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Iflissen, Une commune oubliée par la... civilisation
La misère à l’ombre de la mer
29 Août 2012

Iflisseen ne dispose même pas de plages autorisées à la baignade, à l’exception d’une partie de celle de Feraoun qui reste toutefois dépourvue d’infrastructures d’accompagnement.

La commune d’Iflissen, dans la daïra de Tigzirt, à une cinquantaine de kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, subit le martyr en raison de l’absence de plusieurs infrastructures de base en mesure d’alléger, un tant soit peu, les souffrances de ses 16.000 habitants.
Cette division territoriale est située sur le littoral de la wilaya mais, elle ne profite, malheureusement, pas de sa situation géographique étant donné que ses 15 kilomètres de cotes demeurent toujours inexploités.
D’ailleurs, la commune ne dispose même pas de plages autorisées à la baignade, à l’exception d’une partie de celle de Feraoun qui reste toutefois dépourvue d’infrastructures d’accompagnement. Les plages de Tamda Ouguemoun et d’Abechar, par contre, sont prisées par des milliers d’estivants durant les périodes de chaleurs alors qu’elles ne sont pas autorisées.
La région est également dotée d’un paysage splendide et des endroits féeriques qui peuvent procurer aux visiteurs des instants de plaisir réels pour peu que les responsables concernés songent à une véritable politique du tourisme sur le littoral de la wilaya. Ce dernier est resté en jachère faute d’initiative des pouvoirs publics. Avec tous ses atouts favorables pour un essor certain dans le domaine du tourisme, la municipalité est,hélas, en passe de devenir parmi l’une des communes les plus déshéritées de la wilaya de Tizi-Ouzou. La catégorie qui souffre le plus dans cette région, est celle de la jeunesse laissé-pour-compte et sans perspectives d’avenir. Il n’y a pratiquement aucune industrie ni agriculture pouvant résorber le taux de chômage qui ne cesse de prendre des proportions. D’autre part, cette frange très sensible de la société est dépourvue de tout foyer d’occupation. Même les moyens de loisir font défaut. Les quelques associations qui ont vu le jour dans cette région ont vite sombré dans la léthargie en raison de l’absence, dans la plupart des cas, de subventions.
Le club sportif amateur, Littoral club d’Iflissen, fonctionne avec une section football qui a évolué, la saison écoulée, en Régionale Une. Cependant, cette année, l’aventure en palier supérieur n’a, malheureusement, pas permis à cette équipe d’aller plus loin. Et pour cause, elle a été rétrogradée pour jouer, cette saison, dans le championnat de ligue de football de la wilaya de Tizi-Ouzou. Et pour maintenir ce club et éviter à la jeunesse locale de s’adonner aux multiples maux engendrés par l’oisiveté, les responsables du CSA, LCI lancent, à chaque occasion, un appel pressant aux pouvoirs publics pour leur venir en aide. Sur un autre volet, il est à souligner que la commune d’Iflissen fait face aussi à un problème de pénurie d’eau potable. Dans cette région, les robinets sont souvent à sec dans plusieurs villages. Les riverains sont contraints de recourir, à la location des citernes en déboursant pas moins de 14.000 dinars, pour étancher leur soif.
L’autre calvaire des Iflissen est le déplacement des lycéens vers la ville de Tigzirt où ils sont scolarisés car, la commune ne dispose pas d’un établissement d’enseignement secondaire. Cela engendre des dépenses supplémentaires pour les parents d’élèves, dont les enfants se trouvent dans l’obligation de débourser quotidiennement 80 dinars, rien que pour les frais de déplacement vers le lycée. La commune d’Iflissen n’arrive toujours pas à décoller, elle demeure toujours entre la mer et la misère.

Par : Lounes Bougaci

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