Lors de la 43e session de la Conférence générale de l’UNESCO, le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Seghir Saadaoui, a réaffirmé l’engagement indéfectible de l’Algérie pour une éducation inclusive et de qualité.
Depuis l’indépendance, la Constitution algérienne consacre le droit à une éducation gratuite et non discriminatoire pour tous. "Ce qui était quasi inexistant à l’aube de la souveraineté est aujourd’hui proche de 100 % en termes de scolarisation", a-t-il déclaré, soulignant l’attention particulière portée aux enfants à besoins spécifiques, pour une intégration adaptée à leurs réalités.
Dans un discours vibrant, prononcé au siège de l’organisation à Paris, le ministre a présenté les avancées de l’Algérie vers l’Objectif de développement durable n° 4 : une éducation de qualité pour tous. Au programme d’une stratégie nationale ambitieuse : la généralisation de la numérisation de la gestion scolaire, l’intégration accrue des technologies modernes et une révision des curricula pour coller aux exigences du XXIe siècle.
Sans oublier l’insertion de modules sur la citoyenneté, favorisant l’apprentissage des principes de la vie en paix et en harmonie. "Nous formons non seulement des esprits, mais des bâtisseurs de société", a insisté Saadaoui, évoquant des initiatives comme les plateformes numériques pour l’enseignement à distance, qui ont prouvé leur efficacité post-pandémie. Sur le front de l’enseignement supérieur et de la recherche, l’Algérie accélère dans les domaines émergents. Le ministre a mis en lumière la création d’un "Conseil scientifique pour l’intelligence artificielle", regroupant les meilleurs experts nationaux, et l’implantation de 78 centres dédiés à l’IA. Une feuille de route alignée sur le Cadre éthique mondial pour l’IA de l’UNESCO (2024), qui met l’accent sur la transparence, l’équité et la protection des données.
"L’IA n’est pas une menace, mais un levier pour l’innovation, à condition d’être canalisée par des principes humains", a-t-il martelé.
Ces efforts s’inscrivent dans une vision plus large : multiplier les partenariats universitaires et booster les publications scientifiques, pour hisser la recherche algérienne au rang international.
L’Algérie, carrefour millénaire de civilisations, n’oublie pas ses racines. Hébergeant le Centre régional africain pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, le pays s’engage pleinement dans les conventions de l’UNESCO. "Notre héritage tangible et intangible – des gravures rupestres du Tassili aux traditions orales du Sahara – est un trésor universel", a rappelé Saadaoui. Alger promeut la diversité culturelle et linguistique dans l’espace numérique, luttant contre la désinformation pour un accès équitable à des informations fiables.
"La paix repose aussi sur un écosystème médiatique pluraliste et inclusif", a-t-il ajouté, citant des campagnes nationales contre les fake news et pour la promotion des langues minoritaires en ligne.
Enfin, le ministre a exprimé la candidature de l’Algérie au Conseil exécutif de l’UNESCO pour la période 2025-2029. "C’est une conviction profonde : l’UNESCO est un forum idéal pour le dialogue et l’échange d’expertises. Nous voulons contribuer activement à ses idéaux", a-t-il lancé. Cette ambition reflète la stature diplomatique du pays, sous l’impulsion du président Tebboune, qui érige l’éducation, la science et la culture en piliers du développement et de la paix. Un rôle pionnier pour défendre les valeurs humanistes et favoriser le dialogue interpeuples.
Cette intervention, saluée par les délégués, positionne l’Algérie comme un acteur clé du multilatéralisme éducatif. À l’heure où les défis globaux – inégalités, climat, numérique – s’entremêlent, Alger rappelle que l’éducation est la clé d’un monde solidaire.
La Conférence, qui se poursuit jusqu’au 22 novembre, pourrait bien marquer un tournant pour les engagements africains au sein de l’UNESCO.