Ces derniers temps le front social connait un regain de fièvre. Après une accalmie, qui a duré quand même presque deux années, plusieurs secteurs ont connu ces derniers temps une montée en puissance de la contestation sociale.

Cette effervescence est due, comme on peut aisément l’imaginer, aux revendications de plusieurs catégories socio-professionnelles, lesquelles ont décidé de rompre la trêve observée depuis de très longs mois maintenant. Les grèves sont en effet allées s’amplifiant. Dans les secteurs de l’Éducation nationale, du Commerce, de la Santé, du Travail, les syndicats ont repris leurs protestations. Autant dire que le marasme est presque général car des pans entiers de la société se mobilisent depuis quelques semaines pour préserver leurs droits, d’autres pour en arracher.

Pas plus tard qu’hier le secteur de l’Éducation nationale est entré à son tour dans le mouvement de protestation. En effet le Cnapeste a décidé d’un mouvement de débrayage de deux jours. La grève a été observée depuis hier e touche les trois paliers de l’Éducation nationale. C’est le 3 avril dernier que le Cnapeste a annoncé cette grève. 􀀀Décidée à l’issue d’un conseil national extraordinaire, qui a vu la participation de 40 wilayas, ce débrayage vise, selon Messaoud Boudiba, à réclamer la concrétisation de leurs revendications qui sont axées sur "six à sept dossiers dont le dossier du logement, du pouvoir d’achat, de la prime de zone, de la retraite, des oeuvres sociales et de la médecine de travail".

Selon un communiqué du Cnapest, ses adhérents appellent également le ministère de l’Éducation à revoir le système de recrutement en employant les diplômés des écoles supérieures de l’enseignement. A travers cette énième action, le Cnapest entend aussi réclamer la préservation de l’action syndicale en appelant à la levée de toutes les restrictions ainsi que l’élaboration d’une loi pour protéger les employés du système éducatif et criminaliser leur agression, entre autres attentes. Pour l’heure le ministre de l’Éducation nationale observe le silence puisqu’aucune négociation n’a encore été engagée avec le syndicat . Avant cette grève du Cnapeste un autre secteur, celui de la Santé, a été lui aussi concerné par un mouvement de débrayage. Plusieurs syndicats de la Santé ont ainsi organisé une journée de protestation le 7avril dernier. "D’autres actions seront entreprises en cas de nonsatisfaction de nos revendications", soulignent des syndicats de la santé (Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaire

(Snechu), Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) dans leur déclaration commune, rendue publique à l’issue de leur réunion. Les syndicats ont rappelé l’annonce faite par le Président Tebboune en avril 2020 de mesures de "restructuration totale du système national de Santé en même temps que l’amélioration" des conditions de travail du personnel de la Santé et l’octroi de la prime d’encouragement. "Il était question d’apporter une réflexion sur les statuts des établissements, par la mise en place de la Fonction publique hospitalière", souligne le communiqué. Le réveil du front social était prévisible et le gouvernement est mis en demeure de répondre favorablement aux doléances faute de qu i la situation risque de s’envenimer.