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Edition du 22 Juillet 2014



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La ministre Nadia Labidi rencontre les professionnels de secteur de la culture
Le Centre national du livre mis à l’indexe…
22 Juillet 2014

Une centaine de professionnels du livre (éditeurs, auteurs et universitaires) ont pris part à une rencontre avec la ministre de la Culture, Nadia Labidi, troisième d’une série de consultations avec les professionnels du secteur. Ces rencontres préparent les conférences nationales sur la culture, prévues après le mois de septembre.

Des éditeurs et des auteurs ont appelé, samedi soir à Alger, à une plus grande "efficacité" dans le fonctionnement du Centre National du Livre (CNL) et ont proposé de revoir les mécanismes de soutien public à l’édition.

Les participants à une rencontre initiée par le ministère de la Culture se sont interrogés sur le rôle actuel du CNL dans la promotion et le développement du livre en Algérie, en l’absence d’un conseil d’orientation chargé d’administrer et d’approuver le plan d’action de cet organisme public. Créé par décret ministériel en 2009, le CNL a été pensé comme un instrument contribuant à la réalisation de la politique nationale du livre, en intervenant sur toute sa chaîne (création, édition et distribution).

Le décret prévoit la mise en place d’un conseil d’orientation composé, notamment, de représentants de plusieurs ministères (Culture, Education, Recherche scientifique, etc.), et de représentants des professionnels du livre. Il est chargé d’approuver le plan d’activité du centre, élaboré par son directeur et par les quatre commissions spécialisées du CNL (traduction, livre jeunesse, édition et activités du livre).

A ce jour, seuls le directeur et les membres des commissions ont été installés. Outre ce "dysfonctionnement" au sein du CNL qui l’empêche, selon des participants, de "jouer pleinement son rôle", d’autres professionnels ont appelé à élaborer un "cahier des charges" pour les éditeurs. Ce cahier des charges prévoirait, notamment, des obligations en termes de qualité et de nombre d’exemplaires imprimés pour les éditeurs qui ont bénéficié de subventions du ministère de la Culture.

La mise en place d’aides publiques spécifiques à l’édition en langue Tamazight a, par ailleurs, été souhaitée par des éditeurs spécialisés comme Brahim Tazaraght. Pour lui, ces aides doivent aller de pair avec "une politique nationale des langues" qui favorise les traductions (d’oeuvres littéraires) entre les deux langues nationales et la multiplication de salons du livre en tamazight sur tout le territoire algérien. Le livre numérique, autre "parent pauvre" de l’édition en Algérie, devra, à l’avenir, bénéficier d’une plus grande attention des pouvoirs publics, se sont accordés à dire plusieurs professionnels.

Ces derniers se sont plaints des "difficultés" qu’ils rencontrent pour commercialiser leurs produits, en l’absence d’une "véritable" politique de promotion du livre numérique. Pour remédier à ce manque de visibilité, l’écrivain Amin Zaoui a proposé, pour sa part, la création d’une librairie "entièrement dédiée au livre numérique" à Alger, afin de "familiariser" les lecteurs algériens avec ce nouveau support.

Safy Boutella au forum du quotidien Liberté

Dans un autre cadre et toujours dans le même contexte, le compositeur, musicien et metteur en scène Safy Boutella, a été l’invité du forum du quotidien national Liberté dimanche dernier dans la soirée pour animer une rencontre sur le passage "de la culture au civisme". L’artiste a estimé "urgent" d’initier le débat sur le fait culturel en Algérie et de tenir de "véritables assises" du secteur de la Culture afin d’améliorer la qualité et la diffusion du fait culturel dans le pays et de mettre en place un "projet de société basé sur la culture et l’éducation".

Cet appel résulte du constat que fait Safy Boutella, et les participants à cette rencontre, de l’activité culturelle en Algérie qui se limite actuellement à "une logique d’autosatisfaction, d’animation et de divertissement ponctuelle qui n’apporte aucun résultat ni plus-value", ont estimé les participants, dont de jeunes artistes qui regrettent aussi le "lourd retard" en matière d’infrastructure et de compétences techniques. En confrontant la vision de trois générations d’artistes algériens, la "régression" en matière d’infrastructure culturelle n’est que plus flagrante.

Ce constat impliquerait selon l’artiste une "révision" de l’infrastructure au niveau national et de la conception et objectifs des festivals, l’initiation de nouvelles formations dans les différentes disciplines artistiques et techniques et surtout la création de "filtres et de critères de qualité" définissant le niveau des spectacles et la distinction entre amateurs et professionnels.

Citant son propre exemple, Safy Boutella dit se trouver, comme beaucoup d’artistes internationaux, dans une impasse en "se tournant vers l’international pour avancer en laissant son pays derrière soi". Abordant la question du financement de la culture, les artistes présents à ce débat ont regretté le "manque d’intérêt des acteurs économiques", publics ou privés, qui s’impliquent "très peu" dans le financement de la culture contrairement au "sport et au football particulièrement".


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