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Prolifération des bidonvilles à Boumerdès
Nuisances et menaces sur l’environnement
12 Mai 2010

L’aide de l’Etat pour l’amélioration de l’habitat rural et la relance de l’agriculture n’a pas réussi à enrayer l’exode rural, la fascination des villes étant bien plus forte.

L’environnement est de plus en plus agressé, dans la wilaya de Boumerdès, par la prolifération effrénée des bidonvilles. Ces masures de fortune poussent comme des champignons dans le voisinage immédiat des grandes villes. Elles ne cessent de proliférer sans que cela ne semble déranger les personnes concernées. Il est enregistré d’innombrables bidonvilles à travers la wilaya de Boumerdès. Parmi ces poches de misère l’on peut citer les deux plus grands bidonvilles, l’un est à Bordj Ménaïel, à l’est de Boumerdès, dénommé Bastos et l’autre, au quartier Haouch El Rai, dans la commune de Khemis El Khechna, à l’ouest de la wilaya. Les conditions de vie dans ces deux bidonvilles sont, le moins ce que l’on puisse dire, lamentables et ne donne aucun envie d’y vivoter. Au sein du bidonville de Haouch El Rai, qui compte plus de trois cent cinquante baraques dans lesquelles vivotent plus de deux cent familles, les conditions de vie sont inhumaines. Ce bidonville a acquis une certaine notoriété de par sa proximité avec la route principale menant à Khemis El Khechna. Non seulement l’espace est défiguré par ce campement anarchique, mais en outre de vastes étendues de terres agricoles ont été occupées. La plupart des taudis ne sont même pas raccordés au réseau de l’électricité et leurs occupants végètent ainsi dans les ténèbres. «Quelques habitants ont eu recours à des branchements illicites, d’autres sont alimentés par leurs voisins», nous expliquera à ce sujet un habitant sur ce site de toutes les misères. Les accès vers ce site et entre les masures n’est bien sûr pas bitumée et on chaussée au milieu de ces masures n’est toujours pas bitumée. Les habitants de ce site se noient lettéralement dans la boue dès la moindre goutte de pluie. Cette dernière s’invite même chez les familles traversant des toits recouverts de matériaux hétéroclites. En l’absence d’un réseau d’assainissement des eaux usées, tout le monde reste exposé au danger de graves maladies contagieuses, en ce cas ,malheureusement ces épidémies ne resteront pas circonscrites à l’intérieur de ces gourbis, les microbes voyageant vite. Ces eaux usées se déversant à ciel ouvert polluent de plus l’environnement. Le deuxième bidonville, celui de Bastos dans la commune de Bordj Ménaïel, compte plus de deux cent vingt baraques abritant plus de deux cents familles lesquelles ocupent depuis de trop longues années ces taudis dépourvus de la moindre commodité. Ce site érigé vers la fin des années 80, n’est toujours pas raccordé aux réseaux d’électricité et d’assainissement. Sur ce site les habitants utilisent des fosses d’aisances qui, néanmoins débordent et répandent leur infect contenu au grand dam des passants. Un habitant de ce site nous confie : «La plupart des habitants sont des étrangers à la wilaya, ils sont venus des wilaya limitrophes et de l’intérieur du pays. Il y a ceux qui ont fui leurs régions natales au moment de la dégradation de la situation sécuritaire pendant que d’autres ont abandonné leurs terres, sur lesquelles ils n’arrivaient plus à vivre, dans l’espoir de trouver un endroit plus clément», nous explique-t-il. Ainsi l’exode rural n’est toujours pas contrôlé, au moment même où le gouvernement lance des programmes, à l’instar de l’aide à l’habitat rural, afin d’inciter les familles à rester dans leurs villages et ne pas céder à l’attrait fictif des grandes villes.

Par : Tahar Ounas

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