Le Midi Libre - Culture - «Je ne suis pas contre tamazight»
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Rachid Boudjedra à Tizi-Ouzou
«Je ne suis pas contre tamazight»
22 Mai 2010

Rachid Boudjedra a permis aux présents, particulièrement des étudiants, des journalistes et des auteurs de la région dont le romancier et nouvelliste Mohammed Attaf de poser une multitude de questions sur le long et riche parcours de l’auteur de «La Répudiation». Nombre de présents avaient déjà lu le tout nouveau roman de Rachid Boudjedra, intitulé «Les Figuiers de barbarie » et publié aux Editions « Barzakh». C’est pourquoi, lors du débat qui a eu lieu à la librairie «Djurdjura Ait Mouloud», les lecteurs de Boudjedra ont demandé si dans le roman de ce dernier, les faits narrés étaient véridiques. Rachid Boudjedra n’a pas nié qu’une grande partie de son récit est inspiré de fait réels mais il a indiqué, en revanche, que l’analyse d’un roman ne devrait pas trop s’attarder sur la véracité ou non des événements qu’il y contient. Boudjedra a ajouté qu’un roman est une œuvre d’art, ce qui importe donc, à ses yeux, c’est la qualité littéraire du roman. Malheureusement, à la sortie du roman de Rachid Boudjedra, on s’est trop attardé sur les faits contenus dans ce roman plutôt que sur sa haute facture littéraire, notamment la richesse de son style d’écriture. Un lecteur a demandé à Rachid Boudjedra s’il avait des preuves de ce qu’il avance au sujet de l’assassinat de Abane Ramdane. L’auteur a répondu que, qu’il s’agisse de Abane, de Krim Belkacem, de Boussouf ou de Amirouche, ce sont tous de grands héros de notre guerre de Libération nationale et c’est grâce à eux et à leur combat que l’Algérie est aujourd’hui libre et indépendante mais en même temps, a ajouté l’écrivain, ils sont des hommes et des êtres humains qui peuvent commettre des erreurs même en ayant de bonnes intentions. L’écrivain Rachid Boudjedra, en toute modestie, a répondu à toutes les questions y compris à celles que l’on croyait qu’elles le mettraient dans la gêne. Ainsi, des présents l’ont interpellé sur sa position, qu’ils ont qualifié s’ambiguë, par rapport à la langue berbère. Rachid Boudjedra n’a pas caché son étonnement, en affirmant qu’il a de tout temps été pour la reconnaissance du berbère. Il a affirmé que pour lui, il est indispensable que tamazight soit reconnue comme langue officielle en révélant que sa propre mère ne maîtrisait que la langue berbère (le chaoui NDLR). Rachid Boudjedra a indiqué qu’il a refusé toutefois de soutenir les actions des extrémistes à l’instar du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK). Rachid Boudjedra a précisé qu’ Amirouche, en sacrifiant sa vie, il l’avait fait pour l’Algérie et non pas pour qu’un jour notre pays soit divisé. Mais l’écrivain a affirmé que cela ne l’empêche pas de plaider pour une régionalisation qui touchera l’ensemble des grandes régions d’Algérie avec notamment une certaine autonomie culturelle et économique. L’auteur de «L’Insolation», interrogé sur sa relation avec le défunt Matoub Lounès, figure emblématique de la Kabylie, a affirmé qu’il l’avait connu quelques années avant son assassinat.
Au départ, a expliqué Rachid Boudjedra, Matoub s’était montré méfiant voire agressif à son égard car il croyait qu’il était contre la langue berbère et un antikabyle. «Mais par la suite, quand l’équivoque fut levé, nous étions devenus les meilleurs amis du monde», a précisé Rachid Boudjedra en ajoutant que Matoub Lounès restera un immense artiste malgré sa disparition physique.

Par : lounes bougaci

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