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Bitcoin, la monnaie virtuelle qui affole l’Europe
9 Fevrier 2014

Apparu en 2009, le bitcoin aurait été inventé par un informaticien japonais qui souhaitait créer une monnaie hors de tout contrôle d’une banque centrale ou d’une institution financière.

Dans le monde de la finance, le bitcoin attire autant qu’il inquiète. Pour les uns, c’est un moyen de paiement alternatif plein d’avenir, pour les autres, c’est aussi une monnaie volatile dont il faut se méfier. Cette monnaie est totalement virtuelle. Chaque bitcoin est un simple chiffre sur un ordinateur.

Grâce à un algorithme mathématique complexe, il est possible de le rendre inmultipliable sans recourir à une autorité centrale. Toute personne qui envoie un bitcoin le perd donc, comme pour n’importe quelle monnaie.

Autre particularité: il n’existe pas un nombre infini de bitcoins. Au contraire, impossible d’en produire plus de 21 millions. Un nombre qui correspond aux 21 millions de solutions générées par l’algorithme évoqué dans le paragraphe précédent. À l’heure actuelle, il y a environ 11 millions de bitcoins en circulation. Chacun d’eux est unique, mais il est divisible en plusieurs fractions. Un peu comme un euro est divisible en centimes. Dès lors, aucun risque de limiter les échanges.

Pourquoi payer en bitcoins ?
Dans le fond, quel est l’intérêt de cette monnaie virtuelle par rapport à celles déjà existantes? Dans une interview à France 3 Île-de-France, Garrick Hileman, économiste de la London School of Economic y voit deux avantages: des échanges moins chers... et plus rapides! Hileman explique que "le système financier actuel est très cher. Visa et Mastercard facturent trois euros sur chaque transaction. Trois euros, cela peut paraître une petite somme, mais c’est beaucoup notamment pour les petits commerces comme les épiceries ou les personnes qui travaillent dans l’agriculture".

Quant à la rapidité, l’économiste ajoute qu’il s’agit d’une monnaie décentralisée, "qui n’existe que dans des réseaux d’ordinateurs dans le monde entier. On peut donc faire des transferts d’argent à l’international très facilement", détaille Hileman. "Avec une monnaie traditionnelle, envoyer de l’argent en Afrique peut prendre plusieurs jours, et nécessitera de passer par deux, voire trois banques. Avec les bitcoins, la transaction se fait en un battement de cils. C’est plus rapide, vous n’avez pas de monnaies étrangères, et vous n’avez pas de frais de change ni de frais de transfert bancaire."

Pour avoir de la monnaie, mieux vaut d’abord avoir un portefeuille. Monnaie virtuelle oblige, tout se passe en ligne. Vous aurez le choix entre un portefeuille sur mobile, sur un ordinateur équipé d’un logiciel adéquat ou en passant par un site web qui vous sert de "banque".

Muni de votre "portefeuille", direction un site spécialisé dans l’échange de monnaie réelle en monnaie virtuelle. Il n’existe en principe pas de pièces ou de billets physiques de bitcoin. Même si, dans l’Utah, un homme a produit des pièces de monnaie réelles.

Le Bitcoin en cours à...
Las Vegas
Le Bitcoin est souvent perçu comme un moyen de s’offrir toutes sortes de marchandises illégales, la faute au succès du site Silk Road, depuis lequel les utilisateurs échangeaient drogue ou armes contre cette monnaie virtuelle. L’arrivée à Las Vegas du Bitcoin ne devrait pas aider à améliorer son image. La cité du vice voit en effet deux de ses casinos accepter les règlements par la cryptomonnaie.

Dans un communiqué, le Golden Gate et le D annoncent qu’ils accepteront prochainement, grâce à la solution de paiement pour iPad Bitpay, le célèbre Bitcoin. Les joueurs seront déçus d’apprendre que les tables et machines ne sont pas encore accessibles par ce biais et qu’il faudra toujours utiliser des dollars à cet effet. L’expérimentation va débuter pour l’instant dans une boutique à souvenirs ainsi que dans deux restaurants.

Derek Stevens, le co-propriétaire des deux casinos situés sur Fremont Street, explique que de plusieurs clients ont déjà demandé ce mode de paiement. Partant du principe que « le centre-ville est devenu le cœur technologique de Las Vegas,les premiers à adopter cette monnaie auront une longueur d’avance, c’est pourquoi nous avons fait ce choix ».

Et si le bitcoin était
un "botnet cryptographique" créé par la NSA ?
Dans un post anonyme, sur un blog venu de nulle part, un expert en logiciel prétend que la main du gouvernement américain se trouve derrière le Bitcoin, nous promenant entre intérêt amusé et interrogation sceptique.

Alors que la NSA a lu cet article bien avant qu’il ne soit en ligne et que l’Agence nous prête à tous une oreille attentive, comme une sorte d’ami de l’ombre, un blogueur facétieux, remonté ou paranoïaque, dont on ne connaît pas l’identité réelle, a pris la peine de se plonger dans l’étude du protocole de Bitcoin (pas de son code) et en a conclu que la NSA est derrière tout cela.

"Bitcoin est une Black op", c’est le titre du post en question. Les Black op étant ces opérations secrètes menées par la CIA du temps de la guerre froide. A croire ce blog sorti de nulle part, derrière le Bitcoin, il y a donc la main du gouvernement américain. Et l’auteur anonyme de lister alors sept raisons plus ou moins techniques, plus ou moins probantes, parfois amusantes, pour autant que notre compréhension du fonctionnement complexe de Bitcoin nous permette de voir juste.

Son premier point met en avant que le protocole est confus, à tel point que, selon lui, cela prouve que la « cryptomonnaie » n’était pas son usage premier prévu. Pour lui, le protocole devait certainement servir à la transmission de messages chiffrés.

Le second point clame haut et fort que "pas moins de 50 personnes ont travaillé sur le cœur du code de bitcoin quand il a été inventé"  Une fois encore la verve et le jugement acéré font sourire ; amusent tout en laissant perplexe.

Un botnet pour espionner à moindre coût
Mais c’est bien le sixième point qui nous fait sourire par son ingéniosité qui flirte avec le conspirationnisme. "Bitcoin est un botnet cryptographique dans lequel chaque transaction de bitcoin peut utiliser toute la puissance de minage du réseau bitcoin comme une attaque en force brute sur n’importe quelle paire de clés publique ou privée".

Comprenez que les calculs mathématiques que doivent résoudre les "mineurs" pour obtenir des Bitcoin sont des clés que la NSA a besoin de casser…

C’est d’ailleurs le point 7. "La NSA a vraisemblablement mis à disposition Bitcoin comme un moyen de sous-traiter des attaques en force brute sur des transmissions chiffrées afin de réduire le coût interne tout en créant un système de récompense/gamification pour les mineurs de bitcoin". Voilà qui est dit… Pas sûr en tout cas que cette analyse, fondée ou farfelue, ébranle l’économie qui s’est créée autour de cette cryptomonnaie et de ses sœurs.


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