Le Midi Libre - Culture - Le Faust de Goethe et la musique de Berlioz
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Edition du 31 Mars 2012



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Le Faust de Goethe et la musique de Berlioz
31 Mars 2012

S’inscrivant dans le même registre que le mouvement politico-littéraire Sturm und Drang («Tempête et poussée» en français), inspiré d’un conte populaire et d’une pièce de théâtre de Christopher Marlowe et Lessing, Johann Wolfgang Von Goethe donne le nom de Faust à une de ses pièces de théâtres les plus poétiques, qui se divise en deux parties.
Johann disait que la première partie de Faust était celle de la créativité d’un être logé et troublé par la passion, «qui peut obscurcir l’esprit de l’homme», tandis que la seconde révélait un monde moins soumis à la passion.
Dans sa dernière version de Faust, Goethe place au début du poème un "Prologue" posant d’emblée la question obsédante du salut de l’âme. L’œuvre est ainsi une des voix de l’humanité souffrante, tiraillée entre la pensée et l’action.
Le dramaturge a travaillé sur le thème de cette pièce pendant plus de cinquante ans. Par ailleurs, cette œuvre est souvent considérée comme l’œuvre la plus aboutie et la plus importante de la littérature allemande. En outre, Berlioz, compositeur et écrivain français, avait tenté d’innover en matière de dramaturgie musicale après avoir découvert la première partie du Faust de Goethe. Fort d’enthousiasme, il célébra en musique certains passages de celle-ci, lesquels furent édités en avril 1829 sous le titre Huit Scènes de Faust, qu’il envoya à Goethe.
Influencé par sa conception musicale conservatrice, le poète exprima le jugement suivant : "Certaines personnes ne sont capables d’exprimer leur présence d’esprit et leur intérêt qu’en toussant, se mouchant, régurgitant ou croassant : Hector Berlioz semble en faire partie. Attiré par l’odeur du soufre de Méphisto, il lui faut maintenant souffler et éternuer, si bien que tous les instruments de l’orchestre se mettent à cracher et à s’agiter, Faust n’a pas bougé d’un seul cheveu". Dès lors, Berlioz en retira sa partition ne pouvant l’exploiter ni comme symphonie, ni sous forme de ballet.
Hector ne reprit l’œuvre que quelque temps après, et bien qu’elle fut accueillie avec beaucoup d’indifférence en France, cette musique passionnée et expressive triomphera en 1847, à Saint-Pétersbourg et Berlin. Il est incontestable qu’à travers cette musique magistrale et en matière de dramaturgie musicale, Berlioz fut non seulement le maître fascinant, mais aussi l’inventeur d’une musique psychologique et d’une nouvelle stature sonore, qui s’expriment dans le drame.
Hormis la célébration musicale qu’a eue la pièce, Faust est considérée comme l’une des œuvres poétiques les plus philosophiques de Goethe qui a occupé les essais et les contributions de Schelling, Fichte, Hegel ainsi que Schopenhauer, le dernier de la grande lignée des philosophes allemands.
Il ne s’agissait aucunement d’un poème comme un autre. En effet, il soulevait à chaque ligne écrite les plus hauts problèmes de l’existence et du monde : réfléchir à ses problèmes, effleurer le drame en pensant ses maux, se sentir dans la profondeur du précipice, pousser la porte de son propre jardin pourri pour y entrer, sentir son âme dardeler entrain en tissant sa colère muette. Faust était et est donc tout cela.


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