Le rideau est tombé, jeudi dernier, sur cette sixième édition du Festival national du théâtre d’expression amazighe dont la cérémonie de clôture s’est déroulée à la salle du Théâtre régional de Batna.
Toute l’assistance a constaté que la troupe du Théâtre régional de Batna (TRB) s’est particulièrement illustré lors de l’annonce des résultats et la remise des prix aux lauréats. Et ce, en arrachant pas moins de cinq parmi les prix en lice. "Ournid akid rnig" (Si tu ajoutes, j’en rajoute) du TRB, mise en scène par Faouzi Benbrahim a été ainsi récompensée des prix du meilleur spectacle, du meilleur texte (oeuvre du Dr Leïla Benaïcha), de la meilleure scénographie (signée Hamza Djaballah), de la meilleure musique (Hassan Laâmamra) et du 2e prix d’interprétation masculine (Riadh Lounansa).
"Djelloul Lefhaïmi", adaptée d’un texte d’Abdelkader Alloula par le TR Béjaïa, a décroché le prix de la meilleure mise en scène, oeuvre de Djamel Abdelli et de celui de la meilleure interprétation masculine (Belkacem Kaouane). Les 2es prix d’interprétation féminine et de la meilleure interprétation masculine prometteuse ont été respectivement décernés à Samia Bouassila et à Hassan Allane de l’association culturelle Talla pour les arts dramatiques de Tizi-Ouzou.
La comédienne Samia Bounab de la coopérative Espace bleu de Batna s’est adjugé le prix de la meilleure interprétation féminine, tandis que le prix du jury est revenu à la coopérative théâtrale Amsdhourar du village Aït Lahcen (Tizi- Ouzou). La clôture de cette édition a été marquée par un vibrant hommage rendu à la doyenne de la chanson chaouie, Dihya, de retour au pays après 35 années d’absence. La revenante a chanté à cette occasion son célèbre tube Amney (le chevalier) avant d’interpréter en duo avec Hichem Boumaâraf Alla dha meziane.
Quant aux recommandations du jury du festival, ce dernier a recommandé de "qualifier la meilleure pièce du festival pour participer au festival du théâtre professionnel et de l’inclure au programme des manifestations organisées à l’étranger afin de mieux faire connaître le théâtre amazigh".
Pour rappel, ce rendez-vous culturel et théâtral d’expression amazighe constitue une opportunité d’offrir un espace aux comédiens et comédiennes, qui ont des capacités artistiques mais forcément la possibilité de s’exprimer en langue amazighe. Pour cette sixième édition, des ateliers au profit des jeunes encadrés par des professionnels ainsi que des conférences qui se sont articulées autour du côté académique.
Universitaires et spécialistes du théâtre se sont succédé pour débattre de la pratique théâtrale dans notre pays. Outre les pièces en lice qui sont présentées au TRB, et à la maison de la culture Mohamed- Laïd Al Khalifa, les chefs-lieux de daïra dotés de salle de spectacle, ont eu la part du lion de représentations puisque les troupes engagées au festival ont fait des tournées à travers cinq daïras, à l’instar de : Aïn Touta, El-Maâdher, N’gaous, Tazoult et Aïn Yagout. D’autres spectacles et concert de musiques ont été donnés sur la scène mobile du TRB, dressée sur le parvis du théâtre pendant toute la durée de ce festival qualifié de "haute facture" par de nombreux participants.
En sa qualité de "rendez-vous" annuel. Le festival du théâtre amazigh devrait s’imposer en tant que "plate-forme artistique vouée à la promotion des potentialités théâtrales, surtout, vu l’enthousiasme de cette jeunesse qui veut tant offrir au quatrième art en général et à la culture amazighe en particulier, notamment en instaurant un encadrement artistique de qualité, tout en créant un climat concurrentiel et loyal entre les troupes, en reconduisant des ateliers de formation qui ont suscité un grand intérêt de la part des participants et en suggérant aussi la tenue de ces ateliers sur des thématiques diverses tout au long de l’année. Certes, le Festival a soufflé sa sixième bougie, mais on n’est pas encore sorti de l’auberge.