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Mériem Fekkaï, précurseur des m’samiyate
16 Août 2010

Avec son genre M’samaa (un chant typiquement féminin), Mériem Fekkaï ouvre la voie à d’autres femmes qui berceront les soirées ramadanesques et les fêtes de mariages à l’instar de Cheikha Tetma qui sera son bras droit durant une grande partie de sa vie.

Aujourd’hui, la discographie des chanteuses féminines ne cesse de s’amplifier et cela dans divers genres musicaux, rai, kabyle andalous, hawzi…
La femme algérienne a donc investi en force le monde artistique. Reste que cela n’a pas été acquis facilement, mais grâce à plusieurs femmes qui se sont acharnées à percer cet univers, notamment à une grande voix, Mériem Fekkaï.
Aujourd’hui encore, les familles algériennes, surtout les femmes, écoutent fréquemment le répertoire de cette grande dame. D’ailleurs, c’est devenu un héritage artistique et musical qui se lègue de génération en génération.
Mériem Fekkaï est originaire de Biskra. Elle est née en 1889 à Alger ou elle a été bercée donc dès son plus jeune âge à travers les soirées algéroises.
Avec son genre M’samaa (un chant typiquement féminin), elle ouvre la voie à d’autres femmes qui berceront les soirées ramadanesques et les fêtes de mariages à l’instar de Cheikha Tetma qui sera son bras droit durant une grande partie de sa vie. Mais comme on le dit souvent dans le monde du chaabi «Chikh Bla chikh marahou chikh » (un maître sans maître n’est point un maître), Mériem Fekkaï a été inspirée par d’autres femmes avant elle, comme Mâalma Yamna (1859-1933) qui été son principal modèle dans le monde musical.
A partir de 1935, Mériem Fekkaï apporta une grande avancée au sein de son groupe et cela à travers de nouvelles compositions et en introduisant de nouvelles formes artistiques et rythmiques qui feront le bonheur des mélomanes surtout avec ces nouvelles chansons de danse. Il est à noter que cette avancée dans le rythme constituait à l’époque une véritable révolution car auparavant les cheikhate ne s’occupaient guère de se qu’on appelait la partie ballet traditionnel. D’ailleurs ce sont de rares occasions qui leur permettaient de chanter leur répertoire (fêtes de mariages, à la demande de la famille organisatrice de la cérémonie…).
Ce choix a été pour elle influencé par son passé. Car avant de devenir cette grande interprète du répertoire algérois, Mériem Fekkaï a d’abord commencé sa carrière en tant que danseuse à l’occasion de fêtes familiales. Mais le plus grand tournant de sa carrière sera certainement le jour elle travailla avec Mahieddine Bachetarzi en interprétant, à partir de 1928, en tant qu’intermède, quelque rôles dans ses spectacles. D’ailleurs, il a été lui-même, à cette période, président de la Société musicale El Motribiya.
Bien qu’elle débuta sa carrière de chanteuse tardivement, elle devint une des figures incontournables de la chanson algérienne au côté d’autres grandes personnalités à l’instar de Mahieddine, Sassi et Chabha, avec lesquelles elle partage le grand plateau artistique d’Alger un certain samedi 24 août 1929.
Enfin, aujourd’hui, on doit beaucoup à Mériem Fekkaï mais également à d’autres féministes de la musique algérienne à l’instar de Yamna, Tetma, Fadila Dziria, Fettouma El Blidiya, Cheikha Zahia, Leila Fatah (L. Mouti), Soltana Daoud (Reinette l’Oranaise) et Zohra El Fassia.
Cette étoile a investi d’autres genres artistiques. Elle a été d’ailleurs une grande cinéphile en suivant avec beaucoup d’attention les nouveautés filmiques qui passaient à Alger avant de s’éteindre le 18 juillet 1961, un an avant de savourer les belles années de l’indépendance de l’Algérie.

Par : Kahina Hammoudi

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