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Mon enfant souffre de phobie scolaire
Quelles solutions adopter...
29 Août 2012

L’école lui donne des boutons ! Pire, elle peut provoquer des troubles physiques et psychiques majeures : douleurs abdominales, nausées, vomissements, eczéma, maux de tête, angoisses… en termes médical, on parle de phobie scolaire. Que cela survienne au primaire, comme au lycée, ces troubles sont à l’origine d’un absentéisme scolaire qui pénalise fortement l’enfant. Les jeunes souffrant de phobie scolaire, comme les familles, se retrouvent très souvent démunis. Pour vous aider, découvrez ce dossier sur un problème pas si rare...

Qu’est-ce que la phobie scolaire ?
La définition de la phobie scolaire est assez simple. Elle correspond à la peur de se rendre à l’école. A partir du moment où un enfant présente des difficultés à aller à l’école, que ces difficultés se traduisent par des signes d’angoisse, voire de panique, on peut parler de phobie scolaire. Encore plus si cette peur panique disparaît dès que la cause, qui est l’école, n’est plus évoquée.

Spécificité japonaise :
le Hikikomori
Le paroxysme de cette phobie scolaire a été décrit au Japon, avec des adolescents qui vivent 24h/24 cloîtrés dans leur chambre, où ils prennent tous leurs repas. Il faut faire très attention à ces excès qui n’ont rien de bon, car cette désocialisation finit par entraîner une dépression et à terme, le suicide chez certains adolescents fragiles. Même si cela été décrit au Japon, il y a de fortes chances que ce type de phobie scolaire survienne dans d’autres pays.
Les manifestations, les symptômes de la phobie scolaire :
Dans un premier temps, l’enfant refuse d’aller à l’école, prétextant un mal (imaginaire ou pas) de ventre ou de tête, des nausées. Puis ce refus se transforme en réactions d’angoisse qui risquent de devenir des attaques de panique, si vous insistez trop. Cela entraîne un ensemble de symptômes tels que des pleurs, des tremblements, des vertiges et des vomissements, de l’eczéma, des maux de tête, etc. Ces situations peuvent se manifester alors que vous êtes sur le départ pour l’école, ou dès le réveil, voire la veille, en général dès que l’enfant envisage l’école. Son appréhension est telle qu’il est capable de réactions inappropriées. Il tentera de négocier avec vous, même s’il sait qu’il ne pourra pas tenir parole, car son urgence est de trouver un prétexte suffisamment recevable pour ne pas aller à l’école.

Phobie scolaire :
à l’école maternelle ou au collège ?
En général, cela concerne les enfants qui débutent un cycle scolaire. Cela peut-être à l’entrée du CP ou du collège, par exemple. Il faut cependant être attentif, car même si c’est rare, certains peuvent commencer très tôt, dès la rentrée à la maternelle.

Les causes de la phobie scolaire
Les raisons qui entraînent une phobie scolaire sont nombreuses et il est impossible d’en dresser une liste exhaustive. Cependant, on retrouve assez fréquemment les mêmes causes.

L’angoisse de séparation
En principe cette anxiété est normale, car elle est intégrée dans le processus naturel du développement de l’enfant. Beaucoup de parents ne le relèvent même pas tellement, c’est naturel, sauf si apparaît la phobie scolaire et le refus d’aller à l’école qui l’accompagne.

L’anxiété généralisée
La crainte de ne pas savoir où aller, d’oublier ses affaires, de ne pas avoir de camarades, de ne pas comprendre les instructions des professeurs, de ne pas savoir ses leçons, etc.

L’anxiété
de performance
Elle concerne plus particulièrement les enfants souffrant de troubles de l’apprentissage, comme la dyslexie, la dyscalculie, la dyspraxie. Si cela n’est pas détecté et suivi, l’enfant peut s’imaginer, à tort ou à raison, être malmené. Il lui sera peut-être reproché de ne pas faire d’effort, d’être dans la lune, de ne pas se concentrer… Il peut aussi tomber sur des enseignants peu enclins à prendre en compte les particularités de ces enfants-là, d’où des angoisses, lesquelles, à terme, se transformeront en phobies.

Les enfants particuliers
Les enfants qui souffrent d’un trouble du déficit de l’attention/hyperactivité (TDA/H), les enfants intellectuellement précoces (EIP), ou particulièrement sensibles ou lucides sentent un décalage avec les autres enfants. Cette différence les bloque, et finit par provoquer des angoisses à l’idée de retrouver le monde de l’école, dans lequel ils ne se sentent pas dans leur élément.

Une différence physique de poids, de couleur, d’origine

les enfants peuvent être cruels entre eux, et ne se fixent que très peu de limites. Pour peu que votre enfant soit désigné comme tête de turc, la vie à l’école peut devenir très vite insupportable.

De vrais soucis avec les autres élèves
Racket ou humiliation peuvent aussi amener l’élève à refuser de retourner dans le milieu dans lequel il est systématiquement malmené. Le souci pour trouver le bon traitement de la phobie scolaire est qu’il faut chercher le problème à la source, et que cette source n’est pas forcément où vous croyez. Commencez par interroger votre enfant, ou interrogez discrètement son entourage sans lui donner l’impression de mener une enquête qui pourrait le mettre mal à l’aise. Parfois, une simple altercation au sein du milieu scolaire, peut prendre des proportions extraordinaires, et il faut peu de choses pour remettre l’enfant sur les rails, et soigner cette phobie scolaire.

Gare aux problèmes cachés
Restez vigilant, car derrière une phobie scolaire peuvent se cacher des problèmes plus graves par rapport aux autres, comme cela a été évoqué plus haut. Les raisons amenant à une phobie scolaire ne sont pas les mêmes en fonction de l’âge. Les collégiens étant, par exemple, plus sensibles à la tenue vestimentaire et aux marques qu’à l’école primaire, par exemple.
Si malgré toutes vos tentatives, aucun dialogue n’est instauré, alors il faudra faire appel à l’entourage et très vite à un spécialiste. Le médecin de famille ou le pédiatre qui suit votre enfant et qui en principe le connaît bien, pourra vous orienter vers un pédo-psychiatre pour un suivi en Centre médico-psychologique, ou en hôpital, pour trouver le bon traitement, la bonne solution.

La déscolarisation...
La déscolarisation n’est pas une bonne alternative. Si votre médecin vous la recommande dans un premier temps, et sur un délai très court, il faut la considérer comme une solution d’urgence en attendant la réintroduction en douceur. Les enjeux ne sont bien entendu pas les mêmes lorsqu’il s’agit d’un enfant en maternelle ou en primaire, par rapport à une déscolarisation au collège. Il existe des cours de correspondance par le Centre national de l’enseignement à distance et homologués par le ministère de l’Education nationale, mais ils doivent rester une solution temporaire. Le but étant que l’enfant soit réintroduit en douceur dans le monde de l’école.


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