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Ould Salek, ministre Sahraoui des affaires étrangéres :
"Le Maroc fait chanter des pays pour les amener à s’aligner sur la décision de Trump"
5 Août 2021

La crise diplomatique générée par le Maroc contre des pays européens comme l’Espagne et l’Allemagne n’est qu’un "chantage" visant à exercer des pressions pour les amener à s’aligner sur la décision unilatérale de Trump sur la prétendue souveraineté de Rabat sur le Sahara occidental, a indiqué le ministre sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek.

Au cours du mois de mai dernier, 8.000 migrants avaient rejoint l’enclave espagnole de Ceuta depuis le Maroc, à la faveur d’un relâchement des contrôles marocains. Le gouvernement espagnol avait accusé le Maroc "d’agression et de chantage" après l’arrivée de ces migrants à Ceuta, dont un grand nombre d’enfants. "Ladécision duMaroc de laisser passer ces immigrés clandestins pour exercer une pression politique à même de valider son occupation du Sahara occidental va à l’encontre des principes les plus fondamentaux du droit international", a soutenu
le ministre sahraoui des Affaires étrangères dans une interview accordée lundi à la chaîne sud-africaine Sabc News. Le diplomate sahraoui a rappelé l’arrêt de la Cour internationale de justice selon lequel le Sahara occidental n’était pas marocain au moment où il a été colonisé par l’Espagne, relevant que la décision de Trump sur le Sahara occidental "est illégale et viole le droit international".

"Le Maroc commet des violations flagrantes des droits humains non seulement contre les civils sahraouis, mais aussi contre les Marocains", a-t-il ajouté. Par ailleurs, Ould Salek a dénoncé "la complicité de l’Espagne et de la France avec le Maroc en dépit de la réalité démontrée par un État qui n’exporte que le terrorisme et le trafic de drogue vers l’Union européenne", citant comme exemple "les attentats de Madrid, Barcelone et Bruxelles". Le chef de la diplomatie sahraouie a, en outre, appelé les États-Unis à assumer leurs responsabilités pour le règlement du conflit au Sahara occidental. ’’Nous pensons que les États-Unis, en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, ont le devoir et la responsabilité de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour faire respecter la légalité internationale, et doivent savoir que le Maroc l’a violée 1975 en occupant une partie de notre pays", a-t-il dit dans ce sens. Le diplomate sahraoui a exhorté les États- Unis à assumer leurs responsabilités, rappelant le rôle qu’ils jouent dans le conflit sahraoui, en tant que rédacteur de toutes les résolutions du Sahara occidental à l’ONU.

Il a affirmé que, "l’intérêt de la communauté internationale est un leadership américain basé sur le respect des résolutions de l’ONU et des relations internationales". D’autre part, Ould Salek a répondu à une uestion sur l’état de santé du Président sahraoui, Brahim Ghali, après son hospitalisation en Espagne à la suite d’une infection au Covid-19, précisant que le chef de l’État sahraoui "jouit d’un état de santé optimal qui lui a permis de reprendre ses activités". Revenant en outre, sur le rôle de l’Union africaine, le chef de la diplomatie sahraouie a invoqué l’Acte constitutif de l’organisation continentale, qui "interdit l’acquisition de territoires par la force et appelle au respect des frontières héritées" de la colonisation, rappelant "la décision du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de mars dernier de créer un mécanisme qui organiserait une visite dans les deux pays pour analyser la situation sur place, une décision que le Maroc a refusé".

Par : LAKHDARI BRAHIM

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