L’acné, c’est d’abord des points blancs qui se transforment en points noirs et peuvent aller, en cas d’inflammation de la glande sébacée, jusqu’à la formation de pustules. C’est la forme la plus sévère de l’acné. Il n’est pas seulement lié à l’adolescence, Il peut toucher tous les âges et les deux sexes. On estime même que 80% des gens peuvent souffrir d’acné pendant une période de leur vie.

Entretien avec le docteur M. SaTtouf, spécialiste en dermatologie

Il y a plusieurs types d’acné allant de léger à très sévère et sur différentes parties du corps. Le plus souvent au niveau du visage, du décolleté, et du dos. Il y a aussi plusieurs causes (la génétique, les hormones.) Comment éviter ces cicatrices qui peuvent être indélébiles ? Comment traiter cette maladie ? Peut-on se maquiller ? Le point avec le docteur M. Satouf, spécialiste en dermatologie.

Le Midi Libre : Comment expliquer cette pathologie ? Pourquoi certaines personnes sont susceptibles d’avoir des problèmes d’acné :
L’acné est une affection universelle, commune, fréquente touchant les 2 sexes, appelée acné juvénile, vu son apparition pendant la période de la jeunesse (puberté) bien qu’elle se manifeste souvent dans la période pré-pubertaire et pouvant aller au-delà de l’adolescence. Tous ses critères sont variables, même très variables : à savoir, date et mode de début, mode et durée de l’évolution - quelques mois à des dizaines d’années dans le visage, ou certaines régions du visage, le dos, la poitrine, les bras -, et selon le degré de la peau grasse qui est concernée, ses formes cliniques et ses types (banale avec des points noirs, intense ou très intenses avec des papulo-pustules et même des véritables kystes et abcès, cicatricielles ou non ...).
Alors les gens qui sont concernées, ce sont des sujets qui répondent à un statu génétique (hérédité directe ou plus ou moins indirecte) et hormonal (terrain d’hyper - androgénie ou d’hypersensibilité aux androgènes qui sont les hormones masculines se trouvant dans les 2 sexes à des pourcentages variables, et ayant des organes et des régions cibles ainsi que commençant à apparaître dés la pré-puberté secrétées par les testicules (chez les hommes) (les ovaires chez les femmes) et les glandes surrénales essentiellement. Donc ne fait pas de l’acné qui veut, comme il n’est pas à l’abri qui désire.

Pourquoi certaines femmes après 40 ans souffre de cette pathologie cutané ?
En principe la femme prépare sa ménopause vers la quarantaine, avec une grande marge concernant le début ou l’évolution. C’est une période qui est semblable à celle de la pré-puberté / puberté où l’on assiste à des changements du statu hormonal en termes d’équilibre entre les hormones féminines elles même et elles d’une part et les hormones masculines d’autre part (d’une manière générale) avec toujours des sensibilités personnelles particulières. Alors dans cette phase de l’âge, la femme ne fait pas ou plus d’acné. Les quelques lésions rouges douloureuses «papulo- pustules» au visage à l’approche du cycle ou dans certains états d’angoisse et de stress, ou en cas des perturbations hormonales pathologiques : fonctionnelles ou organiques, qui ne sont pas considérées comme une acné vraie. Déjà on parlait de «l’acné rosacée touchant essentiellement la femme d’âge moyen, de peau surtout claire...» mais cette affection propre n’a rien à voir avec la vraie acné et dont il faut pas confondre.

Comment apparaissent les cicatrices et peut-on les éviter ?
L’apparition des cicatrices au cours de son évolution répond à 3 possibilités ou facteurs : ou l’acné est intense kystique avec un processus inflammatoire assez profond pour laisser des cicatrices ; ou elle n’est pas traitée à temps et d’une manière correcte adéquate avec un suivi nécessaire et suffisant ; ou la personne atteinte touche trop à «ses boutons». Parfois, c’est les 3 facteurs qui sont présents. Les conclusions à tirer à ce sujet sont assez claires pour éviter les cicatrices au maximum possible. Il est utile à signaler que les cicatrices d’acné commencent à être bien prises en charge par les spécialistes avec les moyens modernes.

On dit que certains aliments ont tendance à intensifier cette affection. Quel est votre avis ?
Contrairement à certaines données circulantes, on n’a pas la peau grasse parce qu’on mange du gras. Donc, en matière d’apparition de l’acné ou de son intensité, les aliments ne sont pas directement pour quelque chose.
Par ailleurs, une alimentation saine, équilibrée, variée, riche en légumes et fruits, ainsi que la vie calme et l’évitement du stress favorise une meilleure évolution de l’acné prise en charge déjà.

En plus des traitement médicaux et une prise en charge, la peau acnéique, exige-t-elle un lavage spécifique ?
Il faut savoir que la peau grasse est déjà fragilisée et ne supporte pas n’importe quoi. Le lavage de la peau acnéique fait partie de la prise en charge correcte de l’acné et de son traitement. on assiste à un abus de faire des gestes et utiliser des produits selon les publicités de plus en plus répandues avec souvent des conséquents désagréables et des «fausses routes». Il n’ y a pas de recettes particulières à signaler, car le spécialiste sait conseiller tel ou tel produit en fonction du but recherché à chaque phase de la prise en charge thérapeutique et des produits indiqués. Dans tous les cas, il est nécessaire de dégraisser la peau, de l’hydrater et de la protéger du soleil et des autres facteurs agressifs. Dans ce cadre, les produits adéquats ne manquent plus dans les officines. Par conséquent, il est conseillé d’avoir l’avis des spécialistes.

Peut-on se maquiller ?
La réponse varie en fonction de la nature de l’acné, son siège, son stade évolutif, etc., mais d’une manière générale, il n’est pas interdit de se maquiller légèrement pour ne pas trop boucher les pores cutanés, d’avoir «une base de maquillage adéquate et d’éviter les produits connus agressifs ou qui se montrent agressifs chez les concernées.

Faut-il faire des nettoyages de peau régulièrement ? Et qui consulter, un médecin dermatologue ou une esthéticienne ?
Depuis quelques décennies, le nettoyage de peau médical ou paramédical est devenu un élément essentiel et organique de la prise en charge thérapeutique au cours du traitement, et à un rythme répondant au besoin. Ce nettoyage n’est pas toujours un geste banal, il faut qu’il soit pratiqué dans une structure médicale, par le médecin ou son assistant ou par des paramédicaux et esthéticiennes expérimentées en la matière.
Il reste un temps principal et indispensable du traitement ; malheureusement, il est souvent négligé ou mal appliqué. Il faut espérer que tous les concernés en prennent conscience. O. A. A.