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Edition du 1 Fevrier 2014



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Journées du film européen d’Alger
Les humains ! ces êtres énigmatiques…
1 Fevrier 2014

La fiction historique "Operaçao outono" , survolant le parcours de l’opposant portugais, le général Humberto Delgado, son assassinat et le procès qui a suivi, réalisée par Bruno Almeida et le long métrage "Kinshasa Kids", une fiction sur la vie des enfants des rues dans la capitale de la République démocratique du Congo, du cinéaste belge Marc-Henri Wajnberg , ont été projeté mercredi dernier dans le cadre des Journées du film européen d’Alger.

A travers Operaçao outono (Opération automne), le parcours de leader de l’opposition au régime de Salazar débute directement par son séjour à Alger au lendemain de l’indépendance de l’Algérie où le général jouissait de l’hospitalité et du soutien du président Ahmed Ben Bella, comme rapporté dans la biographie.

Très vite le film montre Humberto Delgado souhaitant déclencher une révolution
populaire avec le soutien de l’Algérie et de quelques officiers de l’armée portugaise, un enthousiasme que ces collaborateurs ne partagent pas ce qui le pousse à poursuivre d’autres possibilités à Rome. Une fois à Rome, la police politique portugaise met sur pied l’"opération automne" qui consistait à envoyer des agents à la rencontre de l’opposant lui faisant croire qu’ils étaient de son côté et qu’ils pouvaient rallier des officiers à leur cause.

Attiré par cette offre, le général Delgado venu rencontrer un officier, tombe dans le piège de la police politique qui l’attire aux frontières avec l’Espagne pour l’y tuer et l’y enterrer avec sa secrétaire. Sur cette première partie du film le scénario a la main légère en ce qui concerne le personnage principal de la fiction Humberto Delgado, le film ne s’intéresse à aucun moment au parcours de l’opposant, aux raisons de ses actions passionnées ni aux différends avec le régime de Salazar.

Même si la biographie éditée par Frederico Rosa Delgado, petit fils du général, est inspirée de faits politiques réels découverts récemment, le scénario ne renseigne pas sur le personnage et passe tout aussi brièvement sur la révolution des œillets qui a renversé le successeur de Salazar, Marcelo Caetano en 1974. La seconde partie du film est consacrée au travail de l’armée et de la justice portugaise qui on retrouvé les agents de la police politique démantelée impliqués dans l’assassinat du général Humberto Delgado après le changement du régime.

Cependant le film révèle aussi que la justice portugaise avait à l’époque refusé les preuves et les témoignages recueillis par la police espagnole, qui avait découvert les corps du leader et de sa secrétaire, traitant ainsi l’affaire avec légèreté et prononçant des peines symboliques contre les assassins sans toucher les commanditaires.

Quant à la deuxième projection intitulée Kinshasa Kids, réalisé en 2012, le thématique s’est penchée sur le sort de huit enfants congolais, rejetés dans la rue parce que considérés comme "sorciers" par leurs familles. Sur un ton tragi-comique, Kinshasa Kids met l’accent sur la solidarité entre ces enfants "Shégué" (sorciers) dans leur quête quotidienne de nourriture et d’argent qu’ils réussissent, bon gré mal gré, à obtenir par le vol ou en accomplissant diverses tâches comme porter des marchandises ou ramasser des ordures.

Formant un groupe de musique, l’espoir d’une vie meilleure va se dessiner au fur à et mesure, à travers la rencontre des enfants avec Bebson, un artiste fantasque qui va les encourager à faire de la musique Rap pour transcender leur condition. Dans une ville bruyante et surpeuplée, le réalisateur a également choisi de dénoncer certaines réalités de ce pays d’Afrique centrale, comme la corruption policière, mise en évidence dans plusieurs scènes du film.

Marc-Henri Wajnberg attire également l’attention du spectateur sur les violences physiques dont sont victimes les enfants des rues de Kinshasa, dont le nombre est estimé à 30.000. Présenté comme un documentaire par les organisateurs, Kinshasa Kids a, par ailleurs, suscité un malaise chez des spectateurs de la filmathèque Mohamed-Zinet, particulièrement pour une scène suggérant le viol de Rachel, une jeune adolescente membre du groupe.

Ces incompréhensions, visibles à la sortie du film, n’ont pu être dissipées en l’absence du réalisateur à la projection pour un débat sur la véracité de certaines scènes. Dans une interview accordée en 2013 à une radio québécoise à l’occasion de la participation de son film au 29e Festival international de cinéma Vues d’Afrique à Montréal, Marc-Henri Wajnberg avait expliqué que sa fiction, conçue au départ comme un documentaire, était inspirée des "histoires vécues par ces enfants qui jouent leur propre rôle dans le film".


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