Top départ pour une année de culture à Riga. La capitale lettone a été désignée capitale européenne de la culture 2014, un honneur partagé avec la ville de Umea, en Suède. La manifestation commence par un hommage appuyé à la littérature et à ceux qui s’en délectent. Il fait froid mais qu’importe...

Environ 15.000 habitants de Riga se sont postés dans toute la ville pour former une longue "chaîne de bibliophiles". Un plaidoyer pour un art majeur qui a tenu un rôle central dans la lutte des pays baltes pour l’indépendance : la chaîne humaine longue de deux kilomètres, a fait écho à la chaîne humaine de 687 km formée en 1989 par deux millions de Lituaniens, de Lettons et d’Estoniens en signe de protestation contre la domination soviétique.

Tous les arts à l’honneur, les Lettons ont également inauguré le transfert de livres de la vieille bibliothèque nationale, créée il y a 150 ans, vers de nouveaux bâtiments qui doivent ouvrir au public en août. Une bibliothèque flambant neuve mais à l’architecture contestée, la construction triangulaire a même été comparée à un supermarché géant par le maire de la ville. Mais la littérature n’est pas seule au programme de l’évènement qui balaie tour à tour arts plastiques, photographie, sculpture mais aussi musique avec par exemple une nouvelle production de l’opéra de Richard Wagner "Rienzi", dont deux premiers actes ont été écrits à Riga.

Carte d’identité de l’évènement : la première ville à accueillir l’évènement fut Athènes en 1985, suivie par Florence et Amsterdam. L’idée de "ville européenne de la culture" serait née en janvier 1985 d’une conversation informelle entre Melina Mercouri et Jack Lang, alors ministres grec et français de la culture,alors qu’ils attendaient leur avion à l’aéroport d’Athènes.

Une ville n’est pas seulement choisie comme "Capitale européenne de la culture" pour ce qu’elle est, mais aussi et surtout pour ce qu’elle prévoit de faire durant une année, qui doit être exceptionnelle.Qui la désigne ? Le Conseil des ministres de l’Union européenne est la seuleinstitution en mesure de délivrer le titre de Capitale européenne de la culture. Depuis 2011, deux villes de deux pays différents sont désignées Capitales européennes de la culture pour une année.

La procédure de sélection commence environ six ans à l’avance — même si l’ordre des États membres qui pourront accueillir l’évènement est fixé encore en amont — et comprend deux phases. Les propositions sont évaluées par un groupe d’experts indépendants issus du monde de la culture.

Quelles missions pour une capitale de la culture ? Mettre en valeur la richesse et la diversité des cultures européennes, célébrer les liens culturels qui unissent les Européens, faire se rencontrer des personnes de cultures européennes différentes et encourager la compréhension mutuelle, renforcer le sentiment de citoyenneté européenne. La prise en charge en moyenne, 77 % des budgets opérationnels des Capitales proviennent de fonds publics nationaux.

L’UE lève aussi des fonds dédiés à la culture à hauteur de 1,5 million d’euros par ville désignée, à destination de projets au programme des festivités.