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5e édition du festival international du diwan
Au firmament de la transe
27 Juin 2012

Le commissaire du Festival culturel international du diwan, Mourad Chouihi, annonce d’ores et déjà la 5e édition du festival qui aura lieu du 8 au 14 juillet 2012 au théâtre de verdure, Saïd Mekbel à l’Office Riad El Feth à Alger.
Cette nouvelle édition est placée sous le signe du 50e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Et à cette occasion, un programme haut en couleur, riche et varié, artistique et scientifique, a été conçu afin de donner toute l’envergure à cet événement national et international.
« À proximité du mythique Maqam Chahid, symbole de la bravoure et de la fierté de tous les Algériens, des artistes reconnus dans le monde entier, se produiront avec en première partie de soirée, les lauréats du Festival national du diwan, Bechar », annoncent dans leur communiqué les organisateurs. Des ateliers-rencontres seront animés par des universitaires autour de l’histoire et du parcours de la musique diwan. Ces rencontres permettront de collecter et de partager des données très importantes à la pérennité et à la conservation de ce patrimoine national. Beaucoup d’espoir et de joie partagés pour ce cinquième rendez-vous avec le diwan. D’ailleurs, la scène musicale de cette 5e édition verra, durant une semaine, les plus grands interprète de ce genre musical. Il y aura notamment pour le premier spectacle d’ouverture Fanfaraï et Samira Brahmia. Fanfaraï est certainement la fanfare la plus atypique du Maghreb.
Comme les chebs ont fait évoluer la musique traditionnelle algérienne vers le raï moderne en la fusionnant avec d’autres musiques, Fanfaraï métisse les musiques traditionnelles du Maghreb (raï, chaâbi, gnawi, kabyle…), en les confrontant à d’autres influences culturelles latines, jazz, afro-cubaines ou tsigane. Fanfaraï renoue avec la tradition des formations festives déambulatoires de ces orchestres de rue qui animaient les évènements importants et les rituels dans le Maghreb du début du siècle. L’instrumentation (ghaïta, chant, derbouka, bendir) en est cependant différente. Ici, il s’agit d’une fanfare (trompettes, saxophones, trombone et tuba) augmentée de percussions (derbouka, congas, tbal, kerkabou, tarija), et lors des concerts d’une batterie et d’un chanteur-violoniste. L’écriture est également, novatrice. La fanfare est traitée comme un orchestre. Les mélismes des chants qui flirtent avec l’arabo-andalou, le chaâbi et le raï sont soutenus par un accompagnement à consonances latines dont les audaces rythmiques et harmoniques mènent, régulièrement, sur les sentiers du jazz, de l’improvisation ou de l’écriture atonale. Après avoir longtemps joué dans la rue, Fanfaraï présente aujourd’hui un riche répertoire de scène. La musique maghrébine n’a jamais été jouée par une telle formation!
Samira Brahmia, quant à elle, est largement connue du grand public algérien. Auteure, compositrice, interprète, véritable cheikha des temps modernes, Samira Brahmia caresse de sa voix profonde et suave, pure et puissante, pop, rock, chaâbi, traditions celtiques et orientales. Venue de la scène pop-world algérienne, elle jongle depuis l’enfance avec les cultures. D’esprit nomade, elle abolit autant les frontières des genres que celles des lieux. Elle tisse les ponts entre les temps et les espaces géographiques : la tradition et la modernité et l’ici et l’ailleurs… Cette cohorte de styles forme une troublante mosaïque populaire. Née dans le Doubs et ayant passé son adolescence sous le soleil d’Alger, Samira Brahmia vit sa double, voire triple culture avec naturel et humour. Il aura parmi le panel d’artiste de cette 5e édition, Ba Cissoko, Ouled El Hal (Les Enfants de la Trance), Les Rives (Titi Robin), Maalem Boussou, la déesse malienne Fatoumata Diawara, Peter Solo, Orchestra Babobab, Trilok Gurtu, Tony Allen.
Pour la clôture il y aura Manu Dibango. Emmanuel N’Djoké Dibango grandit dans une famille protestante du Cameroun, avant de partir pour la France en 1949, une fois son certificat d’études en poche. Accueilli dans une famille de Saint-Calais dans la Sarthe, Manu va au lycée de Chartres et prend ses premiers cours de saxo. En 1956, alors qu’il échoue au bac, son père lui coupe les vivres. Il part alors en Belgique tenter sa chance : c’est sur les scènes bruxelloises qu’il fait ses débuts de musicien de jazz et qu’il rencontre le chanteur Joseph Kabasélé qui l’engage comme saxophoniste dans son groupe, L’African Jazz, pour jouer de la musique congolaise. Les deux compères enregistrent plusieurs 45 tours, tous bien reçus en Afrique, où ils partent en tournée. Mais le succès vient en 1972 avec le tube Soul Makossa, vendu à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde, véritable hit aux Etats-Unis. Dans les années 70 et 80, Manu Dibango enregistre de nombreux albums, mélanges de jazz et de musiques africaines, parmi lesquels Super Kumba (1974), Africadelic (1975), Mélodies africaines (1983), puis des opus afro-électro-funk dont Abele Dance (1984). Enchaînant tournées et enregistrements, Manu Dibango n’oublie pas d’où il vient et s’engage régulièrement pour la cause africaine. Celui qui ne cesse de jeter des ponts entre les continents et les genres musicaux a produit depuis le début de sa carrière plus de trente disques, dont Manu Dibango joue Sidney Becheten mars 2007.

Par : Kahina Hammoudi

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