S’intéresser aux plantes ornementales dans un pays où la culture botanique est presque inexistante est une louable initiative. C’est même à encourager.

La pépinière «l’Espoir» implantée dans la commune de Souk-Thnine, située à 25 kilomètres à l’est de la ville de Béjaïa, est un petit paradis pour la botanique. C’est une propriété privée qui se consacre à la production de plantes ornementales, l’aménagement des espaces verts (internes et externes), la décoration et l’entretien des jardins ainsi que la vente des arbres fruitiers. Cette pépinière abrite des centaines d’espèces végétales qui sont dans leur plus grande majorité exotiques. Les amoureux des espaces verts et des fleurs viennent des quatre coins de la wilaya et même des wilayas limitrophes, telles que Jijel et Sétif, pour voir et acheter des plantes si étranges et si belles. Le commerce horticole est une source majeure d’introductions d’espèces venant d’un peu partout dans le monde. Une pratique qui tarde à se généraliser dans notre pays, ce qui illustre parfaitement l’absence de fleuristes dans beaucoup de villes d’Algérie. Dans cette belle pépinière, le visiteur se sentira comme dans une grande forêt. La beauté et la variété des plantes sont enchanteresses. En plus des fameuses roses blanches et rouges, des centaines d’autres fleurs sont ici pour le plaisir des yeux. De simples citoyens viennent dans cet endroit merveilleux,  dans le but d’embellir leur jardin et décorer leur maison, mais aussi des entreprises étatiques et privées se déplacent dans ce «petit paradis vert» pour acheter des plantes en grande quantité, sans omettre les rares fleuristes de la wilaya qui s’approvisionnent deux à trois fois par mois. Pour être tout près du citoyen, la pépinière l’Espoir a même ouvert deux boutiques de plantes ornementales au centre de la ville de Yemma Gouraya. Une chose qui a fait le bonheur des Béjaouis, qui avaient du mal, auparavant, d’avoir cette «marchandise si rare». Le propriétaire de ladite pépinière compte s’investir d’avantage dans le domaine de la décoration et l’entretien des jardins. Une chose qui manque énormément dans nos villes et villages. Nous avons des centres urbains et de grandes cités-dortoirs, sans avoir des villages et des villes au sens propre des termes.  Peut-être qu’il est temps de créer beaucoup d’espaces verts et de bien les entretenir.
Dans la capitale des Hamadites, on se contente de préserver, timidement,  les jardins qui datent de la période coloniale sans penser à créer d’autres espaces. Comme si l’environnement ne peut guère être harmonieux et bien décoré. En attendant des jours meilleurs, les poubelles et autres ordures font le décor  de tout ce qui nous entoure, dans tous nos cartiers, ou presque. Cette situation n’est pas propre à Béjaïa, mais malheureusement c’est un autre mal national généralisé et banalisé !