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Edition du 3 Mars 2012



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Acyl, une authenticité dans un univers de «brute»
3 Mars 2012

Vinyculture : Bonjour, pouvez-vous nous présenter
Acyl ?
Amine : Acyl est un groupe de métal ethnique algérien. Il est composé de quatre membres : moi-même à la guitare et au chant, Réda à la guitare, Salah à la basse et Michael à la batterie.
Le groupe est le prolongement de quelques projets antérieurs dans les années 90 à Constantine et Alger et il existe sous cette forme depuis 2003 ; l’année de notre emménagement en France.

Acyl est classé en tant que groupe de métal, mais en écoutant votre musique, on ressent un savant brassage entre influences arabe, berbère, orientale et sahraoui. Comment peut-on décrire votre son ?
Certains définissent notre musique comme du métal oriental, d’autres comme du métal folk progressif, nous on estime qu’on fait de la musique algérienne métallisée, en d’autres termes, c’est du métal ethnique où les musique algériennes ; du gnaoui au aissaoua en passant par le alaoui ou le tendi sont mélangées à la rigueur et la puissance du métal. C’est ce qui donne un peu toutes les spécificités de la musique d’Acyl.

The Birth Of An Idea, The Alienation Of Authenticity ou encore Obduracy sont des titres extraits de votre EP The Angel’s Sin sorti en 2010. Des titres peu communs et des textes profonds. Quelle est la philosophie du groupe ?
Le premier album The angel’s sin, sorti en 2010, parle de notre vécu en Algérie et de nos premières années en France. C’est un album qui refuse l’aliénation qu’ils ont essaye de nous imposer dans les années 90 (avec l’islamisme aveugle, et le contre islamisme encore plus aveugle), et la difficulté qu’on avait pour trouver un juste milieu dans notre façon de voir les choses, ainsi que les tentatives d’aliénation qu’on a découvert une fois arrivé en France, où la différence n’était pas accepté, et où on devait être totalement européen dans la tête pour pouvoir fondre dans la masse.
Ce sont des choses qu’on a toujours refusé, que ce soit de la part de nos compatriotes et encore moins de la part d’étrangers. On voulait montrer à tout le monde qu’on pouvait être soi-même, mais aussi respectueux envers les lois des deux Républiques et envers les cultures qui nous ont accueillies !

Nous sommes en 2012 et on entend déjà des extraits d’un album Algebra qui promet un back to the roots. On peut entre autres écouter du guembri, des karkabous, un oud... fusionner avec les traditionnelles basse et guitares saturées. Pouvez-vous nous en parler ?
Algebra est notre deuxième album. Il est sorti le 30 janvier 2012 en Europe, au Japon et aux Etats-Unis d’Amérique.
C’est un album assez éclectique dans les rythmes et les styles musicaux qui le composent. Il va encore plus loin dans le côté roots (algérien) et encore plus loin dans la puissance du métal. Les textes d’Algebra revendiquent d’une manière très forte nos origines berbéro-arabo-musulmanes, et met ceux qui en doutent devant des faits historiques avérés.

Qui dit sortie d’album dit promotion et tournée. Cela fait-il partie du programme d’Acyl ? Et l’Algérie est-elle au programme ?
Une tournée est en cours de préparation pour l’été 2012. On aura deux ou trois dates en Algérie, ainsi que deux dates entre la Tunisie et le Maroc, mais le plus gros sera en Europe et plus particulièrement en France et les pays limitrophes.

Que peut-on vous souhaiter ?
Le mieux qu’on peut nous souhaiter c’est que « bladna et h’babna ykounou bkhir nchallah » (notre pays et nos amis aillent bien.)
Vous l’aurez donc compris, le métal est à la croisée des chemins : une route qui mène vers la gloire et la reconnaissance et une seconde qui mène vers la désillusion. Espérons que l’on aura la sagesse de savoir choisir !


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