Un panorama du 7ème art national a débuté, lundi dernier, au Centre culturel algérien de Paris, au titre d’un hommage qui sera rendu au talentueux comédien Mohamed Zinet, décédé il y a 13 ans. Six films dont les incontournables "Les Hors la loi" de Tewfik Farès, "L’Opium et le bâton" d’Ahmed Rachedi et "Chebka" de Ghaouti Bendedouche seront projetés jusqu’à dimanche prochain, en plus de "Dupont Lajoie", un film du Français Yves Boisset dans lequel est distribué Zinet, de "100 millions de centimes" de Brahim Deraïs et "Morituri" d’Okacha Touita, une adaptation cinématographique du roman de Yasmina Khadra.
Mercredi, Hadj Bensalah, spécialiste du cinéma, présentera une conférence sur la cinémathèque algérienne, en tant qu’école qui a permis la formation d’une génération de cinéastes et de cinéphiles.
Ce responsable de la programmation à la salle du répertoire d’Oran, durant de longues années, parlera également des prémices d’une relance du 7ème art national. Au CCA de Paris, on souligne que ce panorama vise à rendre hommage au réalisateur et comédien de l’inégalable "Tahia Ya didou", un hymne dédié par Zinet à sa ville natale d’Alger. Né en 1932 à la Casbah d’Alger, Mohamed Zinet a entamé sa carrière comme comédien de théâtre. Il est Officier de l’ALN, durant la guerre de Libération nationale. Blessé, il fut envoyé à Tunis, où il met en place la première ossature du futur théâtre national algérien. Il étudie le 4ème art en Allemagne. Après le recouvrement de l’indépendance, il retourne au pays, où il participe à la création de "Casbah-films" en 1964. Chargé par les services culturels de la ville d’Alger de réaliser un film promotionnel sur la capitale, Mohamed Zinet "détournera" le projet pour produire "Tahia Ya didou", avec la participation exceptionnelle du poète de la ville Himoud Brahimi, plus connu sous le nom de Momo. Cet unique film de Zinet est touchant et poignant en même temps. Il est considéré comme l’une des œuvre les plus marquantes du cinéma national.
Mohamed Zinet a été distribué dans plusieurs films français comme "Le Bougnoul" de Daniel Mosmann, "Le coup du sirocco" d’Alexandre Arcady, "Robert et Robert" de Claude Lelouch ou encore "Dupont Lajoie" d’Yves Boisset, un film dont le thème est d’une actualité brûlante, celui du racisme et de la xénophobie.