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Edition du 7 Mars 2013



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Colloque-hommage à Tahar Djaout
« Que reste-t-il de son œuvre 20 ans après ? »
7 Mars 2013

À l’aube du 20e anniversaire de l’assassinat de Tahar Djaout, la faculté des lettres et langues de l’université de Tizi-Ouzou, avec le soutien scientifique de la Coordination Internationale des chercheurs sur les littératures maghrébines (CICLIM) organise les 5 et 6 juin 2013 un colloque en hommage à ce romancier de génie, à ce poète fulgurant, à ce journaliste de talent et à cet homme tellement proche des préoccupations de ses concitoyens.






Toutefois, « revisiter l’œuvre de Djaout, écrit Toubal dans Passerelles de mai 2011, ne doit pas nécessairement s’inscrire dans une perspective symbolique motivée par un devoir de commémoration. Il s’agit en premier lieu de la relecture d’une écriture achevée, par un besoin de lire
naissant. » En témoignent de ce besoin les nombreux travaux (essais, thèses, mémoires, articles, etc.) consacrés à son œuvre qu’une simple recherche sur le site limag.com permet de mettre au jour.
Parmi ces travaux, nous pouvons citer l’essai majeur de l’écrivain-critique-journaliste, Rachid Mokhtari, Tahar Djaout un écrivain pérenne paru en 2010 et la thèse de l’universitaire, Ahmed Boualili, soutenue en 2009 et éditée aux éditions universitaires européennes en 2010, mais aussi les hommages rendus à l’écrivain et au journaliste par l’équipe de recherche Adisem de l’université d’Alger.
Le foisonnement des réflexions autour de l’œuvre de Djaout témoigne, si besoin est, de l’intérêt qu’on porte à son écriture, de la richesse et de la fulgurance d’une œuvre dont vingt années d’études n’ont pas encore fini de dévoiler tous les secrets.
Que dire alors d’une œuvre visitée sans cesse depuis plusieurs années ? C’est la particularité du créateur qui fait que son œuvre soit si peu cernée. En effet, écrit encore Toubal, « le poète, le journaliste, le
romancier ou le citoyen à l’écoute des mutations de sa société retrouve [à chaque fois] la parole et le sens anthropologique d’une œuvre flamboyante. Des territoires du sens libérés de la contrainte subjective s’offrent au défrichage des journalistes et des critiques qui, par leurs travaux, impriment une dynamique de « renaissance » à l’œuvre de Djaout qui se trouve ainsi exprimée par un mouvement de « sens », voire de
« sens » en mouvement, dans une quête permanente de nouvelles signifiances qui l’inscrivent dans le registre des œuvres qui avancent... »
C’est dans cette dynamique que s’inscrit ce colloque qui se présente comme un prolongement au colloque organisé en juillet 2009 à Béjaïa toujours en hommage à Djaout durant lequel l’accent a été mis sur l’itinéraire d’un exproprié et d’un vigile de l’Algérie qui avance. Le présent colloque veut apporter un nouveau regard sur l’œuvre de Djaout toujours aussi
« fraîche » à la lumière d’un contexte social ayant subi des mutations et d’approches aussi pertinentes que novatrices.
Il sera donc question de l’examen des écritures de Djaout sous le prisme de nouvelles données et de nouvelles approches pour mettre en valeur des pans entiers d’une œuvre non encore explorées. Le ton est donc donné, l’accent sera mis sur l’originalité de
l’approche et la découverte de nouvelles pistes dans le projet d’écriture de Djaout.
Trois thèmes traités
au cours du colloque
« Djaout et les genres brefs » : le genre bref ou la forme brève est définie comme suit : « La forme littéraire brève est une forme d’écriture dont l’origine remonte même à celle de la littérature. L’écriture
lapidaire, l’inscription dans un matériau difficile à travailler exigeant un maximum de concision, a une origine matérielle dont les conséquences furent, dès le départ, importantes sur la forme de l’écriture elle-même. (…) la brièveté, le laconisme sont souvent présentés comme un rempart contre l’effraction du vulgaire, un appel à l’activité du destinataire, aux talents, à l’imagination créatrice du lecteur. » Ces formes n’ont pas été suffisamment abordées dans les études critiques consacrées à l’œuvre de Djaout bien que ce soient là les premières expériences créatrices de l’auteur. Le second thème sera celui de « Djaout et la parole journalistique ». Les premiers pas journalistiques de Djaout ont marqué et traversé toute son œuvre. À travers cet axe, il sera question d’examiner le rapport entre l’écriture journalistique et l’écriture littéraire. Les propositions pourraient concerner l’une des deux écritures ou constituer un travail de comparaison entre les deux genres discursifs. Enfin le troisième thème sera autour de « Djaout et les langues ». Des romans de Djaout comme Le dernier été de la raison ou L’invention du désert ont été traduits en anglais et sont très appréciés aux États-Unis ; d’autres comme Les vigiles ont été traduits en arabe ou en allemand, etc. En outre, Djaout entretient un rapport particulier avec les langues : avec la langue française tout d’abord qu’il voudrait réinventer, mais aussi avec le tamazight dont il voudrait la renaissance notamment dans ses poèmes. Les propositions pour cet axe n’auront pas pour vocation de théoriser la traduction mais d’aller d’éléments précis de traduction. Il pourrait s’agir par exemple du déchirement de l’écrivain, de son ironie ou du ton élégiaque qu’il emploie pour évoquer la nature et ses paysages, etc,. et de leur traduction dans une autre langue que la langue d’origine. Ces éléments peuvent être approchés dans une seule langue : la langue d’origine ou la langue cible sans nécessité de comparaison. Les débats avec le public pourraient à ce moment-là être dirigés vers le rapport entre la version originale et la traduction. Les propositions concerneront aussi le rapport douloureux aux langues.

Informations pratiques :
Les propositions de communication
doivent parvenir à l’adresse colloquedjaout@gmail.com
au plustard le 20 avril 2013.
La décision du comité scientifique
sera notifiée le 5 mai 2013.

Par : Kahina Hammoudi

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