La préoccupation du gouvernement, ces dernières années, est de réduire au maximum les importations de médicaments qui ont fait exploser les dépenses du Trésor public. Mais cette réduction n’a pas été sans conséquences sur la disponibilité de certains produits de première nécessité.
Pour remédier à cette situation, une nouvelle politique s’impose. Celle qui consiste à encourager la production locale et réduire ainsi l’importation. Cette dernière semble donner ses fruits et a permis de couvrir désormais un taux important des besoins du marché national, tout en contribuant à réduire drastiquement la facture d’importation des médicaments de 300 millions d’euros en 2020, et de 800 millions en 2021 selon le ministère de tutelle et surtout à assurer leur disponibilité aux citoyens, à des prix raisonnables. Un responsable d’un laboratoire algérien de production, en l’occurrence, le docteur Mohamed Chafik Mouzali, le confirme lors de son intervention à une rencontre sur la production et l’utilisation des remèdes génériques, affirmant que le taux d’utilisation de ces médicaments avoisine les 70 %,
ce qui a permis de réduire la facture d’importation et d’assurer la disponibilité du produit, localement. Il qualifie l’Algérie de "pays leader en la matière, grâce aux décisions prises par les pouvoirs publics". Le même responsable a mis l’accent sur l’intérêt accordé par les pouvoirs publics à cette industrie, qualifiant la volonté politique de "courageuse". Docteur Mozali a rappelé à l’occasion la première décision souveraine prise en 1997, qui a fait obligation aux multinationales d’investir en Algérie. Il a cité également la mise en place d’un cadre juridique régissant cette industrie naissante, outre la mesure prise en 2008 relative à l’interdiction d’importation de 800 médicaments fabriqués localement. Évoquant le rôle des laboratoires El- Kendi, le même intervenant a affirmé que ces "laboratoires, qui activent dans le cadre d’un partenariat algéro jordanien, se sont imposés en tant que leaders en la matière depuis plus d’une trentaine d’années, soit en 1989". Concernant le dossier technique et administratif pour la fabrication des médicaments en Algérie, Dr Mohamed-Chafik Mouzali, a affirmé qu’il est soumis à des "mesures rigoureuses", ce qui a permis, selon lui, d’avoir des médicaments biosimilaires de qualité répondant aux normes fixées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les laboratoires mondiaux.