Le Midi Libre - Culture - Le malheur des uns fait-il le bonheur des autres ?
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Edition du 2 Septembre 2014



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Fi Intidhar El Mouhakama présentée au 9e Fntp
Le malheur des uns fait-il le bonheur des autres ?
2 Septembre 2014

Les hommes cherchent naturellement le bien pour eux, car justement le bonheur représente en général l’ensemble des biens souhaitables.

C’est en quoi il faut le distinguer des simples plaisirs passagers. On le considère en général comme le but de la vie, voire comme l’équivalent d’une « vie réussie », même au détriment de leur prochain. C’est dans ce contexte que le théâtre régional d’Annaba, a marqué la compétition du 9e Festival national du théâtre professionnel (FNTP), avec une représentation digne de la nature de l’homme contemporain, intitulée Fi Intidhar El Mouhakama (En attendant le procès), et ce, dans un mélange des genres postdramatique et symbolique.

Mis en scène par Hamid Gouri sur un texte de Mohamed Bourahla, le spectacle de 70 minutes, présenté au théâtre national Mahieddine-Bachtarzi plaide dans l’absurde, pour une société ordonnée, aux normes humaines où l’on rend la justice et non des jugements. Dans une société délabrée, où le désordre règne en maître absolu, les relations entre les membres d’un même groupe social sont établies sur la base de rapports de force où le "paraître" est le seul critère de sélection.

Chaque individu essaye de s’affirmer par l’exclusion de son prochain, donnant un argumentaire conforme à une vision personnelle et sectaire des choses, dans un exercice inique qui compromet toute idée de construction d’un idéal commun.

La soif de justice, le rêve, la vie, l’ambition, la tolérance, l’amour, et autres valeurs nécessaires au vivre ensemble, sont suggérées dans des situations marquées par une violence extrême et l’envie permanente d’en découdre avec les autres. Les égoïsmes poussés à leur paroxysme feront naître l’importance de revenir à une vie en communauté où chacun verrait son épanouissement dépendre de celui des autres.

Dans une mise en scène concluante, la nécessité de rassembler un ensemble de situations disparates a prévalu, avec le souci de mettre en rapport les différents ateliers qui ont fait le spectacle.

La scénographie, imposante par son volume, a renforcé l’aspect visuel du spectacle, représentant un grand cube, placé au milieu de la scène, doté d’une entrée circulaire qui renverrait à l’idée d’un incinérateur où les personnes passées au jugement seraient réduites en cendres. Les six comédiens habillés de costumes déchirés montrant leur désarroi et leurs tourments, ont évolué dans un rythme ascendant, se donnant la réplique dans des échanges violents et occupant l’ensemble de l’espace scénique.

Fi Intidhar El Mouhakama", est un spectacle qui interpelle les consciences pour le respect des vies dans leurs différences et la tolérance entre individus d’un même groupe social car il semble bien difficile de séparer la sensation esthétique de la beauté de la vie de tout sentiment moral de grandeur. Donner du goût à la vie revient à lui donner un prix et réciproquement. Ce mélange de saveur et de grandeur, de bonheur et de valeur, voilà peut-être ce que l’on peut nommer, dans ses multiples sens, le sens de la vie.

Par : IDIR AMMOUR

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