Le Midi Libre - Culture - L’enfance au cœur du drame familial
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Edition du 21 Avril 2012



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Kedach ethabni (combien tu m’aimes) en tournée
L’enfance au cœur du drame familial
21 Avril 2012

L’Agence algérienne pour le rayonnement culturel (AARC) et «Z» et Compagnie productions organisent la projection en avant-première dans plusieurs salles de cinéma en Algérie le long métrage «Kedach ethabni» (Combien tu m’aimes) de la réalisatrice Fatma-Zohra Zamoum. Un film qui a connu à chaque fois à l’étranger un véritable succès auprès du public.

Le film Kedach ethabni sortira en Algérie dans le réseau des salles de Cinémathèque à partir du 19 mai prochain avec une avant-première à la Cinémathèque d’Oran puis un tour avec les comédiens à travers ces salles à la rencontre du public. Le film sortira à Ibn Zeydoun en juin. La distribution est assurée par Z et Compagnie Productions. Il est à noter également que le film sortira dans une dizaine de salles en France (dont Publicis Champs Elysées et L’Entrepôt à Paris) le 25 avril 2012 ; la distribution est assurée par Les Films à fleur de peau.
La trame du film se déroule à Alger. Un matin, Rachid dépose Adel son fils de 8 ans chez ses parents Khadidja et Lounès pour le week-end.
L’enfant découvre le quotidien d’un retraité et d’une femme au foyer en attendant de repartir. Mais son séjour se prolonge pendant que ses parents se déchirent au loin. Khadidja s’accroche à la question : «Combien tu m’aimes» pour lui faire aimer leur compagnie. Une chronique du quotidien dans le petit et grand monde d’un couple d’Algérois, tel est l’univers que nous propose la réalisatrice à travers le regard d’un enfant.
Kedach ethabni est un film de proximité et sur la proximité. Le film se place dans le registre des sentiments, tous les sentiments, ceux de la vie de famille et ceux qui unissent les êtres entre eux, par choix. De ce fait, la réalisation colle aux personnages, à leur peau mais aussi à leur intériorité. Les grands-parents sont souvent une chance pour les petits enfants et il est difficile d’évaluer cette chance à moins de l’exposer pendant un moment difficile, c’est ce que le film met en place. Le moment dramatique choisi est celui où des parents divorcent et où ils confient leur enfant à ses grand-parents. Le divorce étant un phénomène moderne aux conséquences invisibles sur la vie des enfants et des parents en Algérie. Souvent absents des cinématographies du Sud, les enfants et les personnes âgées sont des trésors d’imagination et d’anticonformisme. Les uns sont trop petits pour mentir sur leurs désirs et les autres sont trop âgés pour cacher leurs frustrations. Kedach ethabni donne à voir une chronique de la vie quotidienne, dans un quartier des hauteurs d’Alger (Djebel Koukou) à Bouzareah, de nos jours. Tourné en cinq semaines, Kedach ethabni a été un grand moment de rencontres intergénérationnelles. Rencontre entre comédiens professionnels et non professionnels. Racim Zennadi, l’enfant Adel dans le film, dont c’est le premier rôle, a été une lumière sur le tournage et la grande révélation du film. Il a impulsé une énergie et un professionnalisme qui se sont communiqués à l’équipe du film. Les autres comédiens ont aussi été formidables. Nadjia Debbahi-Laaraf, la grand-mère, apporte un regard et une tendresse toute naturelle. Elle est par ailleurs chanteuse et offre à l’occasion des chants d’une grande beauté. Abdelkader Tadjer, le grand-père, apporte cette solennité qu’ont les hommes d’un certain âge en Algérie. Quant aux jeunes, ils sont enthousiastes et malléables car ils aspirent au changement dans leur vie et dans leur rapport au monde. Le thème musical a été composé par Nourdine Alane, père de l’enfant dans le film et chanteur professionnel dans la vie. Elle est inspirée de la célèbre chanson d’El Badji El maqnine ezzine.
Cette chanson a été écrite dans les années soixante par El-Badji, en prison, et dans laquelle il s’adresse à un chardonneret, louant sa beauté et celle de son chant mais essayant de comprendre ce que ressent l’oiseau en cage.
Kedach ethabni est le second long-métrage de la réalisatrice Fatma-Zohra Zamoum, après Z’har ou (Un) Lucky», (2009). Algérienne vivant entre Paris et Alger, auteur anticonformiste et indépendante, elle a porté à bout de bras le projet depuis plusieurs années. Le film est aussi le second long-métrage de la société Z et Compagnie productions, dont la réalisatrice est l’une des associés.
Le film est en coproduction avec l’AARC, soutenu par le ministère algérien de la Culture (FDATIC) mais aussi par la Télévision algérienne, le CNCA et l’ONDA. La post-production s’est faite grâce au soutien du Centre du cinéma marocain entré en coproduction. C’est donc un film du Sud dans le sens de la production et du financement.
Kedach ethabni a fait depuis octobre 2011 des festivals importants dans différents pays et a remporté à chaque fois un vrai succès public.

Par : Kahina Hammoudi

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