prises pour renforcer le contrôle et redresser la situation.
En effet, l’Algérie mène une lutte renforcée contre la corruption et la contrefaçon via des stratégies nationales, des institutions dédiées comme la Haute Autorité de Transparence, et des outils numériques pour la prévention et la dénonciation, en s’appuyant sur des douanes modernisées (ALCES) pour saisir les produits illicites (textiles, hygiène, principalement d’origine asiatique) et en intégrant des actions législatives, de sensibilisation et de collaboration internationale pour moraliser la vie publique et protéger l’économie.
Un environnement qui démontre non seulement l’ampleur du trafic et de la corruption mais également toute la vigilance des services concernés à lutter contre ce fléau.
En effet, au sein de la société, les institutions publiques multiplient les initiatives d’informations et de sensibilisation sur ce fléau aux conséquences incommensurables. A cet effet, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a réaffirmé à maintes occasions son engagement à combattre ce fléau sous toutes ses formes, appelant les Algériens à poursuivre la lutte.
Un objectif qu’il s’attelle à atteindre à travers l’adaptation des instances investies de cette mission. Dans le cadre de cette démarche continue, un colloque international intitulé "Propriété intellectuelle et souveraineté numérique : les défis de la lutte contre la contrefaçon", consacré à l’examen des moyens de combattre ce phénomène préoccupant vient d’être organisé à Alger par World Trade Center Algiers (WTCA). S’exprimant à cette occasion, le directeur exécutif du WTCA, Ahmed Tibaoui, a mis en garde contre les risques que représente la contrefaçon pour les économies des Etats, soulignant qu’il s’agit d’une menace mondiale constituant un marché dont la valeur dépasse 500 milliards de dollars, selon les estimations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle.
A cette occasion, M. Tibaoui a insisté sur l’importance de la protection de la propriété intellectuelle, en tant que pilier essentiel du développement et de la compétitivité et catalyseur clé de la création de valeur ajoutée.
Il a rappelé l’engagement de l’Algérie à moderniser son économie à travers la protection de l’innovation locale, l’attraction des investisseurs internationaux, l’encouragement des start-up et le développement des secteurs industriels compétitifs, des efforts visant à renforcer les mécanismes de protection contre la contrefaçon.
A l’aune de la digitalisation et de la révolution numérique, la lutte contre toutes les formes de fraude devient de plus en plus complexe.
Il s’agit d’un défi majeur face à l’émergence de circuits organisés digitalisés, fragilisant la souveraineté numérique. Mais pour Ahmed Tibaoui, président du World Trade Center Algiers, « la souveraineté numérique n’est pas un choix mais une priorité, protéger sa souveraineté numérique, c’est protéger son économie».
Au terme du colloque, les participants ont recommandé de renforcer la coordination entre les différents secteurs en matière de lutte contre la contrefaçon, d’impliquer les associations de consommateurs dans les actions de sensibilisation et d’éradication des marchés informels, ainsi que de consolider la coopération avec les acteurs économiques touchés par ce phénomène.