Le Midi Libre - evénement - Un scandale nommé Ali Haddad
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Edition du 21 Octobre 2020



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Fin d’un procés retentissant
Un scandale nommé Ali Haddad
21 Octobre 2020

Le procès en appel d’Ali Haddad a pris fin avant-hier et les principaux prévenus sont désormais en attente duverdict. Ce procès, qui a défrayé la chronique en tenant en haleine une partie de l’opinion publique nationale, a été en tous points de vue quelque peu inédit.

Des révélations à la pelle, des chiffres astronomiques en dinars sonnants et trébuchants, des déclarations plus croustillantes les unes que les autres, notamment de quelques prévenus comme c’était le cas duprincipal acteur, Ali Haddad en l’occurrence, des situations pour le moins atypiques.

C’est dire combien ce procès, qui a une fois de plus fait la lumière sur de nombreuses pratiques très louches et indignes d’institutions et hommes de pouvoir qui ont permis la prédation sans vergogne du pays, de son économie principalement, à une très large échelle, a été on ne peut plus riche en enseignements sur la gestion des affaires publiques durant une période précise de l’histoire du pays où les oligarques avaient la haute main et se servaient des deniers publics de manière éhontée comme s’il s’agissait de leurs biens propres. Ali Haddad, le patron del’entreprise ETRHB, était poursuivi, au même titre que ses co-accusés, pour plusieurs chefs d’accusation liés à la corruption dont l’obtention de privilèges, d’avantages et de marchés publics en violation de la législation, dilapidation de deniers publics, abus de fonction, conflit d’intérêts et corruption dans la conclusion de marchés publics. Il a été condamné en première instance à 18 années d’emprisonnement et le tribunal a aussi ordonné la confiscation de tous ses biens. Dans le procès en appel qui vient de prendre fin le tribunal a mis en exergue les sommes faramineuses, qui se chiffrent en dizaines demilliers demilliards, octroyées à Ali Haddad sous forme de crédits bancaires comme ont été évoqués les biens mal acquis de l’accusé et les privilèges qui lui ont été accordés par les responsables politiques à tous les niveaux et jusqu’au sommet de l’État.

D’anciens Premiers ministres, Abdelmalek Sellal et Ahmed Ouyahia, d’ex- ministres ont tous choyés le plus connu des oligarques et ce, à l’évidence, au détriment des intérêts de la collectivité et du Trésor public. Le plus drôle dans l’affaire c’est que comme ce fut le cas lors duprocès en première instance, Ali Haddad a maintenu une ligne de défense identique en persistant à clamer haut et fort son innocence narguant, ducoup, la cour et les preuves accablantes qui l’incriminent grandement. Voulant sans doute susciter l’indulgence de la cour il s’est même permis le luxe de se présenter en victime en indiquant qu’il n’a laissé que cinqmillionsde centimes à sa famille lorsqu’il a été emprisonné. Une famille qui serait dans le besoin à l’en croire pour ne pas dire qu’elle crève de faimà l’heure actuelle. De qui s’est moqué Ali Haddad alors qu’il a fait le dos rond ne sachant quoi répondre lorsque la cour l’a accablé de questions précises sur ses pratiques mafieuses et les sommes d’argent transférées à l’étranger où il a acquis de nombreux biens, à l’exemple du luxueux hôtel à Barcelone en Espagne. Pour sa défense ses avocats ont tout fait pour mettre en avant le caractère politique du procès, comme quoi leur mandant est victime d’un règlement de comptes. Mais peine perdue, et en attentant le verdict, le procureur général près la cour d’Alger a requis le durcissement des peines à l’encontre des principaux accusés, en premier lieu donc l’oligarque déchu, Ali Haddad.

Par : KAMAL HAMED

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