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Edition du 3 Novembre 2013



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5e Festival international du théâtre à Bejaia
Le sport, vu comme un médium du fanatisme
3 Novembre 2013

Pour cette énième journée du Festival international du théâtre à Béjaïa, la compagnie autrichienne, Just a Must, a donné la réplique avec une représentation théâtrale intitulée « Sports Play », à la grande salle de la maison de la culture Taous-Amrouche.

Dans un décor épuré et constitué de laine qui symbolise la neige, les comédiens se meuvent dans une gestuelle caricaturale de la vie quotidienne. La pièce du dramaturge Karen Jürs-Munby, scénographe & vidéo de Simon Donger, costumes de MeniKourmpeti et lumière d’Ana Vilar et produite par BerislavJuraic, a captivé le public, en l’intéressant dès le début, à cet univers propre à un monde dépité et grincheux. Ils feront état de leurs envies tardives, de leurs visions étriquées du monde extérieur, du vide qui les entoure.

Leurs voix sont chevrotantes, leurs gestes lourds et leurs pensées vagabondes.
Mais ils aiment s’épancher sur leurs jours heureux d’antan, sur le temps qui a coulé entre leurs doigts, et sur leur véritable identité comme la finalité de leur vie jalonnée de péripéties inattendues et émaillées de désespoir et d’illusion. La piece  est une adaptation de l’œuvre de l’écrivaine Elfriede Jelinek (Prix Nobel en 2004). L’œuvre de Jelinek a été rarement montée en Angleterre (la dernière production étant en 1996) et hors des pays germanophones.

Cependant, c’était une occasion pour le Forum culturel autrichien de Londres de commander une nouvelle production de ce texte dans le contexte des Jeux Olympiques de Londres en 2012, en l’offrant à la compagnie Just a Must.    Dans ce texte, Jelinek traite les sujets de marketing, de la vente des corps et des émotions dans les évènements sportifs avec une ingéniosité agaçante en questionnant notre obsession pour le fitness, l’image de corps et de la performance à n’importe quel prix.

Le sport est vu comme un medium de fanatisme, une forme de guerre en temps de paix.
En abolissant les frontières entre le théâtre et le sport, ce spectacle transforme la gymnastique linguistique de Jelinek en une prouesse olympique tant pour les comédiens que pour les spectateurs Le spectacle est assez réussi, les acteurs ont montré, avec efficacité, leur savoir-faire. Ils ont puisé leur inspiration dans un théâtre symboliste.

Le texte a été interprété avec la langue d’oncle Sam et temps en temps des petites tournures avec celle de Molière. Au final, les spectateurs sont restés perplexes en cherchant le croisement des regards ou les sourires des comédiens pour les féliciter pour leur art et leur manière. Comme l’a annoncé le commissaire du festival durant les différents points de presse, la programmation est élargie à travers de différents sites, tels que le théâtre Abdelmalek-Bouguermouh qui a accueilli les égyptiens à la même heure que celui de l’Autriche.

Par : Idir Ammour

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